Comme nous l'avons défini auparavant, la discrimination positive a pour but de réduire des inégalités de situations par l'introduction d'autres inégalités. Ce prin-cipe est logiquement contestable car il remet en cause l'égalité pour l'équité.
De nos jours, la discrimination positive est un terme complexe, son appellation et sa définition sont à l'origine de contestations : c'est une expression presque malhabile, et bien qu'elle soit intégrée dans notre société personne n'a encore réussi à en limiter précisément les contours. Eric Deschavanne dit de celle-ci que « c'est une expression qui commence mal, mais qui finit bien ». C'est pour cela qu'il est nécessaire de définir cette notion avant de rentrer pleinement dans le débat.
Ce principe est apparu aux États-Unis sous le nom de « affirmative action » avant de s‘exporter en France à partir de la seconde moitié du 20e siècle. Il y a une expression qui revient souvent pour définir la discrimination positive : c'est celle d'Alain Savary qui dit qu'il est nécessaire de « donner plus à ceux qui ont le moins ». Pour se faire, on introduit une inégalité formelle afin de corriger d'autres inégalités : il s'agit d'un traitement préférentiel que l'on octroie aux membres d'un groupe dont on juge qu'ils ont été désavantagés par leur situation dans la société.
Ce terme s'institutionnalise de plus en plus, il est à l'origine d'un nombre croissant de lois, de règlementations, etc. Il a même été l'une des notions clés dans les préoccupations du Ministère Délégué à la Promotion de l'Égalité des Chances. La discrimination positive a également depuis une vingtaine d'années un impact non négligeable sur certaines structures de notre société.
Quelles sont donc les actions de la discrimination positive ? Sont-elles efficaces ? Remplissent-elles leurs objectifs ?
[...] Autre exemple de politique de discrimination positive : le CV anonyme, politique reconnue dans la loi pour l'égalité des chances du 31 mars 2006. Cette pratique veut répondre à la discrimination à l'embauche, une discrimination qui a été dévoilée au grand jour notamment suite à des opérations de testing démontrant qu'un candidat avec un nom à consonance maghrébine, féminin, âgé de plus de 50 ans ou porteur d'un handicap ne fait pas l'objet d'un traitement égal (voir Document 2 en Annexe p.11). [...]
[...] Enfin, il ne faut pas oublier que les politiques de discrimination positive peuvent entraîner un coût, surtout pour les entreprises qui pratiquent la non-discrimination à l'embauche comme prévue par les textes de loi propres au C.V. anonyme. Dans d'autres cas, les aides peuvent être mal dirigées comme pour les ZEP où il a été prouvé que les subventions profitaient plus aux professeurs qu'aux étudiants. La discrimination positive dans le domaine socio-économique est présente, mais encore hésitante. Elle a du mal à s'imposer durablement et sans aucune contestation. [...]
[...] La discrimination positive est d'abord une étape importante et non négligeable dans la reconnaissance de l'existence d'inégalités entre individus. Elle part sur le constat que certains individus sont lésés de par leur situation dans la société et tentent dès lors de réparer ce dommage à travers son intervention. Mais plus que la reconnaissance d'inégalités, la discrimination positive est aussi l'occasion pour ceux qui la promulguent de mettre en avant la diversité qui règne dans notre pays et par la même occasion de reconnaître l'existence de minorités. [...]
[...] Mais la question est de savoir : est-ce que ces lois sont efficaces ? Bien souvent il y a un écart sensible entre l'esprit des lois et la réalité : les discriminations sont certes prohibées mais ils sont nombreux à en devoir subir les conséquences dégradantes face à l'obtention d'un emploi ou face à l'éducation. Pour la parité politique, même si les partis suivent la loi (ce qui n'est pas toujours le cas) en présentant sur leurs listes électorales un nombre égal d'hommes et de femmes, les candidats élus sont en majorités des hommes. [...]
[...] Le champ d'action des politiques de discrimination positive ne se résume pas à ces deux seuls domaines. Elles concernent aussi les handicapés par exemple, ou les femmes pour rechercher une plus grande parité, notamment dans l'attribution des fonctions publiques. Et c'est peut-être parce qu'elle vise un public qui est aussi large que différent, que l'action des politiques de discrimination positive entraîne des effets négatifs Les effets pervers de la discrimination positive Derrière les politiques de discrimination positive se cachent des effets indésirables, des effets que l'on aimerait pouvoir éviter en appliquant cette politique. [...]
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