En 1962, paraît en Allemagne un ouvrage intitulé L'Espace public, du nom du concept qu'aborde son auteur, le sociologue et philosophe Jürgen Habermas. Cet auteur s'est sans doute inspiré de la notion d'espace public forgée par le philosophe des Lumières Emmanuel Kant, tout en la popularisant et en l'adaptant au contexte politique. C'est alors que le concept d'espace public se retrouve au coeur même des principes démocratiques. Depuis 1962, l'ouvrage d'Habermas a été l'objet de nombreuses rééditions. En 1990, lors de la 17e édition allemande de L'Espace Public, l'auteur nous offre une préface inédite et qui suscitera de nombreux commentaires. La synthèse qui suit s'appuie sur le texte fondateur qui est celui d'Habermas et il sera mis en perspective avec les reformulations théoriques ou pratiques d'autres auteurs. Aucun d'entre eux ne nie véritablement les apports des théories habermasiennes mais ils souhaitent apporter leur contribution en relevant certains aspects primordiaux à la conception de l'espace public et qui n'ont pas fait l'objet d'un traitement par Habermas.
[...] Le préfet a réussi à organiser des réunions de responsables, ce qui jusqu'alors n'avait pas été possible. L'objectif de ces réunions était de parvenir rapidement à la décision cependant, cette décision s'est fait attendre longtemps, faute d'accord sur les solutions proposées. S'en suit une campagne de presse publiée dans le journal local Nice matin, sous la forme d'une mise en scène d'un procès avec d'un côté des accusateurs et de l'autre des accusés (Page 174). Ce journal contribue alors à la dégradation publique de l'image de la Municipalité niçoise et de son Maire taxé d'incompétence à traiter le dossier universitaire niçois. [...]
[...] Il refuse cependant la vision trop simplifiée d'une telle généalogie et préfère en dégager deux significations distinctes. D'une part, le public renvoie à une dimension de ce qui est visible : l'espace public réfère à ces lieux publics au sein desquels les acteurs sociaux se donnent en représentation, se rencontrent les uns les autres tout en se tenant à distance, se mettent en scène devant un public d'inconnus, y tiennent des rôles publics. (Pages 65, 66) et, d'autre part, le public s'associe au commun, c'est-à-dire à une mise en commun : l'espace public désigne ce lieu abstrait de formation des opinions et des volontés politiques, ce lieu de débat, garant de la légitimité du pouvoir. [...]
[...] Le Président de l'Université, également sollicité par le quotidien, choisit une autre voie. Il souhaite que le projet avance et pour ce faire, rappelle l' objectif du débat qui est de parvenir à une décision rationnelle, prise par l'ensemble des participants reconnus légitimement et dont la responsabilité et les compétences ne sont pas à mettre en cause. Fidèle aux principes habermassiens sur l'espace public, il entend s'exprimer sur les projets de sites en fonction de critères d'évaluation, indépendamment de qui les porte des alliances politiques ou des rapports de force qu'ils peuvent occasionner. [...]
[...] (Page 186) C'est dans le but de répondre à cette question qu'Habermas développe le concept de sphère publique politique. Analyse d'un cas concret d'application du concept Bibliographie : Anne Planté et Jean-Pierre Zirotti, Un espace de débat local, Le programme Université 2000 à Sophia Antipolis et Nice, Les Annales de la Recherche Urbaine 62 ) La mise en place d'un espace de débat local Au début des années 1990, en raison d'une augmentation considérable des effectifs, les Universités doivent répondre à des besoins croissants en matière d'aménagement. [...]
[...] [ ] Ce qui suppose la présence d'un public doté d'un intérêt pour la chose publique, d'une capacité de perception et de jugement, et d'une capacité d'initiative ou de réaction. (Page 77). Quéré relève ensuite les principales caractéristiques de la théorie d'Habermas sur l'espace public. Il lui reproche son orientation idéaliste en ce sens qu'elle développe un modèle normatif représentant les conditions idéales d'une organisation et d'un fonctionnement politiques permettant l'émancipation des individus et des collectifs. (Page 78). Revenant plus tard sur sa théorie, Habermas a préféré lui substituer celle de l'agir communicationnel et de la rationalisation sociale. Cependant, pour Quéré, trois caractéristiques de l'approche d'Habermas sont encore contestables. [...]
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