Comme l'affirme M. Imboden dans Rousseau und die Demokratie, « tout comme Montesquieu est le créateur de la théorie de la séparation des pouvoirs, Rousseau est dans la pensée collective le créateur de la théorie de la souveraineté populaire ».
Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois de langue française. Indéniablement l'un des plus illustres philosophes du Siècle des Lumières, ses travaux ont influencé grandement l'esprit révolutionnaire français. La philosophie politique de Rousseau se situe dans la perspective dite contractualiste des philosophes britanniques des XVIIe et XVIIIe siècles, et sa conception de la souveraineté populaire ainsi que de la différenciation entre l'état de nature et l'état civil l'associent souvent à Hobbes, bien que leurs opinions divergent parfois.
Le Contrat social a souvent été considéré comme le texte fondateur de la République française. L'on s'est surtout attaché à sa théorie de la souveraineté : celle-ci appartient au peuple et non à un monarque ou à un corps particulier. Rousseau est à l'origine de la conception française de la volonté générale : contrairement aux théories politiques anglo-saxonnes, il ne considère pas la volonté générale comme la somme des volontés particulières — c'est-à-dire la volonté de tous - mais comme ce qui procède de l'intérêt commun. Le contrat social va alors être le fondement juridique de la loi, instaurant l'égalité et la liberté des citoyens. La loi, définie au sens large comme étant une « disposition normative et abstraite posant une règle juridique d'application obligatoire » , est dès lors l'objet d'études conséquentes chez Rousseau, qui s'intéresse notamment à la légitimité de la loi. Pour mettre un terme à la violence, il faut substituer la loi à l'homme. Il conçoit l'Etat juste comme l'Etat où chacun aura conscience d'être libre parce qu'il ne doit obéir à aucun homme mais seulement à la loi.
[...] Rousseau fait alors une différence -fondamentale chez lui- entre l'état de nature et l'état civil. Selon lui, dans l'état de nature, les hommes n'ont ni de droits ni de devoirs les uns envers les autres : je ne dois rien à ceux à qui je n'ai rien promis Or, dans l'état civil, la loi va consacrer les droits de chacun. Mais qu'est-ce donc qu'une loi ? Une loi de l'Etat - ne doit pas être une idée métaphysique, trop abstraite et donc sans réelle portée - se distingue d'une loi de la nature, en ce sens où elle est établie par des hommes La loi, expression de la Volonté Générale Rousseau définit ensuite le terme de volonté générale, pilier de sa réflexion quant à la loi. [...]
[...] Le (grand) Législateur, plus encore qu'un Prince, serait en effet un homme rare, difficile à nommer. Rousseau compare alors la tâche du Prince à celle d'un ouvrier, qui ne se contenterait que de faire fonctionner la machine inventée par le mécanicien, soit le Législateur. La tâche du Législateur est complexe, son action doit entraîner de profondes et durables modifications au sein de la société mais aussi de la nature de chaque homme. Rousseau explique notamment que le Législateur est le fondateur du lien social, en ce sens où il ôte à l'homme ses forces propres pour lui en conférer de nouvelles, formant ainsi des citoyens qui n'existent qu'au sein de la société, que par tous les autres Si, de plus, l'agrégat de ces nouvelles forces acquises est supérieur (ou égal) à la somme des forces naturelles dont disposaient originellement les hommes, alors le but du Législateur est parfaitement atteint. [...]
[...] (premier corps de lois rédigé de la Rome antique) consultaient alors systématiquement le peuple lors de l'élaboration des lois : Rien de ce que nous vous proposons ( ) ne peut passer en loi sans votre consentement Ainsi, nul ne peut rédiger les lois ET disposer d'un droit législatif. Seule la volonté générale est légitime, et peut être contraignante. Aucune loi ne peut émerger d'une volonté particulière, distincte de la volonté du peuple. En résulte alors une apparente incompatibilité : la nécessité d'un Législateur au-dessus de la force humaine associée à une entité qui ne dispose pas de la légitimité d'exercer sa souveraineté. [...]
[...] Mais qu'est-ce donc qu'une loi ? De la nécessité d'une législation Le pacte social base du corps politique. Mais au-delà de cet acte primitif il s'agit de déterminer comment le corps politique qui s'est formé va-t-il se conserver. D'où la législation. Dans l'Etat social, les relations d'hommes à hommes sont soumises à la violence, à l'arbitraire car chacun cherche à faire primer son propre intérêt, sans tenir compte de l'intérêt d'autrui. Dès lors pour Rousseau, il n'y a qu'une solution au problème politique : "il faut substituer aux relations d'hommes à hommes (qui sont violentes) la relation du citoyen à la loi " (Le Contrat Social) La loi est donc nécessaire, mais l'homme ne peut se contenter d'obéir aux lois de la nature. [...]
[...] Rousseau, Du Contrat Social II, Chapitre VI, De la loi Comme l'affirme M. Imboden dans Rousseau und die Demokratie, tout comme Montesquieu est le créateur de la théorie de séparation des pouvoirs, Rousseau est dans la pensée collective le créateur de la théorie de la souveraineté populaire Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois de langue française. Indéniablement l'un des plus illustres philosophes du siècle des Lumières, ses travaux ont influencé grandement l'esprit révolutionnaire français. [...]
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