Schmitt démocratie libéralisme coexistence violence symbolique civilisation moeurs
La démocratie est la réponse consensuelle donnée aux conflits d'action et de croyance. Celle-ci se définit comme une « doctrine politique d'après laquelle la souveraineté doit appartenir à l'ensemble des citoyens, au peuple ». Les valeurs démocratiques (liberté, égalité, ...) ont pour objectif la pérennisation de l'état de paix au sein du régime. Les libertés et droits fondamentaux sont garantis aux individus de manière à ce qu'ils entretiennent des rapports non violents entre eux. Les régimes démocratiques sont donc ceux qui s'apparentent le mieux avec la notion de paix, c'est-à-dire les « rapports entre personnes qui ne sont pas en conflit, en querelle », et s'opposent donc à celle de guerre qui est selon Clausewitz « un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté ». Mais les conflits sont-ils réellement absents des régimes démocratiques ? On peut donc se demander s'il y a présence de tensions dans la démocratie, que ce soit au niveau idéologique ou au niveau des rapports sociaux, et si oui, quelles sont-elles. Y a-t-il des tensions dans les différents principes qui fondent l'idéologie démocratique ? Peut-on parler d'une pacification des rapports sociaux en démocratie ?
[...] Les groupes contestataires se livrent à une explicitation des rapports de domination internes à la société en se faisant violence à eux-mêmes et d'une civilisation des mœurs 1 La civilisation des mœurs a pacifié les relations sociales Selon Norbert Elias, lors de la formation de l'Etat, les dirigeants arrivés au pouvoir après la longue lutte entre petits propriétaires terriens obtiennent de fait le monopole de la violence légitime. Ils possèdent donc l'autorité et peuvent faire usage de la coercition pour assujettir les individus. [...]
[...] Il définit le critère du politique comme la distinction ami/ennemi : c'est la création d'un nous opposé à un eux. Le rationalisme constitue aussi un obstacle pour appréhender le politique. En effet, le politique concerne la dimension conflictuelle de la vie sociale et la permanence des antagonismes. Même le consensus est basé sur des actes d'exclusion qui constituent ses limites. Or pour le rationalisme libéral, l'intérêt général résulte du libre jeu des intérêts privés, et un consensus rationnel universel peut être le produit d'une discussion libre. [...]
[...] 3-18. DOI : 10.3917 /rai Johanna SIMEANT, La violence d'un répertoire : les sans-papiers en grève de la faim Cultures & Conflits Martin BREAUGH, L'expérience plébéienne. [...]
[...] L'Agôn, quant à lui, n'est supprimé qu'en apparence, il est seulement enfermé. En effet, malgré l'avènement de la Loi et du droit dans le monde, l'Agôn continue à exercer sa fascination sur chacun, peu ou prou. Mais selon l'auteur, on peut conjurer toute menace de domination par la rivalité et apprivoiser la lutte. Les oppositions sont même à rechercher car les divisions interpersonnelles, le combat singulier, la vengeance, le sport, expriment les face à face des rivaux. Ces derniers, dans la réciprocité, annihilent les risques de prise du pouvoir. [...]
[...] Mouffe et Schmitt s'accordent donc à souligner les déficiences de la démocratie libérale et son manque de fondements intellectuels. Tout ceci la pousse à décrire la démocratie comme un horizon imaginaire où s'inscrivent des revendications disparates et où le consensus est une illusion Sans véritables bases intellectuelles, les institutions démocratiques perdent en légitimité ne sont perçues que comme de simples techniques instrumentales pour choisir des gouvernements. De ce fait, elles sont très peu assurées du type d'adhésion qui garantirait une effective participation à la vie démocratique. [...]
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