Chapitre 19 paragraphes 222 et 223 du Second traité du gouvernement civil, John Lock (1689), philosophie politique, libéralisme politique, effondrement d'un État, altération du pouvoir législatif, dissolution d'un gouvernement, désobéissance civile
Dans le "Second traité du gouvernement civil", John Locke propose de considérer la naissance des sociétés. Sa pensée a très largement influencé la philosophie politique en cela qu'il est considéré comme le fondateur du libéralisme politique. Notre étude s'attardera sur les paragraphes 222 et 223 du Second traité du gouvernement civil situés au chapitre XIX nommé "De la dissolution des gouvernements". Dans le dernier chapitre de son œuvre, Locke recherche et énonce les façons dont un État peut s'effondrer. Il s'agit pour lui de s'attarder sur les causes de l'effondrement du gouvernement civil. En amont de nos paragraphes, il cite les invasions guerrières, l'altération du pouvoir législatif, ou encore la démission du pouvoir exécutif qui empêche dès lors de faire exécuter les lois.
Locke ne s'arrête pas là et fait mention d'une cause supplémentaire de la dissolution du gouvernement. Il s'agit du moment où le pouvoir législatif sape la confiance qu'avait mise le peuple en lui en agissant contre les intérêts de celui-ci en violant le droit de propriété (biens, vie, et liberté) de chacun. Pour Locke, le gouvernement s'effondre au moment où il outrepasse l'autorité qu'on lui avait confiée pour jouer contre les intérêts des sociétaires. Et c'est justement à ce moment-là, quand les gouvernés se sentent trahis, qu'il est légitime pour Lock qu'ils désobéissent au pouvoir qu'ils avaient confié au législatif. Locke se demande au fond à quelles conditions la désobéissance du peuple est légitime à l'égard du pouvoir.
[...] En ce sens, la faute incombe uniquement au pouvoir législatif et le peuple qui désobéit n'agit que par réaction. Le principe au cœur de la dissolution du gouvernement est le gouvernement lui-même par ses actes de trahison. Dès lors, chacun est « libre de recourir au commun remède dont Dieu a pourvu tous les hommes contre la force et la violence », c'est-à- dire la violence : il ne s'agit pas d'un droit de résistance inconditionnel: on ne saurait résister par violence qu'à la violence elle- même, sortir du droit que si l'autorité a agi contre les lois. [...]
[...] Quand le gouvernement se dissout, le pouvoir de celui-ci revient au possesseur originaire qui peut désormais désigner un nouveau pouvoir législatif comme il lui plaira. Le peuple peut reformer le même ou changer la forme du gouvernement peu importe. On peut noter que contrairement à Hobbes, le dissolution du pouvoir législatif ne renvoie pas chacun à l'état de guerre. Le pouvoir ne disparaît pas et revient à un « peuple dormant » qui se réveille lorsque le pouvoir législatif disparait. Le peuple possède la souveraineté mais n'en est pas l'acteur. Il la transfert au pouvoir législatif qui dès lors en est le dépositaire. [...]
[...] Un tel propos est une vague caricature de la thèse lockienne qui est bien plus complexe. Pour Locke le peuple ne peut évidemment pas former un nouveau législatif dès qu'il est mécontent. Pour que la désobéissance soit valable, la trahison doit être profonde, elle doit rompre la confiance qui unissait le pouvoir législatif et le peuple. Or selon Locke le peuple se sépare difficilement de « ses anciennes formes de gouvernement ». Comme le notait Machiavel dans au chapitre II « Des principautés héréditaires » du Prince, le peuple est conservateur. [...]
[...] Dans le Second traité du gouvernement civil, John Locke propose de considérer la naissance des sociétés. Sa pensée a très largement influencé la philosophie politique en cela qu'il est considéré comme le fondateur du libéralisme politique. Notre étude s'attardera sur les paragraphes 222 et 223 du Second traité du gouvernement civil situés au chapitre XIX nommé « De la dissolution des gouvernements ». Dans le dernier chapitre de son œuvre, Locke recherche et énonce les façons dont un Etat peut s'effondrer. [...]
[...] Ils peuvent bien connaitre la loi de nature, cela n'empêche pas qu'ils puissent se tromper. Pour toutes ces raisons, l'individu va donc entrer par contrat en société et renoncer aux deux pouvoirs qu'il possédait à l'état de nature : le pouvoir de décider des moyens de se conserver selon la loi de nature ; le pouvoir de punir les infractions de la loi de nature. Car s'il ne s'en délaisse pas, chacun est alors la potentielle victime des passions de l'autre. [...]
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