"Le savant et le politique", Max Weber (1959) - "La vocation de politique", deuxième discours

Résumé du document

La méthode sociologique propre à Weber apparait dans ce texte, extrait de son oeuvre "Le savant et le politique". Il s'agit en réalité du regroupement de deux discours, "La vocation de savant" et "La vocation de politique", prononcés par Max Weber lors de conférences à l'Université de Munich. La thèse conductrice de ces deux discours se fonde sur la distinction de la fonction du savant et celle de l'homme politique : ainsi, la politique n'aurait pas sa place dans une université. L'extrait étudié débute le deuxième discours sur la vocation de politique.

Dans ce texte, Max Weber s'intéresse à deux notions : celle de "politique" et celle d' "État". Le terme « politique » ne s'utilise pas seulement dans le sens de ce qui concerne les affaires de l'Etat et de son gouvernement. Il s'agit ici de s'intéresser au terme de politique en tant qu'organisation du fonctionnement des affaires de l'Etat. La politique comme organisation donc, "leitende" dans le texte original, qui se traduit par conducteur, directeur, et qui englobe non seulement la notion de supériorité hiérarchique, mais aussi celle de responsabilité.

Extraits

[...] L'Etat n'existe que par cette force, qui en est l'essence même, la condition fondamentale de son existence. L'Etat se réserve l'exclusivité du recours à la force et à la violence. L'usage privé de la violence est interdit. La relation entre l'Etat et la violence est certes intime, mais elle est aussi une relation naturelle, dans le sens où par nature, la violence a de tout temps été utilisée. C'est le moyen courant de faire régner l'ordre, d'exercer un pouvoir. Ainsi l'autorité parentale s'exerce naturellement par la contrainte de la force. [...]

[...] L'Etat est la seule violence légitime, le seul droit à la violence admis. L'Etat n'existe que parce que son autorité est reconnue L'Etat ne peut se fonder sur l'exercice d'une violence légitime seulement parce que son autorité est reconnue, parce que sa domination est admise. La condition nécessaire à l'existence de l'Etat est ainsi la soumission des Hommes. Car s'il est vrai que l'Etat dispose de la violence légitime pour faire respecter ses règles, il faut que les rébellions contre l'Etat demeurent des exceptions: si la majorité ou une trop grande partie de la population refuse l'Etat, celui-ci ne peut exister. [...]

[...] Il s'agit plutôt d'un constat, d'une observation sociologique du comportement des hommes : pourquoi les hommes se soumettent à une forme de domination? Trois formes de dominations existent, fondées sur trois formes de légitimité. D'abord, la domination traditionnelle, qui se justifie non pas par la raison de son existence, mais par sa longévité, sa persistance dans le temps. On ne cherche pas à justifier cette domination, on le fait parce qu'on l'a toujours fait ainsi. C'est la coutume, la tradition. [...]

[...] Les différentes définitions de la politique La politique est un mode d'organisation Qu'entendons-nous par politique ? Max Weber annonce ainsi sa démarche consistant à définir ce qu'est la politique. Il s'agit dans un premier temps de considérer la politique dans son sens large du thème. En effet le terme politique ne s'utilise pas seulement dans le sens de ce qui concerne les affaires de l'Etat et de son gouvernement. Il s'agit ici de s'intéresser au terme de politique en tant qu'organisation du fonctionnement des affaires de l'Etat. [...]

[...] "Le savant et le politique", Max Weber (1959) - "La vocation de politique", deuxième discours Max Weber est un sociologue allemand qui vécut entre la fin du 19e et le début du 20e siècle. Sa sociologie dite compréhensive se fonde sur une approche individualiste, dans le but d'expliquer des réalités plus globales. La méthode wébérienne consiste à construire des modèles universels explicatifs de la réalité, qui ne se limitent pas à une époque ou à un territoire, mais qui visent à être valables en tous lieux et de tout temps. [...]