L'histoire du libéralisme français au XIXe siècle est jalonnée de crises et de révolutions. Les libéraux, d'abord au pouvoir sous la Monarchie de Juillet, chassés en 1848 puis en opposition - nuancée - sous le Second Empire ; l'avènement de la IIIe République marque l'apparent triomphe d'un libéralisme qui sera longtemps et est peut-être toujours en quête d'une idéologie ne sacrifiant pas la liberté à l'exercice du gouvernement.
Le libéralisme n'est pas incarné dans un corps de doctrine précis cependant. Les libéraux se rejoignent sur des valeurs communes comme la liberté individuelle de l'individu, ses droits et sa protection. Il semble donc assez clairement établi que l'Etat soit à la fois indispensable pour la garantie de la propriété privée, de la sécurité et la jouissance de ses citoyens mais qu'en meme temps il soit un frein, une possible dérive vers une privation de libertés en vertu de son autorité certes souveraine (ou censitaire) mais supérieure (...)
[...] La base de tout l'ordre social, c'est la propriété. Au peuple, elle jette un regard bienveillant à condition qu'il demeure à sa place. La bonne dame de Coppet, concevrait mal leur intrusion dans la vie publique, elle n'a pas les préoccupations démocratiques d'un Tracy. Benjamin Constant définit la liberté comme la jouissance paisible de l'indépendance privée et présente une théorie très classique du gouvernement représentatif à l'anglaise : responsabilité ministérielle, pouvoir législatif exercé par deux chambres, défense des libertés locales et de la liberté religieuse : l'Etat réduit au rôle d'un caissier subventionne les cultes mais ne les contrôle pas. [...]
[...] Dans la pratique, les libéraux sont en fait de grands consommateurs de l'Etat dès lors qu'il s'agit de se protéger des autres Etats (en matière économique par exemple) ou encore quand il s'agit d'instaurer des lois sur le suffrage. Le libéralisme français a majoritairement adopté la voie d'un libéralisme par l'Etat et non contre ou hors l'Etat. L'homme doit être soumis au pouvoir de la loi et non au pouvoir de l'Homme. II ) Une marche progressive vers un Etat toujours plus présent au sein de la société A La question de la représentativité : qui doit composer l'Etat ? [...]
[...] Enfin comme chez Sieyès et Tracy, le pouvoir neutre, arbitre du jeu des pouvoirs de l'Etat. le pouvoir neutre ou préservateur doit être composé d'hommes qui, n'étaient pas des gouvernants, aient le même intérêt que les gouvernés à la liberté du peuple et qui, néanmoins, jouissant de certaines prérogatives résultant de la forme du gouvernement et indépendantes du peuple, aient le même intérêt que les gouvernants à la stabilité du gouvernement, base de leur existence politique. Il souhaite le suffrage censitaire. [...]
[...] La politique n'occupe que la part la plus minime de sa vie. Il souhaite une constitution écrite, brève, susceptible d'être révisée. Avec le temps, la pratique la complètera. Que les pouvoirs soient séparés et limités, de façon à s'équilibrer mutuellement. Les libertés essentielles sont la sûreté personnelle assurée par les garanties judiciaires, la liberté d'opinion et de presse garantie par l'absence de mesures préventives, la liberté religieuse Il veut la séparation des cultes avec l'Etat (même si il admet des subventions au contraire de Staël). [...]
[...] Bastiat va plus loin, pour lui l'Etat français est un spoliateur de première force. Quand une nation est écrasée de taxes, rien n'est plus difficile et je pourrais dire impossible que de les répartir également. Cette critique amène Bastiat à préciser sa propre conception de l'Etat quant à nous, nous pensons que l'Etat, ce n'est ou ce ne devrait être autre chose que la force commune instituée, non pour être entre tous les citoyens un instrument d'oppression et de spoliation réciproque, mais au contraire, pour garantir à chacun le sien, et faire régner la justice et la sécurité. [...]
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