La question de la place de la politique dans la vie de l'homme a été soulevée par les premiers philosophes, ainsi Platon s'attèle-t-il dans la République à définir sa cité idéale. Son disciple, Aristote, bien que défendant une vision différente de celle de son maître est aussi reconnu comme un des pères de la sociologie politique. Cette réflexion a été provoquée notamment par la situation de la Grèce qui avait établi un régime démocratique où les rapports entre les hommes étaient à définir. Cependant, cette vision a évolué au fil du temps et des régimes.
L'homme est-il politique par nature ou bien le devient-il ? Est-ce un caractère inné ou bien acquis de l'humanité que ce caractère politique ?
[...] L'ENA) Cette vision a été amorcée par Machiavel dans le Prince, car il y défend l'idée d'un homme politique qui ne s'interroge pas sur ses motivations et qui est caractérisé par le calcul. L'homme politique en tant qu'artisan de la raison pour guider l'Etat. Il explique les citoyens obéiront aux lois et cesseront d'être immoraux et violents lorsque la force de l'Etat leur garantira la sécurité de leur vie, de leur honneur et de leur fortune. Cependant, il justifie l'emploi de tous les moyens même les plus immoraux par les hommes d'Etat pour parvenir à l'établissement d'un état fort, respecté et moral. [...]
[...] De plus, la politique dans le sens de polis vie dans la cité, le monde politique) est fondée sur la liberté et l'égalité des citoyens à la différence des formes de communauté humaine telles que la famille ou le foyer qui établissent la domination du père sur sa progéniture par exemple. La liberté étant un des caractères innés de l'humanité établie donc le caractère inné de la cité dans le sens où celle-ci la développe. Si l'homme est libre par nature et que la cité est le monde des hommes libres alors la cité est naturelle et donc les hommes politiques qui y évoluent aussi. On a donc pu observer l'apparence du caractère inné du politique dans la nature humaine. [...]
[...] Enfin, on tentera de montrer en quoi l'homme est inéluctablement poussé vers un dessein politique idéal. I. / Le caractère inné, naturel de la politique dans la nature humaine Comme on le sait, les hommes préhistoriques vivaient en tribu et ce phénomène est encore visible dans certaines parties du monde On peut donc légitimement penser que c'est un caractère naturel de l'homme que de vivre en société, en communauté Cependant, on peut se demander s'il ne s'agit pas simplement de l'instinct grégaire qui est aussi à l'œuvre dans le règne animal o Cette vision peut rapidement être écartée dans le sens où les animaux ne sont pas dotés du logos comme l'explique Aristote o En effet il explique que l'homme est un animal parlant avant d'être un animal politique La parole permet à l'homme d'exprimer l'utile et le nuisible et donc de distinguer le bien et le mal ce qui est impossible pour les animaux dont les rapports sont limités aux besoins et à la survie De plus, on remarque aisément que la cité est bien plus complexe et élaborée que la meute même s'il y existe une hiérarchie qui est d'ailleurs instaurée par un rapport de force. [...]
[...] Cependant II. / Les limites d'une perception innée de l'homme politique Malgré cela, on peut se demander si tous les conflits qui éclatent ne sont pas la preuve la plus flagrante du fait que les hommes ne sont pas des êtres naturellement politiques . Dès lors, on peut envisager le caractère politique de l'être humain comme une évolution nécessaire En effet, si la violence est l'essence même de l'homme qui cristallise sa volonté de pouvoir et de domination alors la justice engendrée par l'ordre politique est une évolution bénéfique mais non naturelle L'homme serait politique par besoin et non par nature C'est pourquoi pour Hobbes l'homme est naturellement un loup pour l'homme et il est naturellement dans un état de guerre. [...]
[...] L'homme politique est donc le symbole de l'imperfectibilité à laquelle son action est vouée et qui le laisse dans une tension continue vers la raison absolue. Conclusion On a pu observer que le caractère politique de l'homme peut être défini comme inné de par sa capacité à vivre en communauté de manière libre et rationnelle Cependant on a compris que cette vision comportait certaines limites dans le sens où la communauté humaine connaît des tensions qui sont résolues ultérieurement par la politique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture