Foi Loi
L'homme peut-il vivre sans foi ni loi ? Cette question en implique plusieurs, en effet si "L'homme est un animal politique" comme disait Aristote, il aspire naturellement à appartenir à une "polis", c'est-à-dire à une société civile. Et par là se distingue du dieu (être surhumain) et de l'esclave (l'homme dégradé) qui vivent hors cité. Cette appartenance l'oblige à suivre des règles de vie, qu'il partage avec ses semblables, dans sa cité, adhérer à des valeurs communes, et de respecter des conventions. Les lois peuvent être transgressées, alors nous pouvons nous demander s'il est possible de vivre sans lois. La foi est intime et personnelle, propre à chacun, mais pourtant ne peut-on être athée ou agnostique ?
La question en fait est de savoir si l'on peut être heureux sans foi, ni loi.
[...] Si ces conventions sont variables, l'existence de conventions quelles qu'elles soient est indispensable. Si, exceptionnellement, un individu peut survivre en dehors de la société, il ne peut pas développer, dans l'isolement, des capacités proprement humaines (langage, intelligence, moralité . ) qui ne sont pas innées, mais acquises par éducation (donc, par définition, par héritage culturel au contact d'autrui). Par exemple, Victor de l'Aveyron, l'enfant sauvage recueilli au XIXe siècle par Jean Itard avait survécu à son abandon, mais vivait dans la forêt comme un petit animal, caché. [...]
[...] On peut vivre sans foi ni loi : Il est possible de vivre sans respecter les croyances et les règles de la société dans laquelle on vit. Si tout court à sa perte, pourquoi s'imposer des lois ? Mieux vaut vivre sans foi ni loi. L'existence est absurde: si la vie n'a pas de sens, si tout est voué à disparaitre, pourquoi devrait-on s'imposer des règles de conduite ? Ne faut- il pas mieux vivre ce jour comme le dernier ? [...]
[...] Il ne peut vivre seul ! Dans cette perspective, si le hors-la-loi peut exister, il n'existe qu'en tant qu'être dégradé, loin de ses semblables, ne pouvant développer son humanité. Il survit, mais cette survie n'est pas pour autant bien- vivre Mais le hors-la-loi n'est pas toujours hors de la société. Le délinquant également vit sans foi ni loi, mais vit-il pour autant sans code ? Le criminel, le délinquant, le voleur enfreignent les lois juridiques, transgressent les lois morales et religieuses (le tu ne tueras pas tu ne voleras pas etc.) Et pourtant, il ne peut vivre sans aucun code, sans aucune règle ou convention. [...]
[...] Si la question posée est peut-on vivre sans foi ni loi, pour moi la réponse est oui, car c'est théoriquement possible, mais pas en société. Par notre démarche nous avons bien étudié le fait que d'une part si les sociétés existent, c'est aussi à travers leurs règles donc leurs droits. L'homme vivant dans ces sociétés ne peut donc objectivement les ignorer, et les transgresser, sans s'exposer à des répressions. Toutefois, il est peut-être dans la nature de l'homme d'aspirer à la satisfaction de ces plaisirs y compris au détriment de la société dans laquelle il vit. [...]
[...] Pourtant si l'homme ne peut pas vivre sans lois, il ne peut pas non plus vivre sans foi.La loi et la foi sont-elles dissociables? La foi prise au sens d'Aristote repose sur un socle de convictions partagées par un groupe humain. Chez Aristote, avoir la foi, c'est faire confiance. En d'autres termes faire confiance aux croyances communes. C'est- à-dire celles de la société dans laquelle on vit."Si notre connaissance, notre croyance, provient de prémices premières, ce sont celles-ci que nous connaissons le mieux et auxquelles nous croyons davantage, parce que c'est par elle que nous connaissons les conséquences." En effet, nous ne pouvons raisonner que parce que nous partageons des convictions communes. [...]
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