Le droit naturel selon Spinoza

Résumé du document

Spinoza, pour rester indépendant, va exercer un métier artisanal : le polissage des lunettes, tout en entretenant une vaste correspondance avec beaucoup de penseurs de son époque. Spinoza, avant d'être un penseur politique, est d'abord un philosophe. Il y a d'abord chez lui la quête de la vérité. L'idée vraie, pour lui, est une certitude qui se fonde et se réfléchit en soi même non comme une évidence sans critique, mais comme une intuition rationnelle, et la réflexion, chez Spinoza, n'est pas seulement le moyen et le fondement de la connaissance vraie, elle est aussi la condition et le moyen de la libération existentielle, passionnelle et politique.

Il y a chez Spinoza un rapport étroit entre la Vérité et la Liberté. Pour lui, Dieu correspond à la nature, qu'il appelle aussi la « substance ». L'être premier et parfait sur lequel doit réfléchir le philosophe n'est pas un autre être que le monde même, réalité qui n'obéit à aucune autre raison que ses propres nécessités internes.

Extraits

[...] Il commence à soumettre la religion à une critique systématique. Il considère la Bible comme une oeuvre humaine dont il souligne les contradictions, et, conscient de l'implication entre le religieux et le politique, il veut donner à l'État un fondement naturel et rationnel, et non un fondement théologique La liberté de l'individu en matière religieuse et politique Spinoza applique le même raisonnement qu'il s'agisse de religion ou de politique. En ce qui concerne la religion, il écrit : j'aboutis finalement à cette conséquence qu'il faut laisser à chacun la liberté de son jugement, et les pouvoirs d'entendre les principes de la religion comme il lui plaira Il ajoute qu'il ne faut douter de la piété ou de l'impiété de chacun qu'au regard de ses oeuvres. [...]

[...] Si la pensée politique de Spinoza se rattache étroitement à sa philosophie, elle est aussi liée aux débats politiques que connaît la Hollande de son époque. Spinoza n'est pas qu'un penseur solitaire. Il est le conseiller, pour ne pas dire l'idéologue, de la bourgeoisie patricienne regroupée autour des frères de Witt, Jean et Cornélius, qui seront tous les deux assassinés en 1672. Cet assassinat modifie le cours politique de la Hollande (à partir de là c'est Guillaume d'Orange qui va accaparer le pouvoir). Il y a incontestablement, chez Spinoza, une évolution entre ses deux traités. [...]

[...] Histoire des idées politiques Le droit naturel selon Spinoza Spinoza est un juif hollandais, né à Amsterdam, qui appartient à la communauté judéo-espagnole de cette vile. Il reçoit une éducation juive assez poussée, ce qui lui permet d'avoir une excellente connaissance des Écritures de la Bible, et se donne seul une formation philosophique. Il va porter à l'extrême les idées des juifs libéraux et des oppositionnels protestants de Hollande, puisqu'il finit par rejeter tout dogme, qu'il soit juif ou chrétien, ce qui explique qu'en 1656, ce qui est extrêmement rare, il est exclu de la communauté juive d'Amsterdam. [...]

[...] À la mort des frères de Witt, Guillaume d'Orange prend le pouvoir dans le cadre d'un retour au régime monarchique, ce qui expliquerait que, dans son second traité, Spinoza accorde une grande place au régime monarchique. Cependant, quand on lit attentivement le Traité de l'autorité politique, on se rend d'abord compte que Spinoza n'a pu achever le développement relatif à la démocratie, ce qui explique qu'elle n'a pas, dans ce traité, la place qu'elle aurait dû avoir. Ensuite, il profite de la description qu'il donne de la monarchie pour décrire l'État quel qu'il soit, et pas seulement la monarchie. [...]

[...] Il y a chez Spinoza un rapport étroit entre la Vérité et la Liberté. Pour lui, Dieu correspond à la nature, qu'il appelle aussi la substance L'être premier et parfait sur lequel doit réfléchir le philosophe n'est pas un autre être que le monde même, réalité qui n'obéit à aucune autre raison que ses propres nécessités internes. Il n'y a pas de Dieu transcendant, mais simplement l'immanence de la nature qui est partout en raison de son infinité et de son unicité. [...]