« Une personne unique telle qu'une grande multitude d'hommes se sont fait chacun d'entre eux, par des conventions mutuelles qu'ils ont passées l'un avec l'autre, l'auteur de ses actions, afin qu'elle use de la force et des ressources de tous… en vue de la paix et de la sécurité ». Ainsi, Hobbes définit-il au chapitre XVII du Léviathan (1651) l'« essence de la République », soit le principe de souveraineté qui réside « dans le Grand Léviathan », c'est-à-dire dans le souverain à la tête de l'Etat.
Cette comparaison imagée entre le Léviathan et le souverain étatique est une preuve des multiples stratégies visuelles hobbesiennes dont le paroxysme est illustré par le frontispice du Léviathan d'Abraham Bosse (édition de 1651) qu'Hobbes a clairement dirigé.
En connaissance de ces stratégies visuelles caractéristiques, nous chercherons donc à expliquer l'acception hobbesienne de la souveraineté dans une lecture croisée entre le De Cive (section I chap. V), Le Léviathan (chap. XVII et XVIII) et le Frontispice du Léviathan d'Abraham Bosse.
[...] C'est pourquoi, le but de cette institution [de l'Etat civil] est la paix et la défense de tous XVIII). Cette paix et cette sécurité nouvelle sont directement imputable au souverain : [c'est au] grand Léviathan, ce dieu mortel auquel nous devons notre paix et notre sécurité XVII). Des finalités relatives au contexte de l'écriture La pensée de Hobbes, ainsi que ces finalités le prouvent, est une pensée véritablement en contexte. Cherchant à prévenir ainsi discorde et guerre civile XVIII), c'est à l'Angleterre qu'il pense directement, ravagée qu'elle est par des guerres intestines XVII) qu'il invoque directement en se référant à la présente guerre civile XVIII). [...]
[...] Ainsi, le souverain peut faire toute chose impunément puisqu'il doit être injusticiable quoi qu'il entreprenne afin d'exercer pleinement sa souveraineté. Indivisibilité de la souveraineté La représentation du souverain sur le frontispice en fait un corps unique aux contours clairement définis. En effet, pour Hobbes, toute division est une dissolution du pouvoir : il est donc nécessaire pour la sureté des particuliers, qu'il y ait une certaine assemblée ou bien un homme seul auquel la puissance d'armer et de convoquer (dC). [...]
[...] Cette comparaison imagée entre le Léviathan et le souverain étatique est une preuve des multiples stratégies visuelles hobbesiennes dont le paroxysme est illustré par le frontispice du Léviathan d'Abraham Bosse (édition de 1651) qu'Hobbes a clairement dirigé. En connaissance de ces stratégies visuelles caractéristiques, nous chercherons donc à expliquer l'acception hobbesienne de la souveraineté dans une lecture croisée entre le De Cive (section I chap. Le Léviathan (chap. XVII et XVIII) et le Frontispice du Léviathan d'Abraham Bosse (édition de 1651). [...]
[...] Cette nouvelle théorie des deux glaives assemble alors entre les mêmes mains le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Cette représentation peut être comprise comme une illustration de l'Act of Supremacy de 1538 par lequel Henry VIII se déclare chef spirituel de l'Angleterre. Cette réunion des pouvoirs temporels et spirituels donne alors au souverain un champ d'action immense qui s'étend, sur le frontispice, du village au premier plan, qu'heurte la crosse, jusqu'aux cieux, que désigne la pointe de l'épée Finalités La paix et la sureté Le frontispice nous dépeint le paysage utopique d'un monde paisible et sûr. [...]
[...] Godin, La totalité, Tome 6 La totalité réalisée Champ Vallon F. Lessay, Souveraineté et légitimité chez Hobbes, Presses Universitaires de France D. [...]
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