Intellectuel éclairé, Alexis de Tocqueville s'intéresse au changement social qui caractérise la société du XIXe siècle. Il analysa avec fascination et inquiétude les conséquences du passage d'une société rationnelle aristocratique, à une société qui tend vers l'égalisation des conditions. Sa principale préoccupation est la recherche d'un système qui concilie liberté et égalité : la démocratie. S'il accepte l'avènement de cette société égalitaire, qui crée des conditions favorables pour la croissance et pour la liberté, il s'inquiète des mécanismes à travers lesquels la démocratie peut conduire à la servitude et au despotisme.
[...] Le débat entre liberté et égalité reste d'actualité. La montée de l'individualisme dans nos sociétés correspond à une nécessité de réalisation de soi largement entretenue par la publicité et les médias. Ainsi, les pratiques individuelles en matière de consommations, de sports ou de loisirs (téléphone portable, soins du corps, jeux vidéo, culture physique, réseaux sociaux ) ou la mise en scène du quotidien à la télévision reality shows témoignent une volonté partagée d'un accès égal à cette réalisation de soi, qui se traduit par un nouveau conformisme : être soi comme tous les autres. [...]
[...] Puisque les hommes se valent, ceux-ci ont tendance à considérer que les opinions se valent également. Une fois ce principe admis, la seule façon de hiérarchiser les opinions est de mesurer le nombre de personnes qui les soutiennent. Dès lors, la majorité a toujours raison et la minorité a toujours tort. Dans une démocratie, la majorité peut s'imposer face aux minorités, leurs droits sont alors bafoués. La tyrannie de la majorité est la seconde forme de sacrifice de la liberté à l'égalité. Les individus se conforment à l'avis de la majorité. [...]
[...] Égalisation des conditions, démocratie, liberté et égalité selon Alexis de Tocqueville Biographie Alexis de Tocqueville est né en 1805 et mort en 1859. Il est issu de l'aristocratie normande et une partie sa famille fut victime de la Terreur sous la Révolution française. Il est considéré comme un politicien et un sociologue. Après des études de droit, il est nommé, en 1827, juge-auditeur à Versailles et doit, non sans réticences, prêter serment à Louis Philippe. En 1831, il part pour un voyage d'études aux Etats-Unis. [...]
[...] La démocratie doit s'accompagner de la liberté politique. La tyrannie de la majorité est donc cette capacité qu'a la majorité, dans les sociétés démocratiques, à imposer ses idées et ses façons de vivre à un individu qui renonce à exercer son autonomie. Cette tyrannie de la majorité transforme donc l'opinion publique en une puissance qui risque de détruire l'autonomie individuelle( qui est la liberté au sens positif du terme). Conclusion et prolongement La démocratie américaine est un modèle pour Tocqueville car malgré les risques de dérives, elle semble avoir trouvé un équilibre entre l'égalité et la liberté grâce à un certain nombre de contre poids qui l'empêche de sombrer dans la tyrannie. [...]
[...] Il existe des inégalités mais en voie de résorption. Elles ne sont pas liées à la croissance mais à la mobilité sociale. II L'égalisation des conditions risque d'engendrer des tensions entre liberté et égalité L'égalité des conditions favorise l'individualisme (Tocqueville trouve ce sentiment légitime tant qu'il ne débouche pas sur l'égoïsme) et le conformisme avec la soumission plus ou moins volontaire de l'individu à la volonté d'un plus grand nombre. Le despotisme démocratique Pour Tocqueville, l'égalisation des conditions conduit à l'individualisme qu'il définit comme étant le choix des membres d'une société démocratique de se replier sur leurs affaires privées et de se détourner des affaires publiques. [...]
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