Aristote, langage de l'interprétation, politiques, naturalité de la cité, relation sociale, individus, communauté, société, mariage, Durkheim, Hannah Arendt, Rousseau, justice, bonheur, Etat, violence, mémoire collective, supra-lunaire, philosophe, immortalité, communauté politique, science politique, contractualisme
Toute communauté humaine suppose une amitié entre ses membres, une justice (attributs essentiels) et surtout un but commun (caractère définitoire), qui est pensé nécessairement comme un certain bien. Ainsi il peut y avoir une association d'anciens combattants pour le souvenir, mais aussi de brigands pour voler (il faut partager équitablement le butin), une association commerciale pour faire de l'argent (justice : rapport investissement/profit).
Mais la communauté politique a ceci de spécifique qu'elle vise le souverain bien, le bonheur, et non pas seulement la survie face à la nature ou face à la violence mutuelle des hommes, même si par ailleurs la cité est le seul moyen efficace pour cela. La cité est nécessaire à la vie et souverainement bonne : cause finale de sa genèse et cause de son être permanent, son essence.
[...] Cet universel a une dimension politique. Aristote montre qu'il y a un caractère naturel de la cité au sens où c'est ce qui correspond le mieux à la nature de l'Homme. L'Homme est fait pour vivre dans une cité et il est naturellement fait pour cela et encore bien plus que tous les autres animaux habitués à vivre en société. C'est en l'Homme que cette vocation devient à la fois la plus intense en terme quantitatif, mais aussi en somme qu'elle vise la fin la plus haute. [...]
[...] Et les esclaves ne font pas partie directement de la communauté politique. Ils sont seulement nécessaires à ceux qui en font partie : participer à la vie politique prend beaucoup de temps ; on ne peut pas en même temps se soucier des tâches ménagères. 1+2+3 = oikos, famille au sens large. Le pouvoir du mari sur la femme est un modèle possible du pouvoir politique, car il s'exerce entre égaux pour le bien de ceux qui y sont soumis, mais non alternant, car le mari est naturellement plus apte à commander même si la femme est égale en dignité. [...]
[...] Éthique à Nic I 1094a 25 : c'est la science politique qui a à connaître du souverain bien, car c'est elle qui est souveraine sur les sciences particulières (stratégie, économie, rhétorique), prescrivant le moment opportun pour les apprendre et les individus qui doivent les apprendre et les limites de cet apprentissage, servant d'elles comme de moyens (c'est en fonction de la fin qu'on juge de l'opportunité de faire entrer en scène les moyens : on prend le marteau quand il s'agit de planter un clou), tandis que la science du souverain bien est elle aussi souveraine sur toute chose comme le souverain bien lui-même. Mais en fait elle est souveraine des sciences pratiques et poïétiques, pas des sciences théorétiques. Elle s'occupe du plus beau des biens humains, celui qui laisse une trace immortelle : le bien humain collectif. Mais l'homme n'est pas la seule chose susceptible de bien dans l'univers, ni même la plus noble. La Politique a pour fin une action, non une connaissance. Elle est cantonnée au sub-lunaire, mais y détient l'autorité suprême. [...]
[...] Quelqu'un qui est heureux, c'est quelqu'un qui au départ met en œuvre la raison dans sa vie, et qui est juste envers les autres. Les facteurs extérieurs, la beauté, la laideur, la gloire, la pauvreté, ne comptent pas ou insuffisamment pour le bonheur. [...]
[...] Ainsi, chez l'homme, même les associations à vocation purement biologique, vouées à l'entretien de la vie (le couple, la famille : cf. Rousseau), qui sont aussi présentes chez les animaux, sont réinvesties par la dimension politique et ainsi modifiée de l'intérieur. Le politique n'est pas surajouté de l'extérieur, comme en général le culturel n'est pas superposé au culturel, mais le redéfinit, en change le sens sinon le contenu ; exemple : la prohibition de l'inceste qui vient déterminer les questions de procréations. [...]
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