Conception des problèmes publics, agenda politique, balancetonporc, phénomène social, Joseph Gusfield, William Felstiner, Richard Abel, Austin Sarat, Patrick Hassenteufel, act-up, sociologie de l'action publique, Jean-Gustave Padioleau, Charles Tilly, social movements, Nuit debout en France, John Kingdon, J. Keeler, Sidney Tarrow, social movements in times of austerity, loi anti-fake news, Time's Up, die-in, naming, blaming, claiming
Comment un mouvement comme Nuit debout peut-il accéder à des centres médiatiques ? Et comment un phénomène tel que #BALANCETONPORC a-t-il eu un tel écho sur l'espace public ? Ce sont des interrogations qui peuvent être posées, et dont les réponses peuvent être apportées en science politique. Cependant, tous les problèmes dans notre société moderne ne se valent pas. Pourquoi ? Et selon quels critères un phénomène social devient-il un problème public ? Quelle différence existe-t-il entre un phénomène social et un problème public ? Comment un problème public accède-t-il à l'agenda politique ? Il convient ainsi de présenter dans un premier lieu la conception du problème public (I) avant d'évoquer son inscription dans l'agenda politique (II).
[...] D'autre part, le phénomène social doit être soumis à un processus de qualification. Comme le soulignent les sociologues, William Felstiner, Richard Abel et Austin Sarat, ce processus est composé de trois étapes. La première repose sur l'identification du problème, ce qui se traduit par le fait que ce dernier doit être nommé, d'où l'appellation de « naming » donnée par les sociologues. La deuxième étape se réfère à la responsabilité imputée à un individu ou à un groupe d'individus, et portant le nom de « blaming ». [...]
[...] La conception des problèmes publics et leur inscription dans l'agenda politique Comment un mouvement comme Nuit debout peut-il accéder à des centres médiatiques ? Et comment un phénomène tel que #BALANCETONPORC a-t-il eu un tel écho sur l'espace public ? Ce sont des interrogations qui peuvent être posées, et dont les réponses peuvent être apportées en science politique. Cependant, tous les problèmes dans notre société moderne ne se valent pas. Pourquoi ? Et selon quels critères un phénomène social devient-il un problème public ? [...]
[...] D'autre part, le professeur Sidney Tarrow dans son livre Power in movement, parle de l'existence d'une « structure des opportunités politiques », selon laquelle l'inscription d'un problème dans l'agenda politique dépendrait du degré d'ouverture des systèmes politiques et à leur inclinaison à apporter des solutions aux problèmes qu'ils jugent importants, pertinent et au cœur des débats sociaux, ainsi que de l'harmonie entre les acteurs politiques comme de l'antagonisme entre les élites de l'État, lesquels favoriseraient ou empêcheraient l'émergence d'un développement de politiques publiques dans le but d'une solution des problèmes, comme le précise la politologue italienne Donatella della Porta dans son livre Social movements in times of austerity. Tel est d'ailleurs le cas de projet de loi anti-fake news. Conclusion Pour conclure, tous problèmes publics ne sont résolus, qu'après avoir été reconnus comme tels, suivant un processus de qualification, et surtout, après avoir été inscrits dans l'agenda politique. Dès lors, pour qu'un problème trouve une solution, il faut qu'il accède en premier lieu à l'espace public, avant d'être porté par une mobilisation collective sur l'agenda politique. [...]
[...] Iyengar, lequel est souvent cadré selon deux modes pour se voir inscrire dans l'agenda politique. Le premier justifie le recours à un traitement épisodique, c'est-à-dire sous un angle plus individuel, tandis que pour le second, un traitement plus thématique est privilégié, donnant ainsi lieu à des mesures de résolution du problème à un niveau sociétal et non plus individuel. B. Une inscription opportune D'une part, le politologue John Kingdon dans son livre Agendas, alternatives, and public, parle de « fenêtre d'opportunité » en définissant celle-ci comme un alignement éphémère de trois axes autonomes, lesquels composeraient le traitement politique d'un problème social : l'axe du problème, celui de, la ou les solutions à apporter, et enfin celui de l'action politique. [...]
[...] Il convient ainsi de présenter dans un premier lieu la conception du problème public avant d'évoquer son inscription dans l'agenda politique (II). I. La conception du problème social sur la scène politique La conception d'un problème public se décline en deux temps. Dans un premier temps, le phénomène doit être qualifié de problème public cependant, la qualification de ce problème ne donne pas lieu, dans un second temps, à une visibilité systématique A. Une qualification du problème public D'une part, le sociologue Joseph Gusfield rappelle dans son livre La culture des problèmes publics, comme beaucoup de sociologues d'ailleurs, que l'existence d'un phénomène social est soumise à un processus de qualification. [...]
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