A l'évidence, la question de savoir si l'égalité nuit à la liberté n'a de sens que si l'on prend en compte la dimension universelle de ces deux concepts, que si l'on pense la liberté pour tous, c'est-à-dire, déjà, l'égale liberté dans une certaine mesure. Il n'est jamais mal de rappeler l'évidence : liberté et égalité sont deux concepts intrinsèquement liés. Pour avancer, il convient d'élargir le cadre conceptuel en important la distinction faire par Isaiah Berlin entre la liberté positive, possibilité d'agir pour réaliser son potentiel personnel, et la liberté négative, absence de contrainte dans la réalisation de son potentiel personnel. Ceci posé, la question est dès lors de savoir quel rôle il convient d'attribuer à l'égalité dans un souci de maximisation de la liberté pour tous.
Ainsi, du point de vue de la liberté négative, force est de reconnaître qu'il faut envisager un minimum d'égalité pour pouvoir assurer la liberté. Aussi, du point de vue de la liberté positive, force est de constater qu'une maîtrise de l'égalité est indispensable si l'on ne veut pas que la liberté ne se borne elle-même.
[...] L'égalité des droits est une réponse que le philosophe américain John Rawls juge insuffisante. Il ajoute à cela notamment le concept d'égalité des chances : ceux qui sont au même niveau de talent et de capacité et qui ont le même désir de les utiliser devraient avoir les mêmes perspectives de succès, ceci sans tenir compte de leur position initiale dans le système social ; autrement dit, l'égalité des chances, c'est la liberté. Ainsi, la liberté doit être conçue comme la possibilité de se réaliser, d'avoir continuellement accès aux moyens permettant cette réalisation, et cela n'est possible que par un passage par une forme d'égalité. [...]
[...] La liberté négative face à la nécessité de reconnaître une certaine dose d'égalité A. Il semble que l'égalité nuise à la liberté négative Nous vivons dans un monde où la question de savoir si l'égalité nuit à la liberté trouve une réponse quasi évidente qui sollicite plutôt une démarche réflexive dont le but serait de trouver la dose d'égalité minimum qui permette d'assurer que chacun puisse choisir sa manière de vivre. Sans toutefois remettre en cause l'idée d'égalité, incluse dans le libéralisme au même titre que l'idée de liberté, la doxa du monde libéral contemporain, et plus particulièrement encore du monde économique, nous porte vers cette affirmation que l'égalité nuit à la liberté la liberté primerait sur l'égalité. [...]
[...] D'abord, il est indéniable que l'idéal communiste n'a pas été atteint en URSS puisque l'égalité instaurée par le régime communiste s'est couplée d'une inégalité forte entre le peuple et ses représentants. L'une des principales limites de la liberté positive est que dans les sociétés modernes elle ne peut s'exercer que par l'intermédiaire de représentants même Rousseau, fidèle partisan de la démocratie représentative, le conçoit et c'est justement sur cela que Constant fonde sa distinction entre liberté des anciens et liberté des modernes. [...]
[...] L'égalité nuit-elle à la liberté ? A l'évidence, la question de savoir si l'égalité nuit à la liberté n'a de sens que si l'on prend en compte la dimension universelle de ces deux concepts, que si l'on pense la liberté pour tous, c'est-à-dire, déjà, l'égale liberté dans une certaine mesure. Il n'est jamais mal de rappeler l'évidence : liberté et égalité sont deux concepts intrinsèquement liés. Pour avancer, il convient d'élargir le cadre conceptuel en important la distinction faite par Isaiah Berlin entre la liberté positive, possibilité d'agir pour réaliser son potentiel personnel, et la liberté négative, absence de contrainte dans la réalisation de son potentiel personnel. [...]
[...] Parallèlement, les libertariens sont parmi les plus fervents défenseurs de la liberté de parole, de la liberté d'assemblée, de la liberté de presse, etc. Ainsi, les libertariens soutiennent-ils au moins partiellement une certaine égalité, une égalité des droits, et dans une certaine mesure, cette égalité se traduit par un abandon d'une dose de liberté. B. Sans une certaine égalité, la liberté n'est pas possible La conception libertarienne de la liberté a peu de sens si elle n'est pas mise en perspective avec les droits de l'homme. [...]
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