Le philosophe matérialiste et nominaliste anglais Thomas Hobbes propose dans un extrait, tiré de son œuvre majeure "Le Léviathan" (1651) une vision qui de prime abord pourrait sembler s'attacher à celle de Bossuet. Mais à une proposition sur le Christ s'arrête le rapprochement entre ces deux auteurs, car Hobbes développe une autre idée légitimant le pouvoir absolu qui pourrait même être considéré comme laïque.
[...] Thomas Hobbes et Bossuet justifient le pouvoir absolu du souverain garant d'un certain ordre , et cela , en se reposant sur la religion de façon différente. Alors que Bossuet préconise une confiance en la Providence et le strict respect de la tradition in fine de la continuité royale , Hobbes utilise une approche utilitariste , le Christ et la foi en Dieu n'étant que des moyens permettant de légitimer l'avènement du Léviathan . [...]
[...] En effet , pour trouver le salut permettant à l'individu de combler sa vie tant sur terre que de bien préparer celle de l'au-delà , il faut avoir foi en le christ et obéir aux lois. Mais à cette proposition sur le Christ s'arrête le rapprochement entre ces deux auteurs, car Hobbes développe une autre idée légitimant le pouvoir absolu qui pourrait même être considéré comme laïque. La stricte obéissance aux lois est demandée, car le contraire entraînerait une fermeture du royaume des cieux , celui-ci octroyant le sempiternel salut . [...]
[...] La légitimation du pouvoir - "Discours sur l'Histoire universelle", Jasques Bénigne Bossuet et "Le Léviathan", Thomas Hobbes Dans un extrait du Discours sur l'histoire universelle (1682) , l'homme d'Église Jacques-Bénigne Bossuet parle de la volonté divine comme garante d'un ordre politique ici-bas à travers le prince et l‘assujettissement du peuple à ce dernier. En effet , la providence contrôlerait tous les royaumes , et ainsi donc serait à l'origine des actions politiques menées par le prince . Or , si une telle influence est exercée sur la gouvernance , cela signifierait qu'est offerte aux actions de celle-ci une légitimité divine forte et donc contrer celle-ci serait apostasier la religion chrétienne et plus encore , renier Dieu lui-même. [...]
[...] Aussi arrive-t-il à se demander quelle est cette Loi dont l'obéissance octroie le salut. Une question à laquelle il répond , sachant que toutes les lois données à Moise par Dieu ne sont pas obligatoirement enseignées aux catholiques , que cette Loi serait les lois de nature auxquelles l'homme est déjà assujetti , signifiant ainsi que le Christ n'apporte pas de nouvelles lois, mais donne uniquement le conseil d'observer ces lois naturelles. Aussi , lisant le sermon sur la Montagne de Jésus comme un commentaire sur les Lois de Moïse , l'auteur pense encore davantage que le Christ n'a pas apporté de lois nouvelles, mais demande à respecter les lois naturelles. [...]
[...] La conscience de cette force majeure la confiance en celle-ci) s'accroît donc au fur et à mesure que le règne s'ancre dans le temps. Sachant aussi l'effet imprévu que pourrait avoir leurs conseils , les rois font plus ou moins qu'ils ne pensent N'hésitant pas à prendre en exemple Alexandre , Brutus ou encore César , de grands noms de l'histoire , Bossuet propose que l'action du prince qui ne reposerait guère sur la volonté divine, mais sur son propre chef qui servirait malgré elle à d'autres desseins que les siens , car seul Dieu sait tout réduire à sa volonté la déchéance de ces personnalités suffisant à le démontrer. [...]
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