« Les jeunes se désintéressent de la politique parce qu'elle ne leur propose plus rien d'exaltant : ni but, ni grand dessein, ni espérance digne de ce nom » (Jean d'Ormesson). Ce constat d'un désintérêt des jeunes pour la politique et le politique a pour corollaire la perte d'espoir et l'absence de confiance dans la politique. La nation ne serait plus et ne saurait plus être une « communauté de rêve » (Malraux), le cadre d'une société soudée par un désir commun de liberté et d'égalité. Le fait est que les citoyens ont perdu leurs illusions, ils ne croient plus en la capacité de leurs dirigeants de percevoir et régler leurs problèmes. Les sondages font d'ailleurs clairement apparaître une désaffection des citoyens pour leur personnel politique, et il est remarquable que les personnalités préférées des Français se comptent plutôt parmi les chanteurs et autres footballeurs que parmi des élus dont le rôle est de servir l'intérêt général.
[...] Vers une remise en mouvement de la démocratie. Les citoyens ont perdu leurs illusions, leur enthousiasme. Ils découvrent un peu plus chaque jour que l'Etat ne peut pas tout. Derrière ce désenchantement démocratique certains veulent croire en la naissance d'un nouveau type de citoyen révolté, animé par la volonté de rompre avec le passé. Pour Pippa Norris, le désenchantement démocratique peut être une chance de remettre la démocratie en mouvement, de réfléchir à des réformes ayant pour but de dynamiser la démocratie. [...]
[...] L'école ne parvient plus à réduire les inégalités liés au hasard de la naissance ; au contraire elle les reproduit. Le noyau de la République, en ce qu'elle doit permettre à chacun de compenser l'injustice qu'il subit par l'espoir que ses enfants y échapperont, est devenues une véritable machine à exclure. Ce qui menace donc de faire mourir la République c'est le fait que les actes ne soient plus en accord avec les mots et que le projet collectif de progrès vers plus d'égalité soit en phase de s'éteindre. [...]
[...] Tout d'abord les élections de 2002 ont révélé un véritable malaise démocratique. Pascal Perrineau dans le désenchantement démocratique rappelle que, en quelques semaines, les citoyens ont battu successivement trois records d'abstentions : celui d'un premier tour à une élection présidentielle, celui d'un premier tour à une élection législative et, enfin, celui d'un second tour d'élections législatives. Les élections de 2002 ont également été marquées par le faible score enregistré par les partis de gouvernement. Les quatre grandes formations traditionnelles de la Vème République (UDF, RPR, PS, PC) et qui structuraient la vie politique ne font plus recette. [...]
[...] Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes La démocratie directe est en effet une utopie. On peut même aller jusqu'à affirmer que la multiplication des mécanismes de démocratie directe n'est pas souhaitable. Durkheim présentait la démocratie directe comme une forme très inférieure de la démocratie. La démocratie ne saurait pas être uniquement un simple instrument de traduction pure et simple des opinions les plus répandues dans la masse de la population. Elle doit permettre de confronter, de raffiner des opinions. [...]
[...] L'affrontement de deux conception de l'intérêt général. En fait deux conceptions de l'intérêt général s'affrontent. L'une, d'inspiration utilitariste, ne voit dans l'intérêt commun que la somme des intérêts particuliers, laquelle se déduit spontanément de la recherche de leur utilité par les agents économiques. L'autre conception, d'essence volontariste, exige le dépassement des intérêts particuliers, est d'abord, dans cette perspective, l'expression de la volonté générale, ce qui confère à l'Etat la mission de poursuivre des fins qui s'imposent à l'ensemble des individus, par delà leurs intérêts particuliers. [...]
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