Le terme "utopie" est un néologisme formé par Thomas More, qui désigne d'abord une théorie politique parfaite, affirmant la possibilité d'un Etat idéal, et qui est repris ensuite dans le langage courant pour nommer ce qui est chimérique, irréalisable. Par conséquent, utopie et idéal se confondent. Or, il n'y aura jamais sur le plan politique et moral de démocratie parfaite.
L'essentiel de la question est de comprendre sur quels principes doit être fondé un régime politique dans lequel les exigences de liberté, d'égalité et de justice seraient les mieux satisfaites. La démocratie apparaît comme une garantie de la liberté et de stabilité, car elle fait des gouvernés également les acteurs du processus politique.
Mais si cette véritable démocratie n'est qu'une utopie, alors que penser des systèmes qui se disent démocratiques ? Ne sont-ils que des leurres ?
[...] Une démocratie véritable est-elle nécessairement une utopie ? Plus qu'un nouveau régime politique, où le peuple (demos) a le pouvoir (cratos) de gouverner, la démocratie apparait toujours, aux yeux de ceux qui assistent à sa naissance, comme une véritable panacée. Le bonheur est une idée neuve en Europe proclamait Saint-Just en pleine révolution dans son discours prononcé devant la Convention le 3 mars 1794. L'idée neuve, c'est celle du bonheur collectif, devenu une affaire politique. Les révolutionnaires français voyaient ainsi dans la démocratie la clef du bonheur, les contemporains de l'écroulement de l'ex-URSS l'occasion de la liberté politique et de la prospérité économique, les Grecs la seule façon de devenir enfin vraiment humain. [...]
[...] Mais même dans ce cas, la démocratie nous protège des dérives des autres régimes. Le perfectionnement, et la nécessité de croire qu'une véritable démocratie est possible dépendent des citoyens. Même loin de son idéal, la démocratie est le régime qui assure le plus de garanties aux individus contre les excès du pouvoir. Dans notre société actuelle, nous ne voyons plus que les défauts de la démocratie. La vertu de la démocratie est le régime qui limite le plus la capacité d'action des gouvernants. [...]
[...] Ainsi, il est possible à tout moment que la démocratie puisse se renverser en son contraire, en une tyrannie. D'autre part, lorsque Rousseau définit le citoyen, il le définit par un rapport entre son intérêt particulier et sa représentation de l'intérêt général. Si cette dernière à l'heure du vote l'emporte sur l'intérêt particulier, alors seulement on peut parler d'un citoyen. La démocratie, offre des occasions fréquentes aux citoyens de s'exprimer : présidentielles, référendums, municipales Or, on observe un fort taux d'abstention à toutes les élections. [...]
[...] La démocratie, figure dans la typologie classique des régimes politiques qui distinguent différentes formes selon le nombre de ceux qui gouvernent (monarchie : un seul, oligarchie : plusieurs, démocratie : le plus grand nombre). Si le domaine politique est la prise en compte des affaires communes, la démocratie, où le plus grand nombre participe aux décisions pour résoudre les problèmes de la collectivité, apparait comme la forme politique par excellence. Le modèle auquel nous pensons généralement est celui de la démocratie athénienne. Le peuple décidait alors le plus directement possible des lois. [...]
[...] Ce n'est pas une utopie selon lui dans la mesure où par le passé les cités de Grèce et Rome ont procédé à l'élaboration des lois en rassemblant tout le peuple. Or, d'après Constant, cette conception est valable pour la démocratie antique, mais non pour la démocratie moderne. En outre, dans notre société actuelle nous pouvons constater les limites de la démocratie dans les faits. En effet, des pouvoirs comme celui de la presse, des médias influencent fortement les comportements des individus. Ainsi, Constant propose un modèle opposé de citoyenneté, consistant non dans la participation à la communauté mais dans la jouissance des droits privés. [...]
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