L'impossibilité de se passer de quelqu'un ou de quelque chose peut signifier une nécessité vitale en un premier sens, mais aussi une nécessité d'ordre pathologique. La nutrition correspond à une nécessité vitale, mais la dépendance induite par une excessive infantilisation par exemple, montre l'état pathologique d'un individu, la non-maîtrise radicale de soi-même.
Peut-on poser que l'État est une nécessité œuvrant en vue de l'avènement de l'homme ou au contraire une aliénation dissimulée sous les traits des institutions politiques. L'État est l'incarnation de l'intérêt général, l'arbitre qui s'impose comme facteur de paix voire d'harmonie entre les citoyens au niveau national ou international. L'État ne renvoie pas nécessairement à une nation déterminée, pouvons-nous appartenir à un État nommé monde ?
[...] Dès lors, la raison n'a guère sa place dans la vie des hommes ni dans les relations entre les hommes. Les dommages réciproques que les hommes peuvent s'infliger apparaîtront rapidement supérieurs aux bénéfices qu'ils peuvent attendre de la licence universelle (licence : l'impulsion du seul appétit est esclavage Rousseau ( la licence c'est l'esclavage). Spinoza : il faut que l'individu transfert à la société toute la puissance qui lui appartient, de façon qu'elle soit seule à avoir sur toute chose un droit souverain de nature L'Etat sera promu et aura une fonction arbitrale. [...]
[...] Spinoza critiquait ainsi les Etats qui se présentaient comme fondés sur un message divin. En outre, l'Etat peut s'imposer comme tutelle, engendrant une servitude volontaire sous laquelle les sujets se blottiront volontiers. L'oxymore servitude volontaire signifie deux choses : les hommes, par paresse ou par lâcheté s'abritent derrière un Etat qui régente leur vie et qui les dispense de se conduire eux-mêmes, rien n'est plus reposant qu'un tel Etat qui nous dispense de réfléchir. Ce n'est pas l'esclave qui procède du maître, c'est le maître qui procède de l'esclave disait La Boétie. [...]
[...] Autrement dit, l'existence de l'Etat a entraîné une minorité comme trait caractéristique des citoyens d'un Etat trop bienveillant. Tocqueville écrit : il ne tyrannise point, il hébète (le film La Grande Bouffe). On ne peut pas se passer de l'Etat mais il n'est pas certain que ce soit en vue de la réalisation ou de l'accomplissement des hommes. L'Etat s'est peut-être présenté sous un masque car il est le résultat d'une gageure : comment des individus aussi divers peuvent-ils prétendre être unifiés sous un seul abri sans que celui-ci devienne un carcan ? [...]
[...] On ne peut pas se passer de l'Etat car il est la providence artificiellement construite par les hommes qui ont besoin de croire en sa vertu bienfaitrice. C'est le despotisme doux dont parle Tocqueville dans De la Démocratie en Amérique : au-dessus des hommes s'élève un pouvoir immense et tutélaire qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre Selon Tocqueville, l'Etat providence est devenu un narcotique qui organise la vie des individus sur le mode d'une prestation de service qui doit combler leurs attentes et qui les dispense de mettre en œuvre leurs propres vies à partir de leurs propres initiatives. [...]
[...] Nation (cf : définition cours ( Renan et Fichte). Nous adhérons à ce qu'est la France. La Boétie : nous sommes dans une servitude volontaire face à l'Etat L'Etat est-il au contraire le corollaire de l'essoufflement des masses ? La discorde naturelle trouve son point d'achèvement dans la survenue inéluctable de l'Etat, les cheminements individuels conduisent inéluctablement à la guerre de tous contre tous d'où la nécessité des lois dans le transfert au souverain dans son mode d'expansion personnelle. L'Etat est l'arbitre dont les hommes requièrent l'assistance au niveau national faute de l'avoir encore envisagé au niveau international. [...]
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