Le terme de despotisme, s'il se rapporte dans son sens littéral à une forme particulière de régime politique, est pourtant parfois employé dans des conversations de tous les jours dans un sens différent. Ainsi, on pourra parler du despotisme d'une organisation, d'un père, d'un mari, pour désigner son attitude ou ses actions autoritaires, et cela sans même savoir avec exactitude ce qu'est le despotisme quand il est exercé par un gouvernement. Il semblerait donc que pour la plupart des gens, cette notion soit porteuse d'une connotation négative, et se résume à l'exercice d'un pouvoir oppressif par une seule et même personne.
Mais le despotisme se limite-il réellement à cet aspect des choses? Cette forme particulière de gouvernement ne vise-t-elle réellement qu'à la satisfaction personnelle du despote, ou permet-elle au contraire d'œuvrer pour le bien du peuple? Celui-ci est-il vraiment la victime dans défense d'un régime fondé sur la crainte ? Qu'est-ce réellement que le despotisme?
[...] où il réhabilitera le despotisme en le décrivant comme le moyen de mener les hommes vers le progrès, s'il est éclairé. Ainsi, pour Kant, si les gouvernements despotiques sont bien soumis au pouvoir d'un homme qui, seul, mène le peuple, et cela grâce à la force, ce type de régime politique n'est pourtant pas incompatible avec une sécurité et une liberté accordées au peuple. Ici se tiendrait le paradoxe du despotisme puisque, si le despote exerce un contrôle total sur le peuple, qui lui doit une pleine obéissance, il est par conséquent en position de force, grâce à son armée par exemple, et peut donc accorder une plus grande place à la critique et au libre exercice de la raison de ses sujets. [...]
[...] Il nous est donc possible d'envisager le despotisme comme un régime politique qui, en apparence indestructible, est porteur de nombreuses failles, pouvant mettre en péril cet édifice. Il ne serait donc qu'une mascarade où le maître du jeu n'est pas celui qu'on pourrait croire, le dominé pouvant devenir le dominant. Nous avons donc vu dans un premier temps que le despotisme était le plus bas degré d'une société politique car il n'était fondé que sur la force et ne visait qu'à satisfaire les désirs du despote. [...]
[...] Qu'est-ce réellement que le despotisme ? Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps que le despotisme est le plus bas degré d'une société politique, puisqu'il ne trouve son fondement que dans le droit du plus fort et ne tient aucun compte des besoins et de la volonté des gouvernés avant de comprendre qu'envisagé différemment, il peut en réalité permettre à ces derniers d'acquérir une plus grande liberté et non plus seulement de satisfaire les caprices du gouvernant (II). [...]
[...] Ainsi, le despotisme peut trouver son fondement non dans une légitimité accordée par le couple dans le cadre d'un contrat établi entre le gouvernant et les gouvernés, mais dans la force, la loi du plus fort érigée en principe de gouvernement. Cette thèse est corroborée par un des contradicteurs de Socrate dans la République de Platon, Thrasymaque, qui y fait l'éloge de ce type de gouvernement, et démontre à son interlocuteur que le despotisme n'existe que pour permettre à un seul homme de poursuivre son propre bien, et non pour que ce dernier établisse des lois qui mèneraient à une justice dont il n'a que faire. [...]
[...] Enfin, nous avons compris que le despotisme, s'il ne paraissait dépendre que du pouvoir du despote, était en fait tributaire des réactions du peuple, et qu'il n'était donc qu'un simulacre de pouvoir. Il reste cependant à dire que, si les régimes politiques fondés sur l'idée de despotisme telle que nous l'avons vu ne paraissent plus vraiment exister désormais, il est tout de même primordial de s'intéresser à cette notion, puisqu'elle a donné naissance à des formes modernes de gouvernement que l'on peut encore observer maintenant, telles que le totalitarisme. [...]
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