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La théorie marxiste est dite matérialiste historique et dialectique pour plusieurs raisons. Le caractère matérialiste de la théorie marxiste se situe tout d'abord dans l'importance fondamentale que Marx donne à la dimension matérielle des rapports humains et notamment à la matérialité des rapports de production.
Dans son ouvrage classique « Les origines du totalitarisme », Hannah Arendt souligne comment la question identitaire s'est entremêlée au processus de bureaucratisation et d'étatisation dans les sociétés européennes. Selon elle, les projets de constitution des Empires ou des États modernes ont supposé la mise en coïncidence d'une légitimité légale avec des discours identitaires faisant appel chez les individus à des sentiments de filiation et de transcendance via les identités nationales.
Hobbes et Locke sont deux penseurs du libéralisme politique dont la pensée politique présente nombre de points communs, notamment par l'importance qu'ils accordent tous deux à la nature : la nature est, en effet, pour ces deux penseurs, le siège initial de la nature humaine. Mais la façon dont ces deux philosophes présentent l'état de nature est quelque peu différente.
[...] Le matérialisme historique se veut donc tout à la fois une doctrine politique et une approche scientifique de l'évolution des sociétés humaines. Cette prétention à la scientificité s'est construite lors du passage à Paris de Marx, dans son opposition aux socialistes utopistes (comme Proudhon). Marx reprochait notamment au penseur anarchiste de reproduire une forme de philosophie idéaliste niant les racines sociales des structures étatiques. Certains auteurs comme l'historien E.P Thompson ont cherché à amender le modèle proposé par Marx en montrant notamment que les changements sociaux ont supposé des modes de conflictualité aussi sur le plan des idées (la superstructure dirait Marx). [...]
[...] Mais en un sens, ce dernier livre délaisse aussi par moments la centralité de l'Etat dans tous ces processus pour montrer à quel point l'antisémitisme était devenu consubstantiel des sociétés européennes au terme des processus décrits dans « Les origines du totalitarisme ». C'est là le sens du sous-titre « La banalité du mal ». Eichmann est un des maillons parmi bien d'autres d'une longue chaîne de responsabilités. Il a été celui qui incarnait la politique nazie ciblant spécifiquement les juifs. Il est donc logique que l'Etat d'Israël cherche à le juger. [...]
[...] Ce double processus explique aussi la structure antisémite profonde de plusieurs régimes européens des années 1930. Chez Arendt, l'antisémitisme est ainsi sensiblement différent des courants antijuifs qui existaient en Europe au Moyen Age, adossés à la religion catholique. De facto, l'antisémitisme moderne tire sa source dans la mise en coïncidence d'une administration avec la définition d'une souveraineté politique reposant sur des identités nationales. Les minorités juives se retrouvant exclues de ces définitions étatisées du lien national, elles vont être des cibles récurrentes dans ces nouvelles arènes politiques : l'affaire Dreyfus en France est aux yeux d'Arendt un des premiers moments de l'antisémitisme moderne, une affaire qui annonce avec trente ans d'avance la montée des totalitarismes sur le continent. [...]
[...] Il reste à savoir selon Arendt si ce qui justifie ce procès est l'existence de lois internationales qui pourront prévenir l'irruption d'autres génocides : tous les procès contre les crimes contre l'humanité doivent être jugées en fonction d'un double impératif de responsabilité individuelle et d'une visée de paix internationale. Le comportement de 80 millions d'Allemands n'est en aucun cas une excuse pour Eichmann qui mérite selon Arendt d'être jugé mais ce qui justifie ce jugement est l'existence d'un droit international supérieur aux intérêts momentanés des Etats. Quelles sont les différences entre la pensée politique de Hobbes et la pensée politique de John Locke ? [...]
[...] Chez John Locke, la nature est surtout ce réservoir atomistique, cette base matérielle qui compose tout le vivant. L'homme est placé face à la nature qu'il peut par son travail transformer. Mais la notion de nature chez Locke ne sert pas spécialement à construire l'idée d'un dépassement de l'homme à travers l'organisation politique. Chez Locke, la pensée empiriste prédomine et sans atteindre la dimension qu'elle peut avoir chez Hume, elle ne débouche pas sur l'idée d'une transcendance collective à travers le politique car les lois de la nature sont déjà de nature divine. [...]
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