Ce texte est un extrait tiré de l'ouvrage De l'Esprit des lois, écrit par Montesquieu et publié en 1748. Charles de Secondat, Baron de la Brède et de Montesquieu, est alors président du Parlement de Bordeaux. Indigné par le despotisme monarchique qu'il dénonce dans « Les lettres persanes », il cherche un moyen de le combattre. Opposé aux manières de gouverner du Roi qui s'appuie sur la bourgeoisie pour concentrer le pouvoir, Montesquieu revendique un gouvernement modéré, en se basant sur le modèle anglais.
Le chapitre VI de l'ouvrage de Montesquieu, « de la Constitution d'Angleterre », est le dernier chapitre du livre XI, intitulé « les lois qui forment la liberté politique dans son rapport avec la constitution ». Constitué d'une dizaine de pages, il marque l'histoire de la pensée politique. L'auteur y établit le constat que le pouvoir est dangereux pour la liberté. Il faut donc le limiter. Dans l'extrait que nous nous efforcerons de commenter, l'auteur systématise la théorie de la séparation des pouvoirs. Il pose en effet, au moyen d'une série de juxtapositions, la thèse suivante : les trois pouvoirs de l'Etat ne doivent pas être concentrés entre les mains d'un seul et même organe (il décrit les organes de l'Etat, dont il marque la séparation par la conjonction de coordination « ou »). Nous étudierons dans un premier temps la théorie de la séparation des pouvoirs comme garantie de la liberté, puis nous nous interrogerons sur l'application de cette théorie.
[...] Montesquieu, De l'esprit de lois, Livre onzième, chapitre VI Ce texte est un extrait tiré de l'ouvrage De l'Esprit des lois, écrit par Montesquieu et publié en 1748. Charles de Secondat, Baron de la Brède et de Montesquieu, est alors président du Parlement de Bordeaux. Indigné par le despotisme monarchique qu'il dénonce dans Les lettres persanes il cherche un moyen de le combattre. Opposé aux manières de gouverner du Roi qui s'appuie sur la bourgeoisie pour concentrer le pouvoir, Montesquieu revendique un gouvernement modéré, en se basant sur le modèle anglais. [...]
[...] Montesquieu, lui-même magistrat, valorise donc ici la puissance de juger. L'essentiel pour Montesquieu est d'éviter qu'un corps s'empare de tous les pouvoirs, que chaque pouvoir soit en mesure d'éviter les abus de l'autre Le modèle utilisé : l'Angleterre - Cette division est directement inspirée de la Constitution d'Angleterre, qu'il a vue fonctionner lors d'un voyage outre-Manche en 1729-1730. - Le chapitre dont est extrait ce passage est en effet intitulé de la Constitution d'Angleterre L'objet du régime d'Angleterre étant, selon l'auteur, la liberté. [...]
[...] Les différentes fonctions de l'Etat Montesquieu observe qu'il y a dans l'Etat trois sortes de pouvoirs : ces trois pouvoirs et les décrit : - Celui de faire les lois : puissance législative - Celui d'exécuter les résolutions publiques : en outre, d'exécuter les lois. Puissance exécutrice, puissance subordonnée au pouvoir législatif. - Celui de juger les crimes ou les différends des particuliers : Théorie de la séparation des pouvoirs avait été esquissée par Aristote puis par John Locke dans son Traité sur le gouvernement civil (1690). [...]
[...] - Ainsi, la théorie de Montesquieu prête à confusion en ce qui concerne la relation que doivent entretenir les différents pouvoirs entre eux. Une partie de la doctrine française a caricaturé jusqu'au contresens la pensée de Montesquieu, en prétendant déduire que les pouvoirs devraient nécessairement être isolés et spécialisés. Au contraire, Montesquieu dans le Chapitre VI du livre XI insiste sur le fait que les puissances doivent être contraintes d'aller de concert C'est pour ne l'avoir pas compris qu'en 1791, l'Assemblée constituante instaure dans la première Constitution française une séparation tranchée entre les pouvoirs, qui se révèle impraticable : paralysie de l'Etat 2. [...]
[...] Chargé de faire respecter la loi, d'en imposer la mise en œuvre par les citoyens. De nos jours, ses attributions se sont élargies et multipliées. Le corps des principaux constitué ou des nobles ou du peuple : Montesquieu leur attribue la puissance législatrice, puissance de poser les règles à portée générale, c'est-à-dire les lois. Il prône en effet le bicamérisme, une balance des pouvoirs entre deux chambres, l'une pour ses qualités, l'autre parce qu'elle représente le peuple. La puissance de juger est confiée à des personnes tirées du corps du peuple. [...]
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