"Utopie" - Thomas More: quel est l'intérêt de cet œuvre à l'heure actuelle?

Thèmes abordés

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Résumé du document

« Une société sans pensée utopique est inconcevable. Utopie au sens de désir d'un mieux ».
Thomas More grand nom du genre utopique est né à Londres en 1478 et devint brillant juriste ainsi qu'un diplomate de talent. Ce qui lui valut notamment d'être ami et conseiller du roi d'Angleterre Henri VIII.
Thomas More démissionna de sa charge en 1532. Lorsqu'Henri VIII rompit avec Rome, More refusa de prêter serment, et fut décapité le 6 juillet 1535 après quinze mois d'emprisonnement à Tower Hill. La fermeté de l'auteur et son supplice lui valurent d'être présenté comme le " Socrate chrétien "
Son œuvre principale, « L'Utopie », a été écrite à une période largement perturbée par les guerres et la misère; c'est également l'époque où l'on découvre le Nouveau Monde, et où le commerce et l'industrie capitaliste moderne se développent.
Aujourd'hui, on qualifie d'utopique ce qui est chimérique, considéré comme irréalisable. Or paradoxalement, les écrivains comme Thomas More qui ont illustré le genre de l'utopie, avaient pour première ambition, en critiquant l'ordre établit, et en proposant de le réformer en profondeur, de réaliser quelque chose qu'ils considéraient comme possible.
Dans le titre de l'œuvre, More a joué sur l'assonance entre utopia et eutopia, nous pouvons ainsi supposer que l'utopie est aussi une " eutopie ", c'est-à-dire le lieu du bien, de l'harmonie et du bonheur réalisé. Puisque en effet, en grec, le préfixe eu désigne " ce qui est bon. "

Extraits

[...] Raphaël considère que la justice anglaise ne peut pas être bonne. En effet, pour lui l'existence des « fléaux » que nous avons vus précédemment témoigne de la mauvaise qualité de la justice anglaise. « Si vous ne portez pas remède aux maux que je vous signale, ne me vantez pas votre justice ; c'est un mensonge féroce et stupide. » Il justifie notamment cette allégation par le fait que « Summum jus, summa injuria. L'extrême droit est une extrême injustice. [...]

[...] Chacun dispose d'une maison mais les repas sont pris en commun la plupart du temps et les insulaires doivent changer de maison tous les dix ans en tirant au sort leur nouvelle demeure. Il s'agit d'une société ou l'égalité est à la base de tous les rapports, cependant, ce n'est pas le cas de la liberté. Malgré le fait que cette ile apparaisse comme une société idéale, il s'agit en fait d'une société totalement liberticide. En effet, même les voyages sur l'ile sont soumis à autorisations, et malgré l'autorisation les insulaires doivent accomplir leur tâche en effectuant six heures de travail par jour même s'ils ne sont pas dans leur ville. [...]

[...] Cette vision utopique de l'Homme et de la société est particulière et louable. Néanmoins peut-on toujours parler d'Utopie à notre époque où le réalisme prédomine et organise nos vies. Une telle vision ne serait pas à détourner et cela dans l'ensemble de ses éléments. Il est nécessaire de remarquer en premier lieu l'évolution importante que notre pensée a pu connaitre par le genre utopique. En effet, un certain nombre de socialiste et de communiste ont ainsi repris les idées d'un monde meilleur fondé sur l'abolition de la propriété privée et désormais sur la communauté des biens. [...]

[...] Toutefois, dans la conception de l'œuvre, on retient une certaine limite à la réalisation de cette idée utopique. L'auteur, malgré son invitation et sa comparaison, va souhaiter ce changement sans pour autant le prôner dans sa totalité. II. Une limite posé à l'Utopie. Après avoir étudié, la position mitigée de l'auteur face à cette société idéal qu'il exprime dans son livre II nous verrons en quoi cette vision est en contradiction avec le monde actuel A. La position mitigée de l'auteur. [...]

[...] L'individu ne peut plus agir sur sa propre initiative et ne peut que répondre en faveur de la collectivité. D'autre part, Thomas More est l'inventeur d'une société où l'emprise de l'État est totale. Le bonheur ne peut que découdre de cette société « autoritaire ». Il s'agit ainsi d'une contradiction totale avec le capitalisme et notre société individualiste basée sur la propriété privée. De même, outre cet exemple, on constate une certaine volonté de nous mettre en garde contre les dangers de l'idéalisme chez l'auteur. [...]