John Locke (1632-1704), médecin et philosophe anglais, est un des premiers penseurs des Lumières anglaises. Après avoir étudié à l'école de Westminster, il devient avocat à Oxford en 1652, alors que s'y affrontent les courants aristotélicien et platonicien. C'est une période charnière qui connaît – en particulier avec René Descartes – un renouveau d'une pensée où les idées claires et distinctes doivent remplacer les discours simplement vraisemblables. Voltaire dira d'ailleurs de Locke : « Jamais il ne fut peut-être un esprit plus sage, plus méthodique, un logicien plus exact que Locke ; cependant, il n'était pas un grand mathématicien. » En ce sens, John Locke, que l'on considère comme un représentant de l'empirisme, est incontestablement une des premières grandes figures de la Modernité.
Le Traité du gouvernement civil, publié en 1689, est sans conteste l'une de ses œuvres majeures. Les deux livres que le Traité enferme réunissent les idées fondatrices du libéralisme politique. Ecrits probablement avant la révolution de 1688-1689, ils constituent une réplique cinglante aux thèses absolutistes qui ont dominé l'Angleterre de Jacques II. Contre tous les arguments en faveur du pouvoir absolu du souverain, Locke y développe un système philosophique affirmant la nécessité d'une limitation stricte du pouvoir d'Etat. Le premier livre est consacré à contester vigoureusement la thèse du droit divin développée par Robert Filmer dans De Patriarcha (1680). Le second s'attaque aux arguments de Hobbes et de son Léviathan (1651). C'est dans ce second livre que, reprenant la thèse hobbesienne du contrat dont il entend réfuter les conclusions, il expose ses arguments les plus originaux. Toute sa démonstration vise à montrer que le consentement au pouvoir civil (par le contrat) ne peut contraindre les hommes à abandonner leurs droits naturels. Ainsi, dès sa présentation de l'état de nature, Locke conteste les idées de Hobbes : il considère que les hommes, dans leur condition naturelle, vivent dans la concorde, la solidarité et la justice, là où son aîné estime que les hommes sont en guerre permanente. Néanmoins, admet Locke, la propriété et le commerce sont des sources d'inégalité qui compromettent les chances de paix. Aussi est-il nécessaire que les individus réalisent un pacte social afin de s'unir et déléguer leur souveraineté à un gouvernement civil capable de sanctionner les violations de la loi naturelle.
[...] Locke en déduit que les impôts et taxes, évidemment indispensables à la survie de l'Etat et a fortiori du pouvoir législatif, ne peuvent être levés qu'avec le libre consentement des sujets qui y sont soumis Enfin, l'ultime limite que pose Locke à l'exercice du pouvoir législatif, c'est son inaliénabilité. L'autorité législative ne peut remettre en d'autres mains le pouvoir de faire des lois, car il lui a été exclusivement confié. En s'opposant aux thèses absolutistes, en particulier celle de Hobbes, Locke tient un discours résolument moderne dont nombre des révolutions du XVIIIe siècle se réclameront. À l'évidence, nos démocraties modernes tiennent plus de Locke que de Hobbes. [...]
[...] Ainsi, dés sa présentation de l'état de nature, Locke conteste les idées de Hobbes : il considère que les hommes, dans leur condition naturelle, vivent dans la concorde, la solidarité et la justice, là où son aîné estime que les hommes sont en guerre permanente. Néanmoins, admet Locke, la propriété et le commerce sont des sources d'inégalité qui compromettent les chances de paix. Aussi est-il nécessaire que les individus réalisent un pacte social afin de s'unir et déléguer leur souveraineté à un gouvernement civil capable de sanctionner les violations de la loi naturelle. [...]
[...] En effet, il n'exclut pas de voir confier le pouvoir législatif à une seule personne, et ce pour toujours (135.). En d'autres termes, s'il existe des limites à ce pouvoir législatif, celles-ci ne résident pas dans ce que les démocraties modernes tiennent pour essentiel, à savoir l'élection par le peuple de ses représentants à échéance régulière et fréquente. Locke s'attache donc à énumérer les limites qu'il conçoit du pouvoir législatif en quatre points. II. Le pouvoir législatif ne peut cependant être absolu 1. John Locke adopte dans un premier temps un raisonnement mathématique. [...]
[...] Il en découle qu'en société, selon le même raisonnement, ce sont les lois naturelles qui imposent au pouvoir législatif des limites puisque de la somme des pouvoirs individuels limités dans l'état de nature résulte un pouvoir législatif nécessairement limité. Le pouvoir législatif tire sa finalité de l'état de nature. De même qu'à l'état de nature les hommes visent à leur propre conservation, l'unique but du pouvoir législatif ne peut être que la conservation des sujets. Il tomberait par conséquent dans une contradiction existentielle s'il venait, comme l'exprime Locke, à détruire, rendre esclave ou appauvrir à dessein l'un de ses sujets (135.) C'est ainsi que les lois naturelles trouvent à s'exprimer d'autant plus fortement dans la société. [...]
[...] John Locke, Traité du gouvernement civil: chapitre XI, "De l'étendue du pouvoir législatif" Introduction John Locke (1632-1704), médecin et philosophe anglais, est un des premiers penseurs des Lumières anglaises. Après avoir étudié à l'école de Westminster, il devient avocat à Oxford en 1652, alors que s'y affrontent les courants aristotélicien et platonicien. C'est une période charnière qui connaît -en particulier avec René Descartes- un renouveau d'une pensée où les idées claires et distinctes doivent remplacer les discours simplement vraisemblables. Voltaire dira d'ailleurs de Locke : Jamais il ne fut peut- être un esprit plus sage, plus méthodique, un logicien plus exact que Locke ; cependant, il n'était pas un grand mathématicien. [...]
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