Jean-Jacques Rousseau, "Du contrat social", 1762 - livres I, chapitres 5 à 8 et II, chapitres 1 à 4 et 6 à 7

Résumé du document

Rousseau ne fait pas que critiquer une société inégalitaire, il apporte des solutions. C'est donc une remise en cause de la monarchie absolue. Selon lui, il existe deux valeurs primordiales que l'homme doit défendre à tout prix : la sécurité et la liberté. Ces droits inaliénables sont la base d'une bonne organisation de la société, ils garantissent le bien-être général que Rousseau qualifie comme le but de toute société.

Or, il fait le constat suivant : le peuple est aliéné dans la mesure où l'intérêt personnel de certains prend le pas sur l'intérêt commun de tous, cet état donne lieu au retour à l'état de nature qui n'est pas souhaitable puisqu'il est régi par la loi du plus fort, qui par définition ôte aux plus faibles leur liberté.

Comment Rousseau esquisse-t-il le portrait de la société légitime ?

Extraits

[...] La démocratie directe correspond elle au triomphe des volontés particulières ; les intérêts privés prennent le pas sur l'intérêt général et il est donc mauvais que ceux qui font les lois soient aussi ceux qui les exécutent. Par nature, l'homme est incapable de faire l'impasse sur ses intérêts particuliers. Le paradoxe de la démocratie est donc le suivant : pour être légitime elle doit être directe car la représentation est incompatible avec la volonté générale ; mais dans un même temps, si elle est directe, la démocratie est corrompue. Il ne nous reste qu'à établir que la philosophie politique de Rousseau représente un Idéal et non un programme politique directement applicable. [...]

[...] En fait, le contrat social permet à l'homme de passer d'un état animal à un état d'homme doué d'une raison. La morale et la raison entrent désormais en compte lorsqu'il est confronté à des choix, tandis qu'il avait tendance à ne suivre que son instinct. C'est le passage de l'état de nature à l'état civil d'un animal stupide et borné, fit un être intelligent et un homme Rousseau juge très virulemment l'homme de l'état de nature, le qualifiant même d'animal stupide et borné Le passage à l'état civil est ici décrit comme une véritable illumination, une consécration de l'homme, une victoire de l'intelligence sur la médiocrité, de la raison sur l'instinct, de l'homme sur la nature. [...]

[...] Rousseau nous invite davantage à réfléchir sur sa pensée, plutôt qu'à la mettre en pratique. Rousseau affirme, dans son Contrat social, que la démocratie est le meilleur des régimes puisqu'il s'agit du plus légitime. Cependant, il semble que l'auteur ne pense pas son modèle réalisable dans la pratique. En fait, dans la réalité, la démocratie peut s'avérer être le plus mauvais des régimes, il peut se corrompre lui-même dès que la liberté politique ne va plus de pair avec l'égalité des conditions. [...]

[...] Le pacte social est la réponse au problème posé puisqu'il permet de garantir la sécurité de tous tout en préservant leur liberté. Selon Rousseau, ce contrat existe dans les sociétés, et s'il n'est pas respecté, alors l'homme retombe dans l'état de nature puisque la loi du plus fort reprend le dessus. Rousseau parle d'aliénation pour qualifier le fait d'adhérer à la société. Car selon lui, si tout le monde se donne entièrement à la société, alors de fait l'égalité entre les individus est effective. Sans cette aliénation, sans ce don total de ses droits naturels, l'homme reste dans l'état de nature. [...]

[...] Jean-Jacques Rousseau, "Du contrat social" - livres chapitres 5 à 8 et II, chapitres 1 à 4 et 6 à 7 Jean-Jacques Rousseau, à travers son Contrat social, recherche les fondements d'une autorité légitime. C'est en tant que citoyen d'un Etat libre qu'il s'exprime et qu'il justifie sa réflexion politique. Mais la démarche de Rousseau est avant tout un appel au changement face à l'injustice qui régit la société française de l'époque. Dans une France où le tiers-état est surtaxé, où les nobles réclament une extension de leurs privilèges, où le roi agit dans son propre intérêt, Rousseau ne fait pas que critiquer cette société inégalitaire, il apporte des solutions. [...]