Les théoriciens du contrat social, c'est-à-dire les contractualistes, ces hommes qui affirment que les hommes sont nés libres et égaux, et que, par conséquent, aucun pouvoir n'est fondé s'il ne repose sur leur consentement, c'est-à-dire sur un contrat ont pris une part considérable dans le renouveau des idées politiques et philosophiques de la Renaissance.
La puissance de leurs idées repose sur le fait qu'ils ont révolutionné la vision dominante de l'époque qui dissociait l'autorité du sacré, c'est-à-dire spirituelle, de l'autorité terrestre. Ce courant d'idée, en rompant le lien entre religieux et politique, a lancé les bases de l'individualisme – au sens philosophique – moderne.
Ce travail a pour objectif d'étudier le contractualisme avec trois figures majeures de ce courant : le contractualisme hobbesien, le contractualisme lockéen, le contractualisme rousseauiste.
[...] Le contrat social est pour Locke le fondement et l'acte institutif de l'État. Jusqu'ici, Locke a fidèlement suivi Grotius et Hobbes, le pessimisme en moins. Il introduit alors une nouveauté essentielle. Pour éviter que ce contrat ne soit une renonciation totale des hommes à leurs droits et à leurs libertés, un abandon complet entre les mains de l'État, ce qui reviendrait au totalitarisme de Hobbes, il s'attache à modérer le pouvoir de l'État[5]. Autrement dit, l'État de nature existe avant toute organisation. [...]
[...] Le premier frein consiste à distinguer au sein du pouvoir d'État trois fonctions sociales et à attribuer chacune d'entre elles à un organe constitutionnel distinct. Cette distinction n'est pas nouvelle, elle remonte au moins à un Aristote ; ce qui est nouveau c'est l'idée que chacune d'elles doive être conférée à un seul organe, distinct des autres organes qui exercent, eux, les autres fonctions sociales. Locke décrit le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir confédératif[6]. Le philosophe anglais explique qu'un pouvoir domine tous les autres, le pouvoir législatif : Dans un État formé, qui subsistent et se soutient, en demeurant appuyé sur les dans, et qui agit conformément à sa maturité, c'est-à-dire, par rapport à la conservation de la société, il n'y a qu'un pouvoir suprême, qui est le pouvoir législatif, auquel tous les autres doivent être subordonnés. [...]
[...] Enfin, le pouvoir confédéral régit les relations internationales, la conduite de la guerre et la signature du traité[7]. Le deuxième frein est un principe contenu dans le contrat social : les droits naturels existant originairement dans l'état de nature sont conservés dans l'état civil. Les droits naturels sont donc une limitation efficace au pouvoir de l'État, comme le souligne Locke : Quoique le pouvoir législatif soit le suprême pouvoir d'un État, cependant, il n'est premièrement, et ne peut être absolument arbitraire sur la vie et sur les biens du peuple. [...]
[...] En outre, à partir de la Renaissance, on va se reposer les questions des Anciens : que choisir, l'anarchie ou le pouvoir politique ? L'anarchie entraîne la loi du plus fort, dans ce contexte, comment arbitrer les conflits dans une société où il n'y a pas d'accord ? Cela conduit inévitablement à l'insécurité et au règne de la loi du plus fort. Ainsi, si on considère que la politique correspond à l'ensemble des règles, des codes, des lois que s'impose à elle-même une collectivité pour vivre en sécurité c'est parce que, comme le rappelle le philosophe individualiste Thomas Hobbes (1588-1679), dans le Leviathan l'homme est un loup pour l'homme (formule qu'il reprend de l'auteur latin Plaute), et l'absence d'organisation conduirait immanquablement à la guerre perpétuelle entre groupes rivaux, et en définitive à l'éclatement de la collectivité. [...]
[...] Ce travail a pour objectif d'étudier le contractualisme avec trois figures majeures de ce courant : le contractualisme hobbesien, le contractualisme lockéen, le contractualisme rousseauiste. A. Définition, ambition et caractéristiques du contractualisme Après avoir été pensée par Épicure, l'idée d'un contrat qui lie les hommes entre eux, le contractualisme, a été partiellement théorisé par l'italien Marsile de Padoue (1275-1342) dans son ouvrage Defensor Pacis de 1324. Celui-ci s'oppose aux thèses de Saint-Augustin qui milite pour une théocratie et un pouvoir égal, voire supérieur de l'Église sur l'État. [...]
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