Le discours décisif, Averroès, Ibn Rushd, philosophes, théologiens, peuple, religion, théologie
Averroès de son vrai nom Ibn Rushd (1126-1195). Issu d'une famille de juriste originaire de Cordoue, Averroès multiplia les fonctions: il fut médecin, juriste, philosophe et commentateur, c'est d'ailleurs à lui que l'on doit la redécouverte des écrits d'Aristote. Le discours décisif (Fasl al maqal) fut probablement écrit aux alentours de 1180). Le Contexte dans lequel il écrit son ouvrage correspond à une période de réformes sous la dynastie des Almohades néanmoins, l'intransigeance des docteurs andalous, le fanatisme de masse ou encore l'impossibilité pratique de fuir le territoire du "souverain des deux continents" momentanément complice du fanatisme, emmené les Philosophes dans la nécessité de traiter et de résoudre le problème scolastique. L'objectif de l'auteur étant d'établir une distinction entre le discours philosophique et le discours religieux. Aussi, il ne s'agit pas d'établir un accord entre la religion et la philosophie mais plutôt de réfléchir sur leur relation. De même, que l'auteur aborde une attitude critique à l'encontre de la théologie et non de la religion.
[...] En dernier lieu, il félicite la sagesse du souverain avoir su tracer une Voie médiane appropriée au peuple et aux théologiens. Aussi, il en appelle à ce même souverain afin de permettre aux philosophes d'exercer leur métier sans avoir à craindre de quelconques représailles. Ainsi, dénués de cette facultés si on leur expose un argument démonstrative il la réduiront à un raisonnement dialectique sur des représentations encore inadéquates, légèrement mieux étayés de celle de la masse mais ils ne peuvent qu'aboutirent à une conclusion faussée, notamment lorsque l'argument ne partant pas d'un principe par lui même et donc ne pouvant avoir pour majeur qu'une proposition plus ou moins probable ,et ce, quelque soit la rigueur du raisonnement, donc la conclusion ne pourra être que probable, c'est donc la raison pour laquelle ces arguments sont appelés seulement persuasifs. [...]
[...] Ce sont des esprits cultivés mais courts. Averroès les définit en ces termes "La seconde classe est celle des hommes d'interprétation dialectique. Ce sont les dialecticiens par nature seulement, ou par nature et par habitude" Ils savent apercevoir les contradictions contrairement à la masse mais ils sont incapables de cerner le sens profond des symboles (à l'inverse des philosophes).L'argument dialectique part de prémisses acceptées par tous. La dialectique, démonstrative imparfaite ne peut tenir lieu de démonstration véritable "qu'à titre de pis aller", comme méthode de recherche ou de discussion, par lequel l'adversaire se voit contraint de s'avouer une conséquence jusque la inaperçue par lui, de sa propre doctrine. [...]
[...] Ainsi, dans le meilleur des cas, la dialectique que pratique les théologiens ne donne lieu qu'à une opinion proche de la certitude mais non à la certitude elle même, au sens propre du terme. En faite, d'après Averroès la dialectique des théologiens n'a su jamais dépasser le stade de la dispute de la discussion qui génère la polémique et de la dissension Le peuple constitue les hommes d'arguments oratoires A l'extrémité des philosophes viennent les hommes d'arguments oratoires dit aussi les hommes d'exhortations, ils sont en quelque sorte inaptes à suivre un raisonnement démonstratif. [...]
[...] De fait, la dialectique est une méthode dont la dérive vers la sophistique est facile. Par ailleurs en présentant à la masse des questions demandant un traitement démonstratif, le théologien fait fit d'un principe fondamental qui est celui de s'adresser à la masse selon sa capacité d'entendement ce qui n'est pas sans conséquence, en et amène inévitable ment à l'égarement : peu de gens sont capables de démontrer et encore moins de recevoir la démonstration. Ainsi, Averroès les qualifie d'oppresseurs : Le paragraphe 66 dépeint l'irresponsabilités de ces théologiens,leurs esprit sectaire et leur implication dans la propagation des sectes "Leurs penseurs spéculatifs sont devenus des oppresseurs pour le musulmans, en ce sens qu'une fraction des ash'arites a déclaré que quiconque ne reconnaîtrait pas l'existence du Créateur, d'après les méthodes qu'eux ont institués dans leurs livres pour Le connaître était infidèle! [...]
[...] Dans ce traité il associe la méthode du philosophe et celle du juge, par un outil qu'ils ont en commun celle du syllogisme, et opposer à la méthode des théologiens, la dialectique .Ce qui nous amène à poser la question suivante quel sont les rôles respectives des philosophes et des théologiens sur la population? Ce qui nous amène à analyser la classification aristotélicienne des arguments correspondant à la classification tripartite des esprits (suivant le degrés de compréhension) amenant par la même à une distinction en trois ordres d'enseignement appropriés à trois classes d'hommes. Avant de nous pencher sur la prépondérance des philosophes sur l'ensemble des deux classes. [...]
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