Souveraineté, conception de souveraineté, théorisation de souveraineté, notion de souveraineté, Jean Bodin, Les Six Livres de la République, État, philosophie politique, XVIe siècle, République, article 3 de la Constitution, constitution de 1958, XXe siècle, France, UE Union européenne, État souverain
"La souveraineté est le pouvoir de commander et de contraindre sans être commandé ni contraint". C'est ainsi au travers de son livre, Les Six Livres de la République, que Jean Bodin nous affirme le principe essentiel de la notion de souveraineté. Cette dernière est selon lui une et indivisible, elle comporte alors un caractère absolutiste la rendant unique et au-dessus de tout. Cependant, à l'heure actuelle, de nombreuses questions se posent quant à cette notion de souveraineté. Néanmoins, avant d'aller plus loin sur ce sujet et raisonnement, il convient de revenir sur la personne qu'est Jean Bodin ainsi que de définir les notions telles que l'État et la souveraineté, qui permettront d'y voir plus clair dans la réflexion présentée ci-dessous. Jean Bodin est un philosophe, économiste et théoricien politique français du XVIe siècle ayant eu une influence plus que significative à son époque en ce qui concerne la philosophie politique. Influence qui résonne d'ailleurs encore aujourd'hui, notamment en ce qui concerne les sujets que sont l'État et la souveraineté.
[...] Ainsi la notion de postmodernité de la souveraineté est apparue avec l'auteur Jacques Chevallier qui tente de donner une nouvelle peau à cette notion. D'autres encore, affirment sa disparition totale, c'est le cas notamment de Bertrand Badie qui affirme que la souveraineté est trop divisée pour être encore considérée comme telle. Premièrement, des éléments perturbateurs viennent attaquer la souveraineté de l'État à la fois par l'intérieur ainsi que par l'extérieur. À partir de la deuxième moitié du XXe siècle, on remarque une émergence impressionnante d'États passant de 50 États en 1950 à plus de 200 aujourd'hui augmentant et complexifiant ainsi un peu plus les relations entre eux et perturbant la définition classique de la souveraineté de l'État. [...]
[...] En conclusion, Jean Bodin fonde ici la définition presque moderne du terme en son sens théorique, il semble en être le précurseur. De plus, cette convergence sur la notion de souveraineté semble se retrouver au sein des textes constitutionnels français et notamment au travers de la Constitution de 1958 montrant bien que nous partageons toujours à l'heure actuelle des caractéristiques fondatrices de cette notion de souveraineté. La souveraineté légitimée par les textes juridiques La notion de souveraineté, sa caractérisation et son interprétation se retrouvent au sein des textes juridiques et notamment des textes constitutionnels. [...]
[...] Cette notion d'indivisibilité se retrouve dans notre Constitution actuelle de 1958, au travers de l'Article 3 notamment et dont il sera ultérieurement judicieux d'en approfondir l'analyse. Cet article 3 indique à l'alinéa 2 : « aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice », la Constitution fait alors ici un rappel du principe que la souveraineté appartient bien au peuple y compris ses représentants et qu'elle ne peut être divisée, que personne ne peut s'en attribuer l'exercice personnel. Ainsi sur cette notion d'unité de la souveraineté, Jean Bodin semble être en accord avec notre temps. [...]
[...] En tenant compte des transformations ayant affecté les États et de l'évolution des transferts de compétences, la question est de savoir si la conception et la théorisation de la notion de souveraineté, née sous la plume de Bodin, sont toujours pertinentes. Pour répondre au sujet, il conviendra dans un premier temps d'observer le caractère durable de la souveraineté c'est-à-dire d'étudier les éléments perpétuels de cette dernière, de la théorisation de Jean Bodin à nos jours. Puis dans un second temps d'en comprendre le détachement, les limites existantes de cette notion, car, en effet, il semblerait que cette souveraineté malgré un fondement constant dans la durée, soit bousculée par de nombreux facteurs ainsi que des points de vue divergents sur le sujet. [...]
[...] Pour d'autres, ils considèrent que les États composant l'union restent bien des États souverains, c'est-à-dire de véritables États au sens classique. Leur vision à eux est fondée sur l'idée que l'État reste libre de se lier, de porter atteinte à sa liberté, c'est le cas notamment pour l'Angleterre avec le Brexit. Ainsi dans ce deuxième cas la vision de Jean Bodin est interprétée à la lumière des faits actuels. L'État n'est donc plus le même, il est différent de l'époque de Bodin, il a évolué notamment par des contestations à la fois en provenance du haut, au niveau international et à la fois en provenance du bas, au niveau interne de l'État. [...]
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