Dans ce texte, Aristote tente de fonder et de justifier l'échange entre les hommes. Il s'agit de prouver que l'échange est nécessaire parmi les hommes. Cela suppose que l'on admette la possibilité d'échanger une chose, que l'on distingue la valeur d'usage et la valeur d'échange des choses.
Mais si l'on distingue valeur d'usage et valeur d'échange des choses, comment la valeur d'usage des choses n'est-elle pas alors vouée à disparaître au profit de sa seule valeur d'échange ? Si l'échange est sans rapport avec l'usage, comment l'échange peut-il ou ne peut pas être pour lui-même ? Tout échange ne serait alors par nature qu'une partie de la chrématistique. Or Aristote refuse cette interprétation. Comment l'échange peut-il être nécessaire tout en étant le cheval de Troie de la chrématistique, s'il favorise la recherche illimitée des richesses ?
Aristote ne peut donc justifier que l'échange est nécessaire qu'en fondant la valeur d'échange sur la valeur d'usage. L'échange est nécessaire que s'il est fondé sur la nature. C'est la seule manière de ne pas confondre l'économique et la chrématistique. Mais l'échange n'ouvre t-il pas par essence la possibilité d'un échange contre nature. Tout échange n'est-il pas voué à se dénaturer par lui-même ?
[...] Conclusion Dans ce texte, Aristote fixe les conditions naturelles du développement économique. Il montre en quoi les deux formes de richesses que sont la richesse de production et d'échange conformes à la nature car elles satisfont les besoins naturels. Le critère, c'est donc la satisfaction des besoins naturels. C'est toujours en terme de besoin qu'une production doit être jugée. La véritable valeur des choses dépend de leur usage. Il faut se débarrasser du superflu et s'en tenir aux productions nécessaires au bien commun. [...]
[...] Mais comment passe-t-on de la valeur d'usage à celle d'échange ? Qu'est-ce qui fait que la valeur d'échange est bien une valeur ? Si la valeur d'usage est la valeur propre d'une chose, la valeur d'échange n'est-elle pas accidentelle, relative au marché, toujours susceptible d'être dévalorisée, dans le cadre même de la chrématistique ? La valeur d'échange est donc vraiment une valeur dans la mesure où elle est subordonnée à la valeur d'usage. Le paradoxe c'est que la valeur d'échange n'est pas une valeur par elle-même. [...]
[...] L'homme libre est celui qui ne dépend pas toujours des travaux de subsistance, qui y réduit le minimum de son temps, pour avoir loisir. Reconnaître la limite des besoins, c'est pouvoir définir la tâche de ceux qui travaillent et l'arrêter quand on obtient ce qu'il faut. [...]
[...] L'échange est la manière dont on se sépare d'un bien en contrepartie d'un autre bien équivalent. La valeur d'usage est donc interne et la valeur d'échange, externe et relative. Mais pourquoi est-il nécessaire de faire de cette distinction ? Il s'agit pour Aristote de délimiter la réalité qui l'intéresse et qu'il veut justifier, à savoir l'échange. Aristote affirme-t-il que cette distinction est exclusive ? Affirme-t-il que la valeur d'usage d'une chose est déterminée une fois pour toutes ? Il semble en effet qu'il y a d'autres usages possibles d'une chose. [...]
[...] Pourquoi Aristote procède-t-il à cette extension ? Pour légitimer la distinction entre la valeur d'usage et la valeur d'échange, pour prouver que l'échange est nécessaire. Si la valeur d'échange ne s'étendait qu'à quelques objets que nous possédons, alors il dépendrait d'une décision contingente, voire arbitraire, et non de la nature elle-même sans sa nécessité. Mais Aristote n'affirme pas que toute chose peut être échangée ou faire l'objet d'un échange. Il ne dit pas qu'on ne peut absolument pas se passer de l'échange. [...]
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