Déterminer une identité des individus : est-ce légitime ou dangereux ?

Résumé du document

Dans un contexte globalisé, marqué par de plus en plus de conflits identitaires, que ce soit au Darfour ou au Tibet, la notion d'identité semble être au cœur de l'adaptation des peuples à la mondialisation. On retrouve effectivement cette problématique dans de nombreux domaines: « multiculturalisme » , « américanisation » ou encore l‘«identité nationale  » sont autant de termes récurrents au sein des débats politiques qui attestent de l'importance de l'identité. Si bien, que cette notion recouvre tant de significations qu'il s'avère difficile voire impossible de n'en sélectionner une seule afin de l'isoler dans un contexte précis.

Aussi, l'individu se trouve-t-il tiraillé entre ses différentes appartenances et privilégie tantôt l'une comme définissant son identité, tantôt privilégiant une autre. Dès lors, faut-il considérer que la démarche consistant à déterminer une seule identité pour les individus est totalement légitime, et ainsi l'encourage, ou bien, au contraire, bannir cette pratique au nom des dangers qu'elle porte en elle ?

Extraits

[...] Cependant, l'histoire et l'actualité montrent que déterminer une identité ne s'est pas fait qu'à l'échelle nationale. B. La conception ouverte de l'identité : préalable indispensable à cette démarche En effet, l'histoire du communisme au cours des XIXe et XXe siècles - doctrine émise par Karl Marx selon laquelle une société se divise en deux classes en fonction de leur rapport à la production, les prolétaires d'une part et les propriétaires d'autre part - portait en elle le rêve d'unir un jour une “nation prolétaire” recouvrant toute l'Europe. [...]

[...] Enfin, en voulant déterminer une identité des individus, on risque surtout de marquer leurs différences à défaut de les effacer. Ainsi, comme le souligne le philosophe Marcel Gaucher dans Le désenchantement du monde, on remarque ainsi que le déclin du communisme coïncide avec la montée des nationalismes et même la montée du phénomène religieux qu'il condamnait. Il en va de même pour le devoir de mémoire imposé par certaines classes politiques. En effet, en France, la reconnaissance de la “France vichyste” n'a lieu qu'en 1995, soit un demi-siècle après l'événement. [...]

[...] Déterminer une identité des individus : est-ce légitime ou dangereux ? Introduction Dans un contexte globalisé, marqué par de plus en plus de conflits identitaires, que ce soit au Darfour ou au Tibet, la notion d'identité semble être au cœur de l'adaptation des peuples à la mondialisation. On retrouve effectivement cette problématique dans de nombreux domaines : multiculturalisme américanisation ou encore l‘“identité nationale” sont autant de termes récurrents au sein des débats politiques qui attestent de l'importance de l'identité. Si bien que cette notion recouvre tant de significations qu'il s'avère difficile, voire impossible de n'en sélectionner qu'une seule afin de l'isoler dans un contexte précis. [...]

[...] En effet, dans ce pays, l'ensemble des élections politiques sont ouvertes aux immigrés issus des pays du Commonwealth, fussent-elles nationales. Dès lors, on observe une accommodation de la démocratie avec le multiculturalisme. Par ailleurs, l'identité nationale, telle qu'elle est conçue en France, semble s'inscrire également dans cette perspective qui consiste à déterminer l'identité des individus, précisément de l'identité des nationaux. En effet, dans le célèbre discours Qu'est-ce qu'une nation? tenu au dix-neuvième siècle, l'historien Ernest Renan définit ce qui va forger l'identité nationale française. [...]

[...] Déterminer une identité des individus : une démarche légitime A. La primauté de l'identité nationale au nom de l'union et la cohésion sociale Déterminer une identité des individus peut aussi paraît légitime que devenir un impératif selon les circonstances et les objectifs assignés aux promoteurs d'une telle démarche. Comme le souligne l'intellectuel Amartya Sen dans son œuvre Identité et violence. Cette démarche suppose néanmoins que l'on considère l'identité de l'individu comme une “totalité dynamique”, c'est-à-dire un ensemble d'appartenances dont la hiérarchie varie au cours du temps. [...]