À la fin de l'année 2010, malgré la crise économique mondiale, les grands capitalistes de l'automobile avaient le sourire : après des pertes souvent importantes en 2009, 2010 a vu les bénéfices s'envoler de nouveau. Mais comment les constructeurs arrivent-ils à maintenir des taux de profit aussi élevés, alors même que la société tout entière s'enfonce dans la crise ?
L'automobile reste un secteur majeur dans l'économie mondiale. Celle-ci emploie directement 608 000 salariés dans la production, en comptant non seulement les constructeurs eux-mêmes, mais leurs sous-traitants et équipementiers, etc. Plus globalement, l'usage de l'automobile induit indirectement 1,7 million d'emplois, allant de la vente aux réparations en passant par la construction et l'entretien des routes, ou la production et la distribution de carburant.
[...] En effet, il faut dans ce cas se diriger vers la gestion active de performance en vue de valoriser les agents dotés de capacités décisionnelles et de leur déléguer ensuite les responsabilités afférentes à leur fonction. L'interprétation stratégique concilie grossièrement les deux approches détaillées plus haut en encadrant de manière analytique la performance tout en déléguant la décision et les réglementations (en particulier vis-à-vis des relations interpersonnelles). C'est ici que l'on atteint le troisième échelon de vision des conditions de travail des ouvriers. [...]
[...] C'est ainsi que les nouvelles organisations du travail préconisent de rapprocher au maximum les pièces des chaînes, afin que les ouvriers n'aient plus à faire un pas pour aller les chercher, mais seulement à tendre la main. Les chaînes automobiles modernes comportent donc moins de tâches nécessitant de la force physique qu'auparavant, notamment moins de charges lourdes à porter, mais elles ont connu une intense accélération de leur rythme de travail et la mise en place de tâches encore plus répétitives qu'avant. Les déplacements qui ont été supprimés constituaient autant de brèves phases de repos pour les muscles et les articulations. [...]
[...] Pour Taylor, la production doit être pilotée par des experts qui définissent l'ensemble des règles de travail et exercent un contrôle absolu sur les exécutants. right man at the right place”. Le management scientifique fait reposer l'optimum économique sur la scission entre concepteurs et exécuteurs. Cette scission est une structure invisible rendue incontestable vu qu'elle s'appuie sur une base scientifique objective ; mais derrière cette base scientifique objective se cache un projet politique : celui de neutraliser la contestation ouvrière sur la division du travail. [...]
[...] Interprétation Tayloriste Dans ce modèle d'interprétation, on retrouve clairement les traits distinctifs de ce courant dans l'article complémentaire. Il s'agit de maximiser la performance en éliminant les tâches inutiles ou informelles. À l'instar de l'article concernant l'amélioration des conditions de travail qui sous-entend que la performance dans le travail sera accomplie si les conditions de travail sont optimales pour l'ouvrier. Mais le taylorisme ne voit pas les choses sous le même angle puisque selon lui si on laisse une marge de liberté aux ouvriers, il y a aura flânerie, fainéantise. [...]
[...] Les difficultés du secteur sont également conjoncturelles : d'abord, la hausse continue du prix des matières premières dégrade les comptes des constructeurs. Mais surtout, la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs, consécutive à trente ans d'attaques contre les salariés, aurait de lourdes répercussions sur les ventes si le crédit n'était pas là pour permettre aux travailleurs d'acheter des voitures. Toutes ces difficultés, à court ou à long terme, ont amené les constructeurs à restructurer profondément cette industrie, depuis plus de vingt ans. [...]
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