Montesquieu, De l'esprit des lois - extraits du chapitre 6 du livre XI

Résumé du document

Cet extrait de texte De l'esprit des lois (extraits du chapitre 6 de livre XI) intitulé ''De la Constitution d'Angleterre'' a été rédigé par Montesquieu. C'est en 1748 que paraît en France la première édition de l'Esprit des lois. Montesquieu cherche un système de gouvernement qui empêche le pouvoir d'être despotique et garantisse la liberté des citoyens. Il le découvre en Angleterre où il trouverait son fondement.
En effet, la Grande-Bretagne est à un tournant en 1748. Six ans plus tôt est né par hasard le régime parlementaire avec la responsabilité politique du premier ministre. Emprunté du modèle britannique, dans cet extrait, Montesquieu présente la théorie de la séparation. Même si on peut faire remonter la première intuition à l'Antiquité, à Aristote essentiellement, le principe de la séparation des pouvoirs trouve ses racines au XVIIIe siècle dans l'œuvre de J.LOCKE (Essai sur le gouvernement civil, 1690). Cependant, le principe de la séparation des pouvoirs est intimement lié à Montesquieu, car aujourd'hui encore quand on parle de la théorie de la séparation des pouvoirs, on pense automatiquement à Montesquieu.

Extraits

[...] Montesquieu ajoute lui le pouvoir judiciaire cela tient peut être à sa fonction de magistrat. Montesquieu ne fait pas qu'énumérer les différents pouvoirs, il en précise l'attribution de chacune des puissances, car énumérer seulement un pouvoir n'aurait aucun intérêt. La puissance législative évoquée en premier lieu, c'est le pouvoir législatif qui consiste à faire des lois. En théorie, le pouvoir législatif est celui qui pose les règles à portée générale, celles qui organisent la vie dans la société, c'est-à-dire les lois comme on témoigne cette citation le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour toujours, et corrige ou abroge celles qui sont faites Le fait de corriger ou d'abroger une loi donne toute son importance au pouvoir législatif. [...]

[...] Il souhaite gommer la dictature de son époque et dresse en quelque sorte la théorie de l'espoir en s'inspirant du gouvernement anglais qui prône à cette époque, les traits du régime parlementaire. Peut être trop ambitieux ou pas assez, Montesquieu a voulu faire réagir la société de son époque en exposant sa théorie. Cependant, ce qui est sûr c'est que Montesquieu reflète l'image même de sa théorie, en étant devenu une référence constitutionnelle pour ne pas dire un mythe constitutionnel à la lueur de notre société contemporaine. [...]

[...] À cela, nous pouvons penser que la liberté de chaque citoyen repose sur la théorie même de la séparation des pouvoirs comme semble nous suggérer Montesquieu tout le long de cet extrait. En effet, Montesquieu répète à de multiples reprises la notion même de liberté . En outre, sans séparation des pouvoirs, il n'y a point de liberté et c'est en cela que réside tout le problème comme on peut le constater par la citation reprise plusieurs fois de il n'y a point encore de liberté En fait, la séparation des pouvoirs aurait pour objectif principal de fonder la liberté du citoyen. [...]

[...] On peut citer à cet effet les propos de Montesquieu ci-contre Dans la plupart des royaumes de l'Europe, le gouvernement est modéré, parce que le prince, qui a les deux premiers pouvoirs, laisse à ses sujets l'exercice du troisième Au contraire, Dans les Républiques D'Italie, où ces trois pouvoirs sont réunis, la liberté se trouve moins que dans nos monarchies Par ces propos, il n'y a plus aucun doute que la liberté est à l'image même de la séparation des pouvoirs. Cependant, au-delà de cette liberté, Montesquieu ne veut-il pas dénoncer les maux et tous les travers de son époque. Rappelons qu'à l'époque de Montesquieu, nous sommes en plein dans la monarchie absolue. À cet effet, la monarchie absolue est le reflet type du régime de la concentration des pouvoirs. Le modèle britannique permet peut-être à Montesquieu de critiquer le régime de son époque et de dresser le portrait du régime idéal. [...]

[...] En second lieu, le pouvoir exécutif dénommé par Montesquieu la puissance exécutive des choses qui dépendent du doit des gens a pour mission principale de faire exécuter la loi. Elle consiste notamment à diriger les relations avec l'étranger en veillant au respect des normes comme on peut le constater avec les propos de Montesquieu ci-contre : fait la paix ou la guerre, envoit ou reçoit des ambassades, établit la sûreté, prévient les invasions À cet égard, le magistrat ou le prince est chargé d'imposer par la force au besoin la loi. [...]