Controverse autour de Carl Schmitt, Yves Charles Zarka, nazisme, Traité de Versailles, Première Guerre mondiale, Allemagne nazie, Reichstag, République de Weimar, Hermann Göring, antilibéralisme, ploutocratie, lois de Nuremberg, solution finale
Il existe autour de Carl Schmitt une controverse, initiée par Yves Charles Zarka. Il s'agira par conséquent de présenter cette controverse, mais surtout de donner les éléments de celle-ci, les arguments des uns et des autres, afin de se forger une opinion voire de mettre fin à cette controverse, si fin il peut y avoir. Tout commence le 6 décembre 2002, date à laquelle le journal Le Monde publie un article contre Carl Schmitt et cet article est signé Yves Charles Zarka. Yves Charles Zarka est assurément un homme très occupé : professeur dans plusieurs lycées de province et de la région parisienne ; il est passé par le CNRS.
[...] Tous ces faits viennent par conséquent contre-balancer ceux présentés par Yves Charles Zarka. Qu'en est-il de la pensée de Carl Schmitt ? B. La pensée de Carl Schmitt Schmitt ne voulait pas d'une démocratie où règne la diversité. Au contraire, pour lui, l'un des présupposés de la démocratie était la nécessaire « homogénéité » du peuple. Or, en évoquant ce point, il évoque en réalité la volonté générale de Rousseau, c'est-à-dire qu'il s'agit ici d'une homogénéité non pas raciale, mais politique. C'est par ailleurs ce manque de considération d'ordre racial qui fut reproché à Carl Schmitt par certains nazis, via notamment le journal de la SS. [...]
[...] Il est effectivement repéré puis recruté par Hermann Göring. Aviateur hors pair allemand, élevé par son parrain d'origine juive, le frère cadet de Göring (Albert) aida des personnes persécutées par le régime nazi. Hermman fait en réalité partie de ces déçus et humiliés de la Défaite et va donc se rapprocher d'Hitler. Il sera notamment à la tête des SA, puis ministre de l'Air, il aura encore la gestion de l'économie de guerre et aidera à l'ouverture des premiers camps de concentration. [...]
[...] C'est ainsi que Carl Schmitt a pu approuver la purge de juin 1934 (« la nuit des longs couteaux ») dans un article intitulé « Le Führer protège le droit » : pour Schmitt, l'élimination de l'aile la plus extrémiste du parti a permis à l'État de réaffirmer son autorité. Cette conception dérangeait les nazis : ils y voyaient une confiscation au profit de l'État de la capacité de décision qui ne devait pourtant appartenir qu'au Parti et à son chef (André Doremus, in Carl Schmitt, Ex captivitate salus). Conclusion Les arguments des uns et des autres se tiennent, se répondent. [...]
[...] En 1936, Schmitt dirige un colloque. Lors d'une conférence, il va proposer de purger la loi allemande de « toute trace d'esprit juif » ; de marquer les publications dans lesquelles interviennent des scientifiques juifs par un signe distinctif (inscrire le mot « juif » après avoir cité l'auteur) ou encore de créer un département « juif » au sein des bibliothèques, distinct des livres allemands. Nous sommes en 1936 donc avant l'instauration de l'étoile jaune (décret du 1er septembre 1941). Pour Zarka, il ne fait dès lors aucun doute que Schmitt est antisémite puisque l'on trouve chez ce dernier l'idée de séparer les Juifs. [...]
[...] Schmitt est alors surveillé par la Gestapo Alfred Rosenberg (1893-1946) est un fervent partisan du national- socialisme ayant participé au putsch manqué d'Hitler. Il deviendra idéologue du parti national-socialiste et diffusera l'antisémitisme via Les protocoles des Sages de Sion. Auteur du Mythe du vingtième siècle en 1930, dans lequel il développe ses théories raciales et antichrétiennes, Rosenberg devient par la suite ministre du Reich pour les territoires occupés de l'Est. Condamné à mort le 1er octobre 1946 au procès de Nuremberg, il dénoncera également la « sympathie de Carl Schmitt pour les Juifs ». Dès 1936, Schmitt perd toutes ses fonctions officielles. [...]
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