La vie et l'oeuvre d'Augustin, né Aurelius Augustinus en 354, saint et philosophe à la fois, sont marquées par une dualité permanente. En effet, Saint Augustin est sans conteste une des grandes figures de la théologie chrétienne, mais également un auteur clé de la pensée philosophique occidentale. Aussi, l'axe essentiel de la pensée augustinienne est du à la rencontre entre deux univers historiques et culturels dissemblables : la foi chrétienne d'une part et le vieil idéal de la cité antique d'autre part. Citoyen d'une cité terrestre dont il connaîtra toutes les vicissitudes historiques ou fidèle de la cité de Dieu, telle est la tension à l'image de la Cité de Dieu, oeuvre dans laquelle Saint Augustin s'interroge sur la place de l'Histoire dans le plan divin et la place du politique dans cette histoire. Dans le livre XIX de la Cité de Dieu, St Augustin s'attache à démontrer que la dite "République Romaine" ne fut, en réalité, jamais une République (...)
[...] La Thèse défendue par Augustin est donc qu'il n'y a jamais eu de République Romaine, puisque, sans justice, il ne peut y avoir de République. Ce commentaire du livre XIX, lui-même rigoureusement scindé en deux paragraphes, démontre d'abord l'importance de la justice en tant qu'élément fondateur de la République chez St Augustin, pour montrer ensuite ce que la foi de St Augustin apporte à sa théorie de la justice, éminemment chrétienne. I. La Justice, élément fondateur de la République A. Définition de la république, là où s'accordent Cicéron et St Augustin 1. [...]
[...] Marrou, Saint Augustin et la fin de la culture antique, De Boccard, Paris - R. Pol Droit, Préface aux Confessions, Le Monde de la Philosophie, Flammarion, Paris 2008 - C. CHAUVIN, Encyclopédie Universalis, Article La Cité de Dieu - Dictionnaire de la pensée politique, Dominique Colas, Larousse - L'augustinisme politique, Arquillière, Librairie philosophique J. Vrin Rome fut détruite sous le coup de l'invasion ( ) Les adorateurs d'une multitude de faux dieux les païens s'efforçaient de faire retomber ce désastre sur la religion chrétienne et se mirent à blâmer le vrai Dieu avec plus d'âpreté [ . [...]
[...] ce qui est fait de bon droit est juste ; 4. la source du droit est la justice (et non l'avantage du plus fort) : sans justice pas de droit ni de consentement au droit, pas de multitude assemblée donc pas de peuple, donc pas de chose du peuple c'est-à-dire la république. Saint Augustin de conclure, de façon explicite : là où il n'y a pas de justice, il n'y a pas de République On peut reprocher à Saint Augustin la forme de son argumentaire : certes, l'usage de définitions présente un intérêt et donne de la rigueur à la thèse développée. [...]
[...] Le consentement à un droit n'est pas, comme le croit l'opinion, l'avantage du plus fort sur le plus faible. Le consentement à un droit n'est donc pas seulement contenu dans la soumission, il s'agit des actes individuels accomplis de bon droit, ce que St Augustin appelle les actes justes. On comprend dès lors que selon la définition d'Augustin, le consentement à un droit qui fait une société relève davantage de l'éthique personnelle de chacun, plutôt que d'une convention sociale. (Idéalisme ? [...]
[...] Citoyen d'une cité terrestre dont il connaîtra toutes les vicissitudes historiques ou fidèle de la cité de Dieu, telle est la tension à l'image de la Cité de Dieu, œuvre dans laquelle St Augustin s'interroge sur la place de l'Histoire dans le plan divin et la place du politique dans cette histoire. Dans le livre XIX de la Cité de Dieu, St Augustin s'attache à démontrer que la dite République Romaine ne fut, en réalité, jamais une République. De quoi l'empire Romain polythéiste a-t-il manqué pour être qualifié de République ? En quelle mesure la République de St Augustin s'apparente-t-elle à une théocratie ? La prise de Rome, en 410 provoque un retentissement psychologique considérable : La ville qui avait conquis l'univers est à son tour conquise. [...]
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