Ce document est une dissertation construite à partir du commentaire d'une citation de Hume, sur le thème de la nature humaine :
« Il semble, à première vue, que de tous les animaux qui peuplent le globe terrestre, il n'y en ait pas un à l'égard duquel la nature ait usé de plus de cruauté qu'envers l'homme : elle l'a accablé de besoins et de nécessités innombrables et l'a doté de moyens insuffisants pour y subvenir. Chez les autres créatures, ces deux éléments se compensent. [...] Par la conjonction des forces, notre pouvoir est augmenté. Par la répartition des tâches, notre compétence s'accroît. Et par l'assistance mutuelle, nous sommes moins exposés à la fortune et aux accidents. C'est par ce supplément de force, de compétence et de sécurité que la société devient avantageuse. » (Hume)
Extrait : "L'homme, contrairement aux autres créatures, possède d'après Hume un nombre très important de nécessités, mais également de faibles et d'insuffisants moyens pour combler ses besoins ; pour explications, il pointe la cruauté de la nature. L'homme, naturellement démuni, a alors dû chercher une autre solution pour remédier à sa faiblesse : la société. En quoi la société permet-elle une vie meilleure à l'homme ?"
[...] La famille, par exemple, a pour fin la satisfaction des besoins communs, mais des liens se créent entre les hommes par les sentiments, l'attachement apparaît. L'homme n'est alors plus sauvage ni solitaire, il se rapproche de ses semblables. Cependant, l'attachement n'est pas servitude, mais un plaisir des sentiments, ce n'est pas une dépendance. L'homme tend alors à rester en groupe, il se sent mieux au contact des autres et abandonne sa condition solitaire. Il est alors plus heureux qu'auparavant. L'homme social, même s'il vit seul, est satisfait et heureux, ce qui lui serait impossible s'il vivait à l'état de nature. [...]
[...] Chez les autres créatures, ces deux éléments se compensent. [ . ] Il n'y a que chez l'homme que l'on peut observer à son plus haut degré d'achèvement cette conjonction, qui n'est pas naturelle, de la faiblesse et du besoin. [ . ] Ce n'est que par la société qu'il est capable de suppléer à ses déficiences et de s'élever à une égalité avec les autres créatures, voire d'acquérir une supériorité sur elles. Par la société, toutes ses infirmités sont compensées et, bien qu'en un tel état ses besoins se multiplient sans cesse, néanmoins ses capacités s'accroissent toujours plus, et le laissent, à tous points de vue, plus satisfait et plus heureux qu'il ne pourrait jamais le devenir dans sa condition sauvage et solitaire. [...]
[...] L'homme n'a plus à assumer seul ses nécessités, il vit mieux, et peut même également accéder aux loisirs. La société permet donc aux hommes de survivre et d'améliorer leur vie, grâce à la solidarité, l'union et l'organisation du travail. L'homme est naturellement déficient, c'est un monstre naturel qui ne réussit pas à pallier ses manques dans sa condition sauvage et solitaire. La nature ayant été cruelle avec lui, il doit trouver un moyen de combler ses besoins, moyen qui n'est autre que la société et l'organisation sociale d'après Hume. [...]
[...] C'est d'après Hume la seule créature à allier faiblesse et besoins. Or ce couple faiblesse-besoins n'est pas naturel si l'on en juge par le reste de la nature, qui a su équilibrer l'un et l'autre chez les animaux. L'homme semble donc être un raté volontaire de la nature, qui est d'après Hume incapable de survivre de par ses infirmités. C'est un monstre naturel. Il est dans un état naturel qu'il ne peut ni doit tolérer, puisqu'il en souffre, et il doit se battre, faire des efforts pour développer une culture le libérant de sa dépendance naturelle. [...]
[...] La société est une faible réponse à l'infirmité naturelle, mais elle est le remède qui permet la survie de l'homme. L'existence de la société multiplie les besoins et les désirs, mais crée également des plaisirs comme l'attachement par exemple, qui peuvent partiellement compenser les faiblesses naturelles de l'homme et contribuer à son bonheur. Bibliographie indicative Comme les huit doigts de la main : réflexions sur l'histoire naturelle Gould, Stephen Jay / Ed. du Seuil / 2000 Études sur la nature humaine : essai de philosophie optimiste Metchnikov, Elie / 4e éd. / A. [...]
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