Léviathan, Hobbes, État de nature, État de société, être humain, contrat social, droits naturels, entité souveraine, Protagoras, notion de justice, conception politique, régime politique, environnement social, éthique, divin
L'État de droit traverse une crise contemporaine sans précédent. Sous l'effet d'une propension citoyenne à la défiance à l'égard de l'autorité qu'elle incarne, la question de sa légitimité est plus que jamais soulevée.
Pour comprendre la logique d'un pouvoir étatique, il est ainsi nécessaire de revenir à son origine. Le contrat social, convention par laquelle les êtres humains s'organisent collectivement, marque le passage à l'état de société. Il engendre ainsi la constitution de droits et de devoirs à l'égard des citoyens qui la compose.
Il est dès lors pertinent d'analyser la théorie du philosophe politique Hobbes sur les raisons de l'engagement des hommes dans un pacte social.
[...] Le régime politique, créateur d'une organisation commune, hérite ainsi de principes fondamentaux totalement opposés entre les deux auteurs observés. Hobbes rejette l'idée même d'une justice naturelle, celle-ci tirant son existence même de la loi. Il décrit un monde sans valeurs, en insécurité, qui s'en remet pour sa survie à une forme de pouvoir absolu. Protagoras est convaincu que le lien social développe des valeurs d'humanité. Les soulèvements d'un peuple contre une décision politique injuste ou les élans de solidarité envers les peuples opprimés n'en sont-ils pas la preuve ? [...]
[...] Le conflit est dès lors inévitable et conditionne les interactions humaines. L'État de nature est une « guerre de tous contre tous ». Pour asseoir son pouvoir et protéger ses acquis, l'être humain est contraint de déployer une agressivité violente et de recourir à la force. Le contrat social : une décision de raison pour garantir la paix et la sécurité Le transfert des droits naturels à une entité souveraine Les êtres humains ainsi confrontés à la peur et au danger consentent à renoncer à leurs droits naturels. [...]
[...] L'être humain naturel n'a pas la faculté de distinguer entre le bien et le mal ou le juste et l'injuste. L'idée de justice ne peut émerger qu'au travers de la loi. Cela suppose donc de se doter d'un « pouvoir civil suffisant », de caractère illimité, pour « forcer les hommes » à respecter les conventions définies. Le Léviathan, allégorie de l'État, est décrit comme un monstre effroyable, seul capable de susciter la volonté de tous. Pour conclure, Hobbes présente alors une vision très autoritaire du pouvoir, dont la notion de consentement libre et éclairé apparaît très relative. [...]
[...] La bourgeoisie émerge de cette émancipation et du poids de la moralité qui l'accompagne. Elle accumule biens et richesses dans un système capitaliste. Dont émerge une conception opposée du contrat social La question de l'éthique au sein de la société Les notions de morale et d'éthique dans la théorie de Protagoras évoluent en fonction des interactions humaines. Puisque « rien n'est mais tout devient », les humains peuvent évoluer à travers leurs relations. L'Autre en tant qu'être générique a une existence au sein de chaque individu, ce qui permet de développer un sentiment d'humanité commune. [...]
[...] Chaque être humain, en fonction de sa propre sensibilité, a sa propre conception de ce qui est juste et de ce qui ne l'est pas. Hobbes quant à lui rejette l'idée même d'une justice naturelle, celle-ci tirant son existence même de la loi. Et reflète une conception politique issue de leur environnement social Les différences de conception qui séparent les auteurs s'expliquent en grande partie par l'environnement social dans lequel ils ont évolué. Protagoras, sophiste dans l'antiquité, appartient à un monde fermé, composé majoritairement de gens qui vivent à la campagne et sont soumis à un pouvoir autoritaire de droit divin. [...]
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