Ce chapitre est à la fois un prolongement de ce qui précède et une annonce du développement du concept de souveraineté qui sera amplement thématisé au livre II. Rousseau y explicite un premier effet du pacte qui n'est autre que la constitution du Souverain.
Plus précisément, en contractant, le particulier se remet entièrement au « tout » dont il « fait partie » (paragraphe 1), autrement dit les individus contractent un engagement réciproque avec un corps dont ils vont devenir membres. Rousseau dit plus nettement encore dans la Lettre à d'Alembert : « Les sujets et le souverain ne sont que les mêmes hommes considérés sous différents rapports ». Ce chapitre a justement pour fonction d'éclairer les modalités de cette souveraineté, concept qui désigne d'abord chez Rousseau l'exercice de la volonté générale comprise comme l'autorité suprême de l'État.
[...] Rousseau, Du Contrat Social, livre I Explication de texte Chapitre VII : Du Souverain Ce chapitre est à la fois un prolongement de ce qui précède et une annonce du développement du concept de souveraineté qui sera amplement thématisé au livre II. Rousseau y explicite un premier effet du pacte qui n'est autre que la constitution du Souverain. Plus précisément, en contractant, le particulier se remet entièrement au tout dont il fait partie (paragraphe autrement dit les individus contractent un engagement réciproque avec un corps dont ils vont devenir membres. [...]
[...] Mais, outre que cela constitue une injustice à l'égard de tous les autres et aussi une cause possible de la ruine de l'État de droit qu'est le corps politique, chaque particulier, en contractant, a également voulu les moyens du bon fonctionnement du corps social et donc le droit de coercition à l'encontre de quiconque enfreindrait la loi y compris et à commencer par lui-même : quiconque refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps. La liberté n'est donc pas recherche de son plus grand intérêt particulier, mais obéissance à la loi de l'intérêt commun qu'on s'est soi-même prescrite. Avec cette phrase par conséquent, Rousseau ne fait que rappeler la nécessaire conjonction entre l'obéissance due aux lois par les sujets et la souveraineté des citoyens pris en corps. Celle-ci est le seul fondement de l'obéissance des sujets ; de celle-ci dépendent la consistance et l'unité de la souveraineté. [...]
[...] Par cet acte, l'individu se fait citoyen, c'est-à-dire aussi membre libre d'une communauté où règne l'égalité. Au sein d'une telle association donc, personne n'est au-dessus de la loi parce que celle-ci est égale pour tous et parce qu'elle est l'expression même de ce que tous veulent pour les autres comme pour eux- mêmes. Se trouve ainsi et en même temps défini la nature du rapport de chacun à l'égard du souverain : un rapport de subordination entière. De fait, les individus contractent librement et établissent entre eux un état en vertu duquel chacun doit se soumettre entièrement, sans restriction aucune, dans la triple mesure où : 1)cet acte est le plus volontaire du monde ; 2)cet acte est un engagement de l'homme à l'égard de lui-même ; 3)cet acte est apte à garantir sa liberté. [...]
[...] Par où l'on voit que la liberté naturelle dont chaque individu a fait le sacrifice en devenant membre de l'association, il en retrouve l'équivalent comme membre du souverain . L'homme est donc ici absolument libre, et ce, pour une double raison principale : - il est libre non seulement parce que les lois le protègent contre l'arbitraire des volontés individuelles ; - il l'est aussi et surtout parce qu'il est l'auteur des lois et que la volonté souveraine est en réalité la sienne Le pacte comporte ainsi pour tous les associés l'obligation de soumettre la volonté particulière qu'ils ont en tant qu'hommes à la volonté générale qu'ils en tant que citoyens. [...]
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