La prise de conscience des menaces qui pèsent sur l'environnement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale s'est concrétisée par des sommets de la Terre. Une notion de bien commun est en effet lentement apparue concernant l'environnement. Cette notion permet d'imaginer tous les êtres humains, reliés entre eux, dans une même vulnérabilité. Les global commons appartiennent à l'ensemble de l'humanité, ils sont communs à tous et doivent être considérés comme des éléments dont chacun est responsable pour la survie de tous. L'apparition de ce terme réclame donc une coordination entre tous les acteurs : les Etats, les ONG, les entreprises, les individus. Toutefois, Marie-Claude Smouts apporte un regard critique sur cette notion et démontre comment les acteurs politiques s'approprient ce terme pour satisfaire des intérêts égoïstes
[...] Biens communs, environnement et politique L'environnement peut se définir comme l'ensemble des éléments qui constituent le cadre de vie d'un individu. Ces éléments sont un ensemble de ressources : eau, air, atmosphère . Ces ressources sont aujourd'hui menacées : l'avenir de la Terre est en jeu. Sous l'effet de l'augmentation croissante de l'activité humaine et de la population mondiale, l'environnement de la Terre a déjà commencé à se modifier: diminution de la couche d'ozone, réchauffement de l'atmosphère (effet de serre), érosion des sols, déforestation, pollution de l'air et de l'eau, disparition de certaines espèces animales et végétales et menaces sur la diversité biologique. [...]
[...] Certains acteurs ont un poids économique tel, qu'ils peuvent faire pression sur les Etats. D'une part, les entreprises tardent à modifier leurs outils de production, tant le coût est important. Les pays doivent affronter les groupes de pression qui cherchent à retarder toute politique de reconversion. On comprend les réticences de certains pays lors des négociations de Kyoto. Les Etats-Unis (qui produisent 25% du C02), l'Australie et le Canada, les plus gros émetteurs de combustibles fossiles, retardent, il est vrai, la réduction des émissions de gaz à effet de serre. [...]
[...] Deux conférences ont eu lieu : Rio en 1992, et Kyoto en 1997. Selon Smouts, il ne s'agit plus de sensibiliser les responsables politiques et les populations mais de définir une politique convaincante, et surtout les moyens de la mise en œuvre. En dépit d'un bilan assez pauvre, il reste que Rio aura été un succès `pédagogique'. Des concepts clés, comme le principe de précaution, qui consiste à privilégier l'attitude prudente en cas de doute scientifique, et le concept de développement durable, c'est-à-dire de développement respectueux des ressources de l'environnement, y ont gagné leurs lettres de noblesse. [...]
[...] La conférence de Rio s'est appesantie sur cette nécessaire préservation de l'environnement par tous les acteurs, à commencer par les Etats. Toutefois, Marie-Claude Smouts apporte un regard critique sur cette notion et démontre comment les acteurs politiques s'approprient ce terme pour satisfaire des intérêts égoïstes. Les pays industrialisés s'intéressent à la dimension libre accès de la notion de bien commun. Les pays du sud tentent eux de faire reconnaître leur souveraineté sur leurs ressources biologiques et leurs droits à des redevances financières et à des transferts de technologie. [...]
[...] Ainsi les résolutions des Etats déterminées lors des sommets mondiaux ne sont pas si simples à appliquer. La volonté de défendre la Terre contre les effets nocifs de l'activité humaine implique non seulement la prise en considération du niveau de développement des pays mais aussi la prise en compte du comportement d'autres acteurs : les ONG, les entreprises, les médias et les individus. Pourtant, au delà des conflits qui opposent les intérêts particuliers, chaque acteur prend conscience que l'environnement est un bien commun, un capital qu'il faut préserver pour la survie de tous. [...]
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