Philosophie antimoderne, XIXe siècle, Renaissance, individualisme, protestantisme, raison critique, Friedrich Nietzsche, démocratie, Charles Péguy, libéralisme économique
Depuis, en gros, la Renaissance, la philosophie est en train de franchir un cap décisif, à savoir celui qui sera qualifié par la suite d'ère de la modernité. Sur les ruines philosophiques de l'époque médiévale, qui prônait le naturalisme et le collectivisme, et par conséquent une société et des hommes soumis aux lois immuables des valeurs religieuses - sur ces ruines donc, l'individualisme philosophique est en train de percer, notamment parce que les guerres de religion et l'avènement du protestantisme favorisent cet essor.
[...] Une critique de la modernité « Tartuferie raide et vertueuse » écrit en effet le philosophe allemand au sujet de Kant dans un de ses ouvrages majeurs, par-delà le bien et le mal (1886). Nietzsche présente ainsi son système en 1888 : « Ce livre est, pour l'essentiel, une critique de la modernité, sans en exclure les sciences modernes, les arts modernes, ni même la politique moderne ». Dans un projet de préface resté inédit, Nietzsche explique bien en quoi la mort de la modernité en philosophie ne peut que s'accompagner d'un bouleversement radical sur le plan politique. [...]
[...] La philosophie antimoderne à la fin du XIXe siècle Depuis, en gros, la Renaissance, la philosophie est en train de franchir un cap décisif, à savoir celui qui sera qualifié par la suite d'ère de la modernité. Sur les ruines philosophiques de l'époque médiévale, qui prônait le naturalisme et le collectivisme, et par conséquent une société et des hommes soumis aux lois immuables des valeurs religieuses - sur ces ruines donc, l'individualisme philosophique est en train de percer, notamment parce que les guerres de religion et l'avènement du protestantisme favorisent cet essor. [...]
[...] Maîtriser ce destin collectif c'est toujours plus de bonheur, c'est là le grand projet politique des Lumières qui va trouver une traduction concrète dans les débuts de la Révolution française. I. La modernité philosophique : une perfectibilité humaine ? Comme si le débat philosophique avait été mis entre parenthèses par l'expérimentation malheureuse de la République française, confisquée de 1799 à 1870, il ressurgit avec une force nouvelle à la fin du XIXe siècle, précisément parce que le bagage culturel d'un Clemenceau ou d'un Jaurès est celui de la philosophie de la modernité. [...]
[...] Que la démocratie crée des esclaves en liberté, telle est l'opinion que partage Maurras pour sa critique du libéralisme économique, telle est l'opinion que partage Péguy pour l'individualisme juridique, écrasé par la loi bourgeoise et parlementaire. Tout cela comme chez le philosophe Nietzsche se tisse sur une toile de fond dont le propre est de trahir une crise identitaire extrêmement aiguë. La grande majorité des penseurs antidémocratique a bien la conviction d'assister au « crépuscule de l'Occident » qui obsédait tant Jules Soury. [...]
[...] Néanmoins, contrairement à ce qu'il en était de la génération du début du XIXe siècle, assez peu portée sur la philosophie, la génération de la fin du XIXe siècle prouve qu'elle est capable d'opposer à la modernité un projet philosophique contraire et pessimiste ; et c'est à cette philosophie que puisent la plupart des auteurs hostiles au démo-libéralisme. Des hommes comme Barrès ou Valois ne sont pas antidémocrates uniquement par réaction : ils le sont par conviction. Comme ce sera le cas pour la très grande majorité des fascistes français des années 1930, ils ont compris que la modernité philosophique avait, à leurs yeux, fait faillite avec la réintroduction de la métaphysique en philosophie : Barrès et Valois sont parmi les premiers Français à avoir compris qu'en Allemagne, Friedrich Nietzsche vient de liquider la modernité philosophique. II. [...]
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