Théorie du droit selon Leibniz

Résumé du document

Leibniz fut un des plus grands génies qui aient existé. À la fois philosophe, théologien, mathématicien, physicien, historien, diplomate, il cultive et perfectionne presque toutes les branches des connaissances humaines. Il prend part à tous les travaux scientifiques de son siècle et aux affaires de la vie publique, littéraire et religieuse. Il entretient des correspondances suivies avec tous les savants et les hommes distingués de l'époque.

La métaphysique est une branche de philosophie qui étudie les principes de la réalité au-delà de toute science particulière, elle a pour objet d'expliquer la nature ultime de l'être, du monde, de l'univers et de notre interaction avec cet univers. L'ontologie est une branche importante de la métaphysique : elle étudie les types de choses qu'il y a dans le monde et quelles relations ces choses entretiennent les unes avec les autres.

Extraits

[...] L'ordre juridique du monde est parfait car les différents programmes que réalise chacune des monades s'accomplissent en harmonie. Une conception charitable de la justice Ce monde qui est le meilleur des mondes possibles est un modèle juridique. Le droit est ainsi le modèle du monde qui fonctionne parfaitement. La loi de justice ordonne que chacun obtienne une part de la perfection universelle, car quand on participe à la grande harmonie qui constitue le monde, justice nous est faite. Selon Leibniz, les jusnaturalistes modernes ont oublié toute une dimension du droit : ils ont oublié la charité. [...]

[...] Or, Leibniz critique les théories contractualistes des modernes qui établissent une rupture et posent l'origine de l'État comme passage de l'état de nature à un état civil (Hobbes). Alors que pour Leibniz, il ne peut pas y avoir de rupture, car le droit naturel existe de tout temps, existe depuis toujours. Inutilité du contrat social Ainsi, pour Leibniz, ce discours est inutile. Il le démontre à tous les niveaux : 1 / Niveau du droit naturel Pour Leibniz, si les lois naturelles sont bonnes, ce n'est pas parce que Dieu commande de s'y soumettre, leur légitimité ne vient pas du fait que Dieu dit qu'elles sont bonnes. [...]

[...] C'est pourquoi, pour Leibniz, il faut appliquer une autre technique, afin de prendre en compte les cas particuliers : il faut faire un calcul de probabilités : la mathesis universalis Il en ressort de cette analyse qu'une loi ne peut pas être absolue, elle ne peut pas s'appliquer à tout. D'où la nécessité pour Leibniz de recourir à une grille combinatoire qui va permettre de déterminer à priori tous les conflits. Le droit est alors ramenable à une série de jeux de rôle. Bibliographie indicative Le droit de la raison Leibniz, Gottfried Wilhelm / J. [...]

[...] La loi naturelle se définit par sa finalité et non par sa légitimation par quelqu'un / Niveau droit public Selon les jusnaturalistes modernes, tout procède d'un contrat social initial, d'un accord de volontés entre le peuple et le dirigeant, qui légitime tout. Les jusnaturalistes modernes justifient le contrat social en affirmant que c'est par ce contrat que les individus se protègent d'un pouvoir injuste, d'un tyran, car si un souverain manque à ses engagements et devient tyrannique, le peuple pourra invoquer le contrat initial. Le contrat trouverait sa légitimité dans le droit à la résistance à un pouvoir injuste. Mais, pour Leibniz, ce contrat est une fiction, car en réalité, il est très rare que le peuple puisse renverser le gouvernement. [...]

[...] De plus, selon la théorie de l'harmonie préétablie, dès l'origine, Dieu aurait réglé l'accord entre toutes les substances et aurait créé les monades individuelles de façon que l'une tienne compte de l'autre. Leur concordance vient de leur origine commune. Toutefois, une monade ne peut pas se définir par elle-même, mais elle se définit par ses rapports avec les autres monades. Il s'ensuit que la monadologie est un système en miroir. Chaque monade est comme un miroir vivant de l'univers. En fait, chaque monade exprime un point de vue sur le monde, une vue de l'univers, comme un miroir reflète une perspective. [...]