Après la chute de Rome en 476, les structures romaines d'un occident christianisé s'écroulent alors que l'Eglise demeure avec sa hiérarchie, son implantation à travers l'Empire, son influence et son message, cela comme une sorte de pilier résistant aux invasions. Si bien que la société prend une allure manichéenne entre le Bien (l'Eglise) et le Mal (les barbares païens), au moins jusqu'au baptême de Clovis et à la lente conversion des peuples envahisseurs. Dès lors, la rivalité des pouvoirs (spirituel et temporel) donne naissance au mouvement de théocratie qui trouvera son apogée avec la théorie politique de St Thomas d'Aquin.
Les rois mérovingiens devenus chrétiens ne négligent pas leur rapport étroit avec les évêques et s'entourent de conseillers ecclésiastiques, si bien que sans être prépondérants, les rapports Eglise/Royaume sont établis (ex : St Eloi).
La papauté néanmoins, notamment le pape Grégoire le Grand (590-604), affirme sa volonté d'affirmation de la primauté de Rome et de réorganisation de la discipline et de la liturgie de l'Eglise.
Avec les Carolingiens, notamment Charlemagne, l'aide réciproque entre les 2 pouvoirs, spirituel et temporel, tourne à l'avantage de la royauté puis, vu la personnalité de Louis le Pieux, devient favorable à l'Eglise.
[...] C'est l'origine divine du droit, donc de la loi. Pour percevoir cette loi, l'homme doit se fier à la raison qui donne la connaissance naturelle d'un droit moral. Si bien que la bonne société est un ensemble naturel et spirituel, une sorte de juste milieu où les hommes sont à la fois animaux et saints (amorce de la pensée de St Thomas d'Aquin). De ce mélange naît l'équilibre au plan politique. C'est le reflet de la polis et de la res publica. [...]
[...] Or, pour que le christianisme puisse se développer, l'Eglise ne peut que s'appuyer sur le temporel. Les conversions des barbares impliquent en priorité la pacification de vastes territoires et la (relative) sérénité à Rome même. Réciproquement, le temporel ne peut que s'appuyer sur l'Eglise pour trouver sa légitimité. A L'Eglise intervient au temporel. Sur un plan théorique, la papauté, relayée par les évêques, affirme que la principale raison d'être du pouvoir politique est la fonction religieuse du souverain qui doit servir l'Eglise. [...]
[...] C'est donc conclure à 2 domaines différents ; les choses du monde citoyen) et celles de l'au-delà chrétien). Or, l'autorité impériale dérive directement de Dieu non par l'intermédiaire de l'Eglise. Eglise et Etat doivent donc être séparés et le pouvoir politique doit être un Etat laïc autonome. C'est un choc face à la traditionnelle théocratie pontificale. Cette vision de la société sépare donc la nature (citoyen temporel Empire) et la grâce (chrétien spirituel Eglise). B La Divine Comédie ou le salut par l'Empire sur terre. [...]
[...] Mais le soleil prête sa lumière à la lune. Le Pape règne sur les âmes alors que le roi sur les corps. Mais le Pape seul donne vie au roi. §III La concrétisation de la thèse de l'Eglise A L'action des papes. Le Pape Grégoire VII, qui a régné à la fin du 11ème siècle, a remis en cause la nomination des clercs et des évêques par le pouvoir séculier et interdit toute investiture laïque sous peine d'excommunication. Cela égale la rivalité du sacerdotium et de l'imperium. [...]
[...] Ne se présentant pas à son procès, il est condamné par contumace à être brûlé vif. Il voyage alors en Italie de Cour en Cour. Florence connaît une seconde rivalité politique entre les guelfes, partisans du pape, et les gibelins, partisans de l'empereur pour la remise en ordre de l'Italie et la domination de l'empereur dans le cadre du temporel. Dante devient gibelin pour 2 raisons ; - la papauté se préoccupe trop du temporel - l'Empire germanique, héritier de la Rome Antique, est le seul pouvoir capable de réunifier l'Italie. [...]
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