Culture, mondialisation, fusion, culturelle, dissertation, philosophie, corrigé, destruction des cultures
Par « culture » nous entendons l‘ensemble des traits matériels et intellectuels qui règlent les modes d‘existence des êtres humains. Cette acception large du terme englobe à la fois les productions artistiques et linguistiques (savantes ou populaires) d‘un groupe, et l‘ensemble de ce qui fait la cohérence quotidienne de la vie collective de ce groupe : manière de se nourrir, de se vêtir et de vivre.
En ce sens, il semble bien que le processus actuel d‘accélération des échanges internationaux, que nous nommons couramment « mondialisation », présente une dimension culturelle. Entre les peuples et les nations s‘échangent des informations, des biens, des coutumes, des façons d‘être. Dans une ville comme Paris il arrive fréquemment par exemple, et cela était encore impensable il y a un demi-siècle, que les individus se nourrissent de cuisine chinoise, regardent des films américains, écoutent de la musique africaine. Il apparaît donc que nous pouvons qualifier ce processus de « fusion culturelle » en cours : chaque groupe emprunte aux cultures des autres groupes une multitude d‘éléments, créant ainsi des pratiques composites.
Cette fusion peut être vécue comme un enrichissement, puisque les individus semblent de ce fait bénéficier d‘une vaste offre de produits et de pratiques culturelles, au sein de laquelle ils sont à même de choisir. Les choses peuvent toutefois sembler plus complexes lorsque l‘on s‘interroge sur les conséquences de ce processus de fusion. Si les cultures se mélangent et s‘influencent, ne risquent-elles pas alors de se voir menacées dans leur authenticité et dans leur pureté ? L‘enrichissement dû à la fusion ne serait alors obtenu qu‘au prix d‘une perte de cohérence et d‘originalité des différentes cultures. De plus, la fusion des cultures ne risque-t-elle pas, non seulement de modifier, mais de détruire même les spécificités des différentes cultures - ne laissant subsister qu‘une culture unique ? Seraient alors annihilées également les conditions de possibilités même d‘une « fusion ». A l‘extrême, ne pourrait-on pas redouter la disparition, non seulement des différentes cultures, mais de LA culture elle-même, dans la mesure où le fait culture semble indissociable d‘une forme d‘unité et de cohérence des modes de vie d‘un groupe donné ?
[...] Mais l'unité ne pourrait être qu'une illusion historique : nous considérons en effet souvent que telle ou telle culture, par exemple la « culture française », possède une cohérence, mais elle n'est bien souvent que la juxtaposition d'éléments hétérogènes, ce que l'Histoire nous fait connaître. L'ancienneté ? Mais les folklores nationaux sont des inventions récentes (qui remonte au 19ème siècle). Et, par essence, les cultures sont en recomposition permanente. Une culture qui se fige n'est plus une culture vivante, mais devient une simple pièce de musée. Donc, de la fusion culturelle, nous devrions dire tout d'abord que non seulement elle n'est pas destructrice, mais qu'elle donne d'autre part aux individus un maximum de choix (et procède sans violence). [...]
[...] II] La « fusion culturelle » entendue au meilleur sens du terme permet de faire coexister la diversité des cultures, et d'offrir à chaque individu un vaste de champ de possibilités culturelles. Le concept de « pureté culturelle » semble quant à lui ne présenter aucune solidité, et il disparaît à l'analyse. La « fusion culturelle » avait semblé mener à l'hégémonie, mais c'est précisément parce que nous ne prenions en compte que des phénomènes qui ne participent pas réellement de cette fusion (par exemple, la destruction colonialiste des cultures indigènes). [...]
[...] Transition : Le processus d'hégémonie culturelle qui est décrit n'est justement pas propre à la mondialisation et à la « fusion culturelle » qu'elle semble permettre (par exemple, la destruction des cultures indigènes en Amazonie avait commencé avant l'accélération de la mondialisation des trente dernières années). La spécificité de la « fusion culturelle » actuelle est au contraire qu'elle repose sur le libre-choix des individus. Ne permet-elle pas de ce fait de juxtaposer la diversité des cultures, en permettant à chaque individu d'en disposer à sa guise ? Par ailleurs, peut-on réellement déplorer une perte de « pureté » des cultures ? [...]
[...] Dans le domaine de la musique savante, la fécondité de ces mélanges inter-continentaux se vérifie également : une partie de l'œuvre de Debussy est ainsi tributaire d'une inspiration qui trouve sa source dans la musique de tambour traditionnelle des îles de l'archipel indonésien (le gamelan). Transition : La fusion culturelle semble produire la reconnaissance de la diversité des cultures, et surtout permettre aux individus un plus vaste choix au sein de l'offre culturel. La « pureté » des cultures collectives (nationales ou régionales) est peut-être mise en péril, mais ce concept ne semble pas réellement opérant. D'autre part, la culture individuelle de chacun ne semble pouvoir que s'enrichir de cette fusion. [...]
[...] Dissertation : La fusion culturelle en cours détruit-elle la culture pure ? Par « culture » nous entendons l'ensemble des traits matériels et intellectuels qui règlent les modes d'existence des êtres humains. Cette acception large du terme englobe à la fois les productions artistiques et linguistiques (savantes ou populaires) d'un groupe, et l'ensemble de ce qui fait la cohérence quotidienne de la vie collective de ce groupe : manière de se nourrir, de se vêtir et de vivre. En ce sens, il semble bien que le processus actuel d'accélération des échanges internationaux, que nous nommons couramment « mondialisation », présente une dimension culturelle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture