Jean-Jacques Rousseau, célèbre philosophe des Lumières considéré comme un des précurseurs de la Révolution de 1789, est né à Genève en 1712. Une trentaine d'années plus tard, il s'installe à Paris où il entre en contact avec Diderot qui l'encourage à participer à la rédaction de certains articles de l'Encyclopédie portant sur la musique. C'est en 1743 qu'il déménage à Venise, ayant obtenu une place de secrétaire de l'ambassadeur de France, et ceci déterminera sa vision de la politique.
En 1759, l'Émile et le Contrat Social donnent la double solution des questions auxquelles Rousseau s'est attaqué. Dans Émile ou de l'éducation, Rousseau établit le plan d'éducation qui permet de former des citoyens aptes à vivre dans une société démocratique, régie par le Contrat social. Le Contrat Social décrit l'idéal rousseauiste d'un système politique, en précisant les conditions qui seules peuvent rendre l'autorité politique légitime et ces conditions présupposent l'égalité des citoyens appartenant à la Cité.
Concrètement, chaque citoyen doit aliéner sa liberté individuelle pour ainsi pouvoir passer de l'état naturel à l'état civil où il fera partie d'une communauté et où il pourra être totalement libre. En effet, une fois atteint l'état civil, tous les citoyens sont libres et égaux et ne dépendent que de la Cité. L'état civil est posé comme la condition indispensable pour représenter et atteindre la volonté générale en ayant laissé de côté les intérêts individuels.
[...] A la question Qu'est-ce qu'une loi ? Rousseau répond que c'est une déclaration publique et solennelle de la volonté générale sur un objet d'intérêt commun Le caractère essentiel de la loi repose d'abord sur ses visées communes, à savoir garantir les droits des individus ou encore régir les rapports entre eux. Mais surtout les lois, en tant qu'expression de la volonté générale, recherchent par conséquent l'intérêt général et le bien commun. L'ensemble de celles-ci a donc pour but de garantir un déroulement le plus optimal possible de la vie en communauté (en état civil) c'est-à-dire, en reprenant les mots de Rousseau, ordonner le tout, donner la meilleure forme possible à la chose publique Cette conception rousseauiste de la loi, analysée aujourd'hui, pourrait nous faire croire que l'auteur attache une importance particulière à la Loi Fondamentale d'un état, à savoir à sa constitution, celle-ci étant considérée comme la source de la loi[1]. [...]
[...] l'adage de Hannah Arendt: source du pouvoir, c'est le peuple constituant mais la source de la loi, c'est la constitution”. [...]
[...] Malgré les œuvres précédentes de Pufendorf ou de Burlamaqui prônant une souveraineté limitée par les lois fondamentales ou les textes constitutionnels, selon le Contrat Social de Rousseau cette limitation fragmenterait la souveraineté et l'affaiblirait en la rendant imparfaite. Comme il l'affirme dans ses Lettres écrites de la Montagne, pour lui la souveraineté est forcément illimitable : Il est de l'essence de la puissance souveraine de ne pouvoir être limitée Pour cette raison, la constitution n'est pas compétente pour limiter la souveraineté absolue, et le représentant de celle-ci, incarnant la volonté générale, peut la modifier (ainsi que les lois constitutionnelles) dès l'instant que cette volonté change. [...]
[...] Pour Rousseau, c'est l'occasion idéale pour mettre en pratique toutes ses théories du Contrat Social, surtout étant données les caractéristiques de l'île (il parle d'un des rares pays encore capables de législation ; de la situation avantageuse de l'île de l'heureux naturel de ses habitants Le but principal de ce projet de constitution est de garantir l'indépendance de la Corse acquise en 1729, de lui apprendre à conserver sa liberté L'annexion de la Corse à la France en 1768 suite au traité de Versailles permet de remettre en question, entre autres, l'enthousiasme de l'auteur ainsi que son idéal en ce qui concerne les nations de petite taille et conservant une grande part de leurs particularismes et de leur identité nationale. Références CHEVALLIER Jean-Jacques, Jean-Jacques Rousseau ou l'état du peuple in Histoire de la pensée politique. Editions Payot, Paris DERATHE Robert, Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps. Libraire philosophique Jean Vrin ROUSSEAU Jean-Jacques, Du contrat social, livre II, extraits. Nathan, Paris http://tecfa.unige.ch/proj/rousseau/oeuvres.htm http://www.denistouret.fr/ideologues/Rousseau.html cf. [...]
[...] C'est ce qui est mis en relief dans le chapitre XII du livre II du Contrat Social, intitulé précisément Division des lois En effet, c'est l'occasion pour Rousseau d'opérer une distinction des lois en mettant en relief quatre catégories distinctes les unes des autres. La loi étant chargée de régler un rapport entre deux parties (il parle de diverses relations à considérer cette classification des lois se fait en fonction des parties qui participent à ce rapport. A. Les lois régissant les rapports du peuple au sein de la Cité La première catégorie des lois est celle des lois politiques ou lois fondamentales, concernant le type de gouvernement à mettre en place et qu'on assimilerait aujourd'hui aux lois constitutionnelles. [...]
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