Questions et commentaire d'un extrait du chapitre 4 de Traité théologico-politique de Spinoza.
[...] Et en cela la liberté civile, c'est-à-dire la liberté régie par des lois, porte atteinte à leur liberté naturelle. Et parce qu'ils ne perçoivent pas les raisons de la loi, ils ont l'illusion d'être asservis par elle. Ils n'y obéissent que par crainte, par instinct et on peut parler d'asservissement de la loi. La loi protège les individus d'une société les uns des autres. Elle fait en sorte qu'ils ne puissent pas être dominés par la force des autres et leur garantit ainsi des droits, des libertés. [...]
[...] Il est bien vrai que celui qui rend à chacun le sien par crainte du gibet agit par le commandement d'autrui et est contraint par le mal qu'il redoute ; on ne peut dire qu'il soit juste ; mais celui qui rend à chacun le sien parce qu'il connaît la vraie raison des lois et leur nécessité agit en constant accord avec lui-même et par son propre décret, non par le décret d'autrui ; il mérite donc d'être appelé juste. SPINOZA Traité théologico-politique, Chap. IV, P.U.F. éd., pp. [...]
[...] Ces devoirs sont perçus par une majorité comme un asservissement et cette majorité obéit à la loi uniquement par crainte et par instinct. Mais une minorité a conscience que cette loi est raisonnable et nécessaire et y obéit par respect. Donc, selon Spinoza, la loi est raisonnable donc nécessaire et la liberté se trouve dans la prise de conscience de la nécessité de la loi. Cependant, l'homme n'est-il pas capable de fixer seul, sans l'intervention de la loi, des limites morales à sa liberté ? [...]
[...] Cependant, afin de respecter les droits des autres et la loi en général, des devoirs leur sont imposés. C'est le principe de la liberté civile qui se retrouve chez toute société où la liberté est égalitaire. La loi est une règle nécessaire parce qu'elle doit être universalisable Celui qui prend conscience de sa nécessité et surtout des causes de sa nécessité est libre car il prend conscience que son intérêt réside dans l'intérêt de la loi. Il choisit de sacrifier sa liberté naturelle où tout lui est permis au profit d'une liberté civile plus restrictive mais lui offrant plus de protection. [...]
[...] La loi leur apparaît donc comme une contrainte et ils la perçoivent comme injuste. Mais parce que leur adhésion vis-à-vis de cela a été immédiate, on peut parler d'opinion. Ils n'ont pas douté d'une part et d'autre part, ils n'ont pas pris conscience de la nécessité de la loi. Cette prise de conscience ne peut s'effectuer que par une connaissance de la loi et par une mise entre parenthèses de ses préjugés. Selon Spinoza, la majorité des hommes sont inconscients des causes de la loi. [...]
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