Avec les grandes découvertes et la conquête du nouveau monde, les Européens sont confrontés à des êtres différents et jusqu'alors inconnus : les Indiens d'Amérique. S'agit-il d'humains ou d'esclaves par nature ? Ces êtres ont-ils une âme ? Quel statut Dieu leur a-t-il accordé ? Suite à la controverse de Valladolid (1550), les autorités religieuses optent pour l'humanité des Indiens, mais les Noirs, victimes du châtiment d'Abraham, conservent leur statut de "race inférieure" et de "sous-hommes". Avant la colonisation, la traite négrière ravage l'Afrique de l'Ouest. Le Code Noir ne sera véritablement aboli qu'en 1848.
Du côté des biologistes, la Renaissance marque le début de l'utilisation des caractères dans la classification, les êtres observés sont classés en tant que systèmes biologiques et non plus selon leur aspect utilitaire. Dans un tel contexte sociologique, la notion de race apparaît et cette classification devient rapidement une hiérarchisation.
Certes, les découvertes scientifiques influent sur les mentalités et sur la société, mais les idées politiques et religieuses recherchent également une justification dans les sciences et ainsi orientent la recherche. Il devient très difficile de porter un regard objectif sur des résultats scientifiques et la plupart des classifications placent l'homme blanc au-dessus des autres races. De plus, le terme d'évolution prend une connotation positive, l'homme noir ne peut donc pas être plus évolué que l'homme blanc, de même que l'être humain est obligatoirement plus évolué que l'animal.
En ce sens, la théorie de Darwin avait de quoi déplaire puisqu'elle fait descendre l'homme du singe. Si la révolution copernicienne tentait de banaliser la place de l'homme dans l'univers, l'évolutionnisme, lui, redéfinit la place de l'homme dans la nature et déclenche de graves polémiques. En effet, nos convictions morales nous empêchent de placer le singe au même niveau que nous. Il est important de noter que la science avance toujours vers une banalisation de l'homme contraire aux convictions religieuses ; l'homme n'a pas de dessein particulier, il est le fruit du hasard comme tout le monde. Or, cette conception des choses est dure à accepter et certes moins rassurante que la religion qui nous place sous l'aile d'un protecteur divin.
Quelles sont donc les avancées de la classification du monde vivant et comment celles-ci sont elles corrélées aux avancées sociologiques, religieuses et politiques ?
C'est ce que nous tenterons d'éclaircir à travers l'influence de la religion dans les théories scientifiques du fixisme et du créationnisme d'une part, les idéaux des Lumières et le transformisme d'autre part, pour enfin aboutir à l'évolutionnisme de Darwin et à ses conséquences.
[...] La classification du vivant : un enjeu politique et religieux Avec les grandes découvertes et la conquête du nouveau monde, les Européens sont confrontés à des êtres différents et jusqu'alors inconnus : les Indiens d'Amérique. S'agit-il d'humains ou d'esclaves par nature ? Ces êtres ont-ils une âme ? Quel statut Dieu leur a-t-il accordé ? Suite à la controverse de Valladolid (1550), les autorités religieuses optent pour l'humanité des Indiens, mais les Noirs, victimes du châtiment d'Abraham, conservent leur statut de "race inférieure" et de "sous-hommes". [...]
[...] Dans un tel contexte sociologique, la notion de race apparaît et cette classification devient rapidement une hiérarchisation. Certes, les découvertes scientifiques influent sur les mentalités et sur la société, mais les idées politiques et religieuses recherchent également une justification dans les sciences et ainsi orientent la recherche. Il devient très difficile de porter un regard objectif sur des résultats scientifiques et la plupart des classifications placent l'homme blanc au-dessus des autres races. De plus, le terme d'évolution prend une connotation positive, l'homme noir ne peut donc pas être plus évolué que l'homme blanc, de même que l'être humain est obligatoirement plus évolué que l'animal. [...]
[...] A la question : la race a-t-elle une définition biologique ? Les biologistes restent muets de peur de faire l'objet d'interprétations racistes. D'autre part, l'évolutionnisme, bien qu'il soit aujourd'hui profondément ancré dans nos esprits, est toujours l'objet de multiples contestations car ses mécanismes sont difficiles à expliquer et car, qu'on le veuille ou non, le hasard fait peur. En effet, beaucoup refusent de croire que des mécanismes aveugles contrôlent notre avenir et menacent notre liberté, que nos efforts n'ont pas de sens. [...]
[...] Une chose est sûre, il est convaincu que tous les hommes disposent de capacités mentales innées identiques à la naissance. Dans la première page de L'Origine des espèces, Darwin écrit : La classification est fondée sur le principe de descendance avec modification. C'est-à-dire que les caractères que les naturalistes considèrent comme montrant une affinité entre deux espèces ou plus sont ceux qui sont hérités d'un parent commun. Par conséquent, toute vraie classification est généalogique, la communauté de descendance est le lien caché que les naturalistes ont inconsciemment cherché et non pas quelque plan inconnu de création En quelques lignes, il établit les notions d'homologie, d'ancêtre commun et de généalogie. [...]
[...] Ce n'est pas parce que l'on fait du sport que l'on aura des enfants musclés mais c'est parce que les enfants musclés vivent plus longtemps qu'ils seront plus nombreux. La sélection naturelle, hasardeuse et aléatoire, se fait la rivale de Dieu. Elle s'appuie sur le hasard des mutations pour expliquer son mécanisme, ainsi évolution ne veut pas dire progrès, amélioration ni complexification, le vivant ne progresse pas objectivement vers un but précis, il évolue aléatoirement sans parcours préétabli. Le finalisme divin est écarté. [...]
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