Qu'il soit citoyen d'une cité terrestre dont il connaîtra toutes les vicissitudes historiques ou fidèle de la cité de Dieu, telle est la tension à l'image de la "Cité de Dieu contre les païens", œuvre dans laquelle St Augustin s'interroge sur la place de l'Histoire dans le plan divin et la place du politique dans cette histoire. Dans le livre XIX en particulier, St Augustin s'attache à démontrer que ladite « République romaine » ne fut, en réalité, jamais une République.
De quoi l'Empire romain polythéiste a-t-il manqué pour être qualifié de « République » ? En quelle mesure la République de St Augustin s'apparente-t-elle à une théocratie ?
[...] Ne pas la respecter, en rendant culte, par exemple à plusieurs Dieux, ou en consultant les haruspices serait donc aller contre la justice. La communauté d'intérêts, en tant que condition à la formation d'une société, n'est autre qu'une communauté d'amour pour St Augustin, ce qui implique une convergence religieuse, c'est-à-dire le culte d'un Dieu unique. Celui qui sacrifie à d'autres dieux qu'au seul Seigneur sera exterminé B. Impiété et Polythéisme : la justice transgressée En sacrifiant à des esprits immondes plutôt qu'à un dieu Juste, les Romains ont transgressé la justice, c'est du moins ce qu'avance St Augustin. [...]
[...] En effet, St Augustin est sans conteste une des grandes figures de la théologie chrétienne, mais également un auteur clé de la pensée philosophique occidentale. Aussi, l'axe essentiel de la pensée augustinienne est dû à la rencontre entre deux univers historiques et culturels dissemblables : la foi chrétienne d'une part et le vieil idéal de la cité antique d'autre part. Citoyen d'une cité terrestre dont il connaîtra toutes les vicissitudes historiques ou fidèle de la cité de Dieu, telle est la tension à l'image de la Cité de Dieu, œuvre dans laquelle St Augustin s'interroge sur la place de l'Histoire dans le plan divin et la place du politique dans cette histoire. [...]
[...] St Augustin s'attèle ici à un commentaire du texte de Cicéron, explicitant chacun des concepts employés. Ainsi, il construit une argumentation imparable et se protège de toute faille éventuelle. Cicéron qualifie la république dans son acception étymologique la république c'est la chose du peuple mais c'est dans la définition du peuple que se trouvent les enjeux de la république ; le peuple c'est selon lui le rassemblement d'une multitude d'individus qui se sont associés en vertu d'un accord sur le droit et une communauté d'intérêts L'homme est défini par Cicéron comme naturellement juste et qui plus est, placé au cœur du système politique : De cette qualité (la justice) la nature a mis dans tout homme ( ) les germes. [...]
[...] Une théorie de la justice éminemment chrétienne A. Une injustice nécessaire à la justice 1. Là où entrent en désaccord Cicéron et st Augustin Le principe fondateur de la notion de justice en politique chez Cicéron c'est en fait celui selon lequel un système politique ne peut être juste s'il est fondé sur la domination. St Augustin soulève le problème fonctionnel que pose un trop vertueux respect de la justice pour le maintien de la république : si une cité dominatrice qui est à la tête d'un vaste état ne pratique pas cette injustice-là elle ne peut pas imposer son autorité aux diverses provinces A cela il apporte un argument complémentaire : une telle injustice peut en fait être considérée non seulement utile mais également juste car elle permet de faire régner la justice notamment parce qu'elle enlève aux méchants la possibilité de commettre des crimes Avant Hobbes, Augustin pose la domination et la servitude comme des conditions nécessaires au maintien de la sécurité de tous. [...]
[...] Or, en admettant que la définition de la république telle qu'énoncée par Cicéron soit exacte, il n'y eut pas de République romaine, parce que celle-ci ne fut jamais la chose du peuple. St Augustin s'attèle aussitôt à la définition du peuple Le Peuple, multitude assemblée en société par le consentement à un droit Qu'est-ce que le peuple : Une multitude assemblée en société par le consentement à un droit et par la communauté d'intérêts Qu'entend St Augustin par consentement à un droit ? [...]
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