Confucius, politique, Chine, civilisation chinoise, phénomène culturel, pensée de Confucius, philosophie humaniste, éthique de la vertu, confucianisme
Si le nom de Confucius évoque un phénomène culturel intimement lié à la civilisation chinoise, il appartient aussi à la culture universelle.
Comme le note Pierre Ryckmans, « sans cette clé fondamentale, on ne saurait avoir accès à la civilisation chinoise. Et qui ignorerait cette civilisation ne pourrait jamais atteindre qu'une intelligence partielle de l'âme humaine »
Il convient donc de s'intéresser à l'histoire de ce personnage hors norme, que nous connaissons sous le nom latinisé de Confucius, mais que ses contemporains appelaient Kung Funzi, c'est-à-dire « maitre Kong », traduisant ainsi leur admiration, admiration qui perdure toujours.
Que sait-on de cet homme, en quoi la philosophie qu'il a développé était-elle profondément nouvelle et comment continue-t-elle de résonner encore aujourd'hui ?
La vie de Confucius a tout d'abord été celle d'un homme simple mais érudit, et en contact avec les puissances chinoises. Il a ainsi pu développer une philosophie nouvelle, mettant l'homme au cœur des préoccupations et souhaitant fonder une société harmonieuse et un gouvernement juste. Enfin, sa postérité a été immense, en Asie comme en occident.
[...] Confucius serait mort en 479, à l'âge de 72 ans, et aurait été inhumé non loin de la capitale de Lu. Le site présumé de sa sépulture est aujourd'hui un lieu de sacrifices et d'offrandes à sa mémoire. La pensée de Confucius : une philosophie humaniste et pragmatique pour une société plus harmonieuse. Les différentes pérégrinations de Confucius, son approche du pouvoir et les déceptions qu'il en éprouvera vont le conduire à développer une conception de l'homme et une philosophie nouvelles, pour établir dans la pratique un mode de gouvernement sage et droit. [...]
[...] La société s'effondrerait sous le joug de la recherche de l'intérêt privé et de la préservation individuelle Le droit est dès lors considéré comme une intrusion malsaine et inopportune du pouvoir au sein de la communauté, qui doit s'efforcer de résoudre les éventuels litiges par la conciliation et la médiation en son sein, qu'il s'agisse de la famille, de la corporation ou du village, en se fondant sur les règles et les traditions millénaires Lorsque les rites priment sur le droit au sein d'un monde où le groupe est supérieur à l'individu, seule une société harmonieuse peut voir le jour. Pouvoir et exemplarité : la définition d'un nouveau gouvernement Mais cette vertu ne s'applique pas qu'à la foule des petits. Le message de Confucius s'adresse aussi aux empereurs, aux dirigeants qu'il a côtoyés et qui l'ont déçu. Selon lui, l'état idéal doit être gouverné par un roi, mandaté par le ciel, c'est-à-dire dont la nomination aurait été approuvée par une divinité supérieure. Ce mandat divin aurait une contrepartie : les actions du souverain seraient aussi observées, étudiées et jugées. [...]
[...] Malgré tout, Confucius reste optimiste et cherche à observer la façon dont le pouvoir est exercé dans les autres régions de chine. L'histoire raconte qu'il aurait erré ainsi pendant 14 ans, puis, déçu par ses observations, serait rentré dans son pays natal où il se serait consacré à l'étude des textes, des chants et des rites anciens. Selon l'historien Sima Qian, c'est à ce moment là qu'il remanie ou rédige plusieurs parties de grands textes canoniques de l'antiquité, notamment le livre des documents (Shijing) et le livre des mutations (Yijing). [...]
[...] La destinée du confucianisme, entre contestation et adaptation. Une postérité immédiate et fondamentale qui fait des idées de Confucius une doctrine politique mais sera concurrencée. Si Confucius n'accéda que peu de temps à de hautes charges administratives et leur préféra l'enseignement, ses disciples immédiats auront quant à eux des responsabilités importantes qui leur permettront de donner corps aux idées de Confucius, d'inscrire sa destinée dans l'espace et la durée. Ses idées, et notamment celle d'un univers par essence moral, seront moins d'un siècle plus tard par Mengzi, dit Mencius (371-289) qui donnera à la pensée confucéenne une dimension mystique. [...]
[...] Ils sont ainsi les moteurs permettant la bonne marche de la société, et assurant les fondements de sa moralité. De plus, l'homme étant conçu comme une entité faisant partie d'un groupe, il doit, toujours et en tout lieu, agir pour le bien de ce groupe. A chaque instant, en tant qu'entité individuelle, inférieure à la société, il doit être prêt à céder. C'est ce qui permettra son élévation morale. La conception de l'homme en tant qu'individu autonome est une menace pour la société ce n'est qu'en groupe que peut s'acquérir le sens de l'humain, le Ren. [...]
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