Le travail n'a rien d'humain, c'est du moins ce que pensaient les Grecs qui le réservaient aux bêtes et aux esclaves. L'étymologie du mot rappelle cette dévaluation ancienne du travail, en effet lorsqu'un latin utilisait le mot tripalium dont dérive notre travail, il désignait un instrument de torture.
Pourtant, le travail est une activité qui structure vies et sociétés contemporaines. Le travail a ainsi perdu toute trace de cette fâcheuse connotation. Pour Karl Marx philosophe et théoricien allemand du XIXe, célèbre pour sa critique virulente du capitalisme, le travail réduit à la force ramène l'homme au rang de l'animal. En revanche, le travail libre est pour Marx l'essence de l'homme. "Le domaine de la liberté ne commence que lorsque cesse le travail déterminé par le besoin et l'utilité extérieure".
Dans ce texte, extrait du Capital, Marx nous montre quelle est la spécificité du travail humain.
Celui-ci voit dans le travail, un acte se passant avant tout entre l'homme et la nature, en effet l'homme en modifiant la nature se modifie lui-même.
Et sans s'arrêter à cet état primordial Marx définit le travail humain, en le confrontant à celui instinctif de l'animal qui lui n'est pas précédé d'une pensée structurelle. Pourtant, il rappelle que si le travail a besoin d'une volonté constante, celle-ci ne peut être trouvée que par le libre jeu des forces corporelles et intellectuelles du travailleur.
[...] Avec le travail, l'homme quitte ainsi le domaine naturel pour entrer dans le domaine de l'humanité. L'homme est homme par ses efforts : Marx défend ici une conception matérialiste. Cette volonté constante ne peut apparaître et être efficace chez le travailleur que dans certaines conditions qui font l'humanité de son travail. Cette volonté se fait sentir au travailleur s'il a le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles : le travail est de cette manière plus attrayant "Le travail entraîne moins le travailleur, qu'il se fait moins sentir à lui, comme le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles ; en un mot, qu'il est moins attrayant." Il faut comprendre ici qu'un travail qui laisse une liberté d'actions des forces corporelles et intellectuelles de son auteur apparaît attrayant, à l'inverse d'un travail réduit à la force. [...]
[...] Et ces travailleurs ayant libre jeu de leurs forces corporelles et intellectuelles semblent être relégués au stade de l'utopie Marxiste. Conclusion A travers cet extrait du Capital, Marx nous livre une conception novatrice du travail humain. Celui-ci voit dans le travail, au-delà d'un moyen de transformation de la nature extérieure, un processus d'enfantement de l'homme par lui-même. Le travail selon Marx transforme et fait réellement évoluer l'homme. En approfondissant sa démarche, Marx détermine le travail humain comme unique en le différenciant du travail animal. [...]
[...] Cette dernière partie du texte nous fait déjà entrevoir une critique virulente du travail aliéné et du capitalisme par Marx. Critique Interne C'est par une argumentation progressive et logique que Marx développe sa conception du travail dans cet extrait du Capital. L'argumentation en suivant une progression prédéfinie et cadrée permet la clarification de la pensée de l'auteur. Même si ses arguments restent principalement rhétoriques, Marx n'omet pas d'illustrer les notions les plus difficilement abordables par des exemples généraux difficiles à remettre en cause. [...]
[...] La spécificité du travail humain, ainsi défini par Marx, laisse penser que le travail joue un rôle primordial sur l'humanité et son ascension. Peut- être Marx, admet-il au travail un rôle trop important, tenant des notions tout aussi importantes pour superflues dans l'humanité de l'homme ? Et si l'homme se distingue de l'animal par son travail, doit-on y voir un principe de libération de la nature ? Le travail n'est-il pas d'abord ce qui condamne l'humanité à la servitude par la nécessité des contraintes matérielles ? [...]
[...] En revanche, Marx indique qu'il existe un travail spécifiquement humain différencié de celui de l'animal. Mais en revenant au travail animal qualifié d'instinctif que Marx compare à celui de l'homme ; il dénote que le travail animal peut rivaliser, parfois même surpasser, le travail humain : " Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand" ; " l'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habilité de plus d'un architecte". Pourtant, il semble que cette proximité des activités animales et humaines soit une proximité mimétique et artificieuse. [...]
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