- Socrate : le discours touche au divin et il ne sait plus où il en est
Il n'a fait attention qu'à la forme du discours, à sa rhétorique ; en ce qui concerne le fond, il est formel qu'il y a d'autres choses à dire, pense même que Lysias ne peut pas sérieusement croire avoir tout dit, parce qu'il a utilisé les mêmes arguments, dits de façons différentes, et parfaitement, néanmoins, à chaque fois.
- Phèdre n'est pas d'accord et persiste à dire que personne d'autre que Lysias ne pourra dire de choses plus pertinentes et ayant plus de valeurs à ce sujet
- Mais Socrate, alors qu'il ne sait pas d'où il tient ce qu'il sait, a en son cœur, qui en déborde, d'autres choses à dire en parallèle de celles qu'a dites Lysias.
- Phèdre se moque de savoir de qui il tient ces autres choses ; lui demande de les lui dire.
[...] Donc on peut voir la beauté par nos sens, mais la Beauté, on ne la voit véritablement que par l'intellect. SECONDE partie du PHEDRE sur L'ART DE PARLER Nous sommes en présence de trois discours, dont un est écrit (celui de Lysias). En outre, nous sommes face aux deux discours de Socrate qui sont radicalement différent, et il convient alors de se demander, lequel des deux est le plus convaincant –même si a priori nous le savons, déjà, très bien- et POURQUOI, ou COMMENT ? [...]
[...] C'est terrible ce qu'explique Socrate à propos d'une relation entre un homme qui aime, pris d'un Dieu, et un homme qui est aimé, pris d'amitié pour celui qui l'aime, voyant en lui, tout ce qui ne trouve pas d'égal chez ses proches parents, amis [255a-256a] : la divinité. Celui qui est aimé pourra être aussi pris par le désir d'embrasser l'autre, lui témoigner son affection quoi ; il pourra même coucher avec lui si l'autre l'en presse. Ce qui est terrible c'est l'image d'un homme, possédé par Eros, qui en aime un autre, et cet autre, possédé par rien d'autre que (l'orgueil peut-être, mais ça Socrate n'en parle pas, je crois) ce désir physique et cette amitié envers celui qui l'aime lui. C'est presque de la reconnaissance. [...]
[...] Et la membrure ailée se nourrit de tout ce qui fait le divin, CAD le beau, le bon, le savant et tout ce qui est du même genre [246e]. Et tout ce qui est contraire à ces qualités fait dépérir les ailes divines et les font avancer dans la voûte qui couvre le ciel avec difficulté, car les chevaux rétifs et pesant penchent plus du côté de la terre, ce qui rend au cocher la tâche, de les conduire, plus difficile. [...]
[...] Et, nous dit Socrate, cet autre monde, est le propre du discours philosophique. L'initiation dont nous parlions tout à l'heure, on trouve l'explication à la page 40 de l'édition pléiade en 250b : ce sont les Dieux qui initiaient les âmes, lorsqu'elles étaient encore ailées, aux réalités immatérielles Mais c'est un fait que, seule, la Beauté a eu cette prérogative, de pouvoir être ce qui se manifeste avec le plus d'éclat et ce qui le plus attire l'amour. [250d] Les âmes ayant été mal initiées, celles tombées du ciel et ayant le moins vu des vérités, ne s'occupent pas de la Beauté, mais s'adonnent au plaisir contre nature nous dit Socrate ; elles ne la voient même pas, se familiarisent avec la démesure [250e] (là, la démesure concerne celui qui n'est pas sensible à la beauté, donc peut-être celui qui n'est pas amoureux La Beauté, sa vue et son amour rend plus léger un homme : il en résulte chez lui une réaction, des sueurs, une chaleur inaccoutumée : c'est que, ayant reçu par l'entremise de ses yeux l'émanation de la Beauté, il en a été échauffé ; par cette émanation est arrosé l'empennage de l'aile ; d'autre part, l'échauffement ainsi produit dans l'endroit où a lieu la poussé des plumes, fait fondre ce dont le durcissement, en bouchant les conduits, faisait depuis longtemps obstacle au bourgeonnement [251b] Voilà donc en quoi consistent la beauté et la félicité propre à l'empressement ; voilà en quoi elles consistent pour celui qui est chéri quand il aura été pris par l'amour, à condition que celui qui le chérit soit un homme qu'Amour a mis en délire [253c] C'est alors la vision de l'amour qui rend les hommes impatients et, aux yeux des autres, emplis de folie. [...]
[...] Donc SI ce qui se meut soi-même est principe de mouvement, et que ce qui est principe est immortel, l'âme en tant qu'elle se meut elle-même est un principe, donc est immortelle. PASSAGE AU MYTHE ( l'attelage ailé MYTHES A MAITRISER Socrate dit que pour parler de la nature de l'âme, il faut en parler sous la forme d'un exposé humain et non divin, qui serait trop étendu. [246a] La nature de l'âme = attelage + un cocher [246b] [246c] une âme lorsqu'elle a ses ailes, est parfaite et chemine dans les hauteurs en administrant la totalité du monde. [...]
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