« L'Homme est un animal politique » selon Aristote. Par cette affirmation célèbre, l'illustre philosophe ignore un quelconque état de nature dans lequel l'Homme pourrait évoluer.
Pourtant les découvertes des XV et XVIe siècles de peuples primitifs aptes à vivre indépendamment, en toute liberté d'action et de pensée et sans appropriation semble prouver que l'état de nature existe. De nombreuses réflexions sur cet état de nature eurent alors lieu, définissant la condition de l'humanité sans Etat et par la même occasion la justification de l'existence de ce dernier. L'état de nature se définit par l'absence de règles, et se caractérise par la pleine possession des droits naturels tels que la liberté ou la propriété. Pourtant si cet état de nature existe, il n'apparaît pas viable pour de nombreux auteurs et semble destiné à évoluer. Ne pouvant garantir complètement et de manière permanente les droits naturels, et considérant que l'homme est naturellement voué à le quitter pour subsister, l'état de nature va alors être réfléchi.
Il s'agit alors de trouver le moyen de conserver les droits naturels tout en assurant la pérennité de l'humanité. Une concession apparaît alors nécessaire en ce qui concerne les droits naturels et individuels, puisque ces derniers sont la première cause de la mise en danger de l'homme. En effet, il semble inévitable, dans l'état de la nature, que naisse une contradiction voire un conflit entre les droits naturels de chacun ; c'est pourquoi un accord et une association semblent nécessaires entre chaque individu pour assurer l'existence de leurs droits ; c'est-à-dire un pacte. Librement et lucidement choisi, le pacte ou contrat est alors une convention limitant les droits naturels individuels remis dans les mains d'un corps social ou d'un souverain. Ce pacte assure donc la transition de l'état de nature à l'état social tout en conservant, non sans concessions, la plupart des droits naturels. Il illustre l'organisation d'une société par elle-même, et pose des règles précises et générales afin que les litiges soient réglés selon la volonté initiale et unanime du corps social.
On dénombre plusieurs concepts de ce contrat social : chez Platon tout d'abord puis Grotius, mais ce sont essentiellement Hobbes, Locke et Rousseau qui le théoriseront. Bien que différents par les moyens qu'ils utilisent, ces pactes ont pour objectif d'effectuer la transition entre les deux états, tout en conservant les droits naturels, mais également en assurant leur durabilité, afin que ce changement ne soit pas inutile et absurde.
Comment la sauvegarde et la garantie des droits naturels sont-elles assurées par le contrat social ?
[...] Bien qu'affaiblis les droits naturels seront toujours présents dans le nouvel état de l'homme. Un transfert de droits naturels pour mieux les préserver L'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen assure que le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression Si, comme l'indique cette déclaration, les droits de l'homme sont conservés il faut néanmoins expliquer en quoi consiste cette passation. [...]
[...] Le contrat social établi par John Locke, conserve certains droits naturels tels qu'ils étaient à l'état naturel. Ainsi son contrat, laisse seulement une partie des libertés de l'homme à l'Etat tout en assurant la sécurité, la liberté et la propriété. Un Etat limité pour Locke Contrairement à Rousseau, John Locke ne considère pas l'état de nature comme une hypothèse de travail mais bien comme un fait historique L'État est donc instauré pour garantir l'état de nature en lui donnant une sanction légale. [...]
[...] Ainsi, la sécurité des citoyens est l'objectif final de ce pacte, il met fin à la guerre entre individus. Locke caractérise l'état de nature par les droits naturels que sont la liberté individuelle et la propriété. Son contrat intervient donc pour assurer la sauvegarde de ces derniers. Par ce type de contrat il permet la sûreté des biens, par l'abandon de l'égalité et la liberté. Enfin Rousseau dans Du Contrat social (1962) illustre sa théorie par une compensation. En effet, l'être sortant de l'état de nature échange ses droits individuels avec ceux des autres individus. [...]
[...] Le Léviathan n'admet qu'une seule disposition pour être remplacé : Ayant une tâche pédagogique et protectrice, il se doit, au même titre que ses citoyens, de respecter son engagement. Cette théorie semble un peu naïve, puisqu'elle ne protège pas les sujets d'un despotisme du souverain. Le Contrat social de Rousseau prône également un abandon complet des droits naturels. L'Homme laisse donc ses droits à la corporation qu'il forme. Rousseau souhaite que le peuple soit son propre souverain et évoque alors la théorie de l'intérêt général. [...]
[...] Mettant alors en danger l'existence de ces droits et par conséquent l'intégrité de l'Homme .Le statut naturel, certes présenté comme bon ne peut assurer sa pérennité et doit donc pour perdurer se transformer, évoluer vers un accord entre hommes. Une garantie impossible des droits naturels à l'état de nature. Les droits naturels constituent l'état de nature de l'Homme. L'être naturel évolue donc à la manière d'un animal et n'a pas conscience de ses droits. N'ayant aucune morale, ne constituant aucun corps et étant totalement libre, l'homme de l'état de nature révèle par son instinct de survie une contradiction des droits naturels. Cette lutte de tous contre tous montre les limites de la pérennité des droits naturels. [...]
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